2ÈME SOUS-SOL

Veille de Noël. Angela est obligée de rester tard au bureau pour terminer des dossiers. **Lorsqu'elle est enfin prête à rentrer chez elle**, elle se rend compte que sa voiture est en panne et qu'il ne reste plus personne dans le bâtiment pour l'aider, à l'exception de Tom, le gardien du parking. Mais Tom a un faible pour Angela et serait ravi de passer la soirée avec elle. La jeune femme refuse les avances de Tom, mais l'homme réagit mal et piège Angela dans le garage du bâtiment, entamant avec elle un jeu de torture destiné à durer toute la nuit. "-2 : Niveau de terreur" est vraiment un petit film, tant par son budget (environ 8 millions de dollars) que par ses idées. On y retrouve la plus classique des situations de thriller en huis clos, avec le malintentionné qui traque la belle et vulnérable héroïne dans un lieu clos sans issue possible. Et c'est tout : pas de rebondissements ni d'innovations narratives dignes de ce nom, juste un jeu classique de chat et de souris qui dure une heure quarante. La durée du film, d'ailleurs, n'est pas un atout pour ce type de production, car une situation narrativement aussi statique, étirée trop longtemps, risque d'ennuyer le spectateur. Malgré cela, "-2 : Niveau de terreur" n'est pas un film qu'on pourrait qualifier de mauvais. Peut-être un peu raté ou inutile, vu le genre déjà surexploité auquel il appartient sans rien y ajouter, mais pas mauvais. Le réalisateur Franck Khalfoun, ici à ses débuts derrière la caméra après quelques petits rôles d'acteur, livre une mise en scène assez solide, comme quelqu'un ayant déjà une grande expérience. La photographie de Maxime Alexandre contribue à donner la bonne atmosphère aux décors intérieurs. Malheureusement, Khalfoun ne semble pas maîtriser les rythmes propres au genre horrifique et, en plus d'étirer excessivement les attentes entre chaque événement, il ne parvient pas à insuffler à la situation globale la tension nécessaire. Cela paraît d'autant plus étrange que derrière ce projet se trouvent, en tant que producteurs et co-scénaristes, ceux qu'on peut désormais considérer comme des maîtres de l'horreur contemporaine : les Français Alexandre Aja et Grégory Levasseur, auteurs du célèbre "Haute Tension", du remake de "La Colline a des yeux" et du prochain "Mirrors". Ce qui distingue "-2 : Niveau de terreur" de la masse des produits similaires, c'est une profondeur psychologique des personnages légèrement supérieure à la moyenne, grâce à laquelle on découvre une victime qui, dans la vie de tous les jours, n'est pas exactement une "sainte", mais une ambitieuse arriviste qui, bien que réticente, accorde des "faveurs" à son patron ; et un psychopathe qui, tout au long du film, apparaît comme un garçon passionné par Elvis, gentil et très seul, qui a simplement besoin d'un peu d'affection. Quelques effets gore sont disséminés ici et là (très bien réalisés), marque de fabrique d'Aja, probablement insérés pour réveiller le spectateur de la torpeur que le film peut parfois provoquer. Si Rachel Nichols ("Amityville", "The Woods") est très bien choisie pour le rôle de la victime séduisante destinée à courir, se blesser et finir en tenue légère, Wes Bentley est moins convaincant dans le rôle du psychopathe. Les producteurs (ou ceux qui les conseillent) devraient comprendre que cet acteur, bien que talentueux, n'est pas fait pour incarner des rôles de méchant. Il n'est pas crédible ! Autant il fonctionnait en garçon "étrange" dans "American Beauty", autant en démon dans "Ghost Rider" il détonnait déjà, et ici, dans un rôle qui pourrait peut-être évoquer le Jack Nicholson de "Shining", le résultat ne change pas. Distribué discrètement dans quelques salles françaises à la fin juillet, "-2 : Niveau de terreur" est le thriller-horreur estival classique qui, avec une promotion adéquate, aurait pu connaître un certain succès public. Regardable, mais trop vite oublié. Regardez la bande-annonce de -2 : NIVEAU DE TERREUR.