Aftermath backdrop
Aftermath poster

AFTERMATH

1994 ES HMDB
octobre 8, 1994

Dans une morgue, un docteur cède à ses tentations les plus obscènes en violant le cadavre d'une jeune femme récemment morte d'un accident de voiture...

Réalisateurs

Nacho Cerdá

Distribution

Pep Tosar, Xevi Collellmir, Jordi Tarrida, Ángel Tarris
Horror Crime

CRITIQUES (1)

CR

Cristina Russo

Un anatomopathologiste (interprété par Pep Tosar) effectue une autopsie sur le corps d'une jeune fille morte dans un accident de la route. Bientôt, l'homme sera assailli par des instincts animaux qui le pousseront à abuser sexuellement du cadavre, après avoir conservé des morceaux de ses organes et pris des photographies. Film très controversé, "Aftermath" représente le deuxième volet de la "Trilogie de la Mort" ainsi que le plus extrême et le plus perturbant de la série. Le film a été primé comme meilleur court métrage au Fanta Asia Film Festival de 1997. Il s'agit en effet d'une œuvre excellente sous tous les aspects, véritable pierre angulaire du cinéma d'horreur underground. La mort est cette fois mise en scène à travers un spectacle macabre de nécrophilie où les corps inanimés deviennent l'objet d'une perversion sadique. L'évocateur et majestueux "Lacrimosa" de Mozart nous introduit à une histoire malade et choquante qui commence par la mort tragique d'une jeune fille. L'homme, machine biologique parfaite et compliquée, se transforme en un inutile contenant de viscères, violé dans le corps et l'âme par un de ses semblables qui tire du plaisir sexuel à travers la profanation des morts. Les prises de vue, effectuées dans une véritable morgue, confèrent au film un ton quasi documentaire et, bien que les cadavres semblent réels et les scènes d'autopsie réalistes, ce à quoi nous assistons est entièrement une fiction cinématographique. Excellents sont les effets spéciaux, soignés avec minutie et minutieusement encadrés par l'œil de la caméra. Le manque total de dialogues rend difficile la performance de Pep Tosar (acteur fétiche de Cerdà) qui, avec la seule gestuelle et l'expression faciale, parvient à exprimer parfaitement ce que les mots n'auraient probablement pas pu exprimer. Fou et d'esprit déviant, le médecin abuse physiquement du cadavre de la jeune fille, dont nous ne connaissons que le nom : qu'est-ce qui reste d'un corps privé de vie, étendu sur une froide table d'examen, sinon un nom ? Techniquement irréprochable, le film bénéficie d'une réalisation raffinée et élégante et d'une photographie impeccable, où le rouge du sang ressort parmi les couleurs froides de la morgue. Extrêmement perturbantes sont les scènes qui représentent probablement les vraies phases d'une autopsie : cela fait un certain effet de voir un corps démembré et recousu au hasard et sans aucune précaution, avec le cerveau inséré dans les entrailles et un chiffon à sa place dans la boîte crânienne. Cette masse stérile de chair, vision horrible et pitoyable pour toute personne saine d'esprit, est brutalement soumise devenant source de plaisir charnel pour le protagoniste qui impose avec une brutalité inhumaine son être vivant. Il n'y a pas de place pour les sentiments : la pitié, le respect, tout semble disparaître au moment même où le cœur cesse de battre. Cynique et moqueur, la fin, un véritable coup de poing à l'estomac. En conclusion, nous avons affaire à une œuvre de très haut niveau, non un simple film d'horreur gore mais un film qui mélange habilement drame, tragédie, folie et morbidité : une représentation inquiétante et triste de la mort physique et de la mort spirituelle inévitable.