La nuit du 13 novembre 1974, le commissariat du Comté de Suffolk reçut un appel affolé,en provenance de la communauté d'Amityville. Un spectacle d'horreur attendait les policiers dans la résidence du 112 Ocean avenue : six membres d'une même famille avaient été massacrés dans leur lit, à coups de fusil. L'auteur du crime, Ronald DeFeo Jr., passa rapidement aux aveux. Il déclara avoir tué son père, sa mère et ses quatre frères et soeurs après avoir entendu des "voix" émanant des profondeurs de la maison, qui l'auraient envoûté et obligé à commettre un carnage.Un an plus tard, George et Kathy Lutz emménagent avec leurs trois enfants dans la maison d'Amityville, convaincus d'avoir trouvé la résidence de leurs rêves. Mais des événements bizarres et inexplicables - des voix, des visions cauchemardesques, une obscure et maléfique présence - ne tardent pas à troubler leur quotidien...
Réalisateurs
Andrew Douglas
Distribution
Ryan Reynolds, Melissa George, Jesse James, Jimmy Bennett, Chloë Grace Moretz, Rachel Nichols, Philip Baker Hall, Isabel Conner, Brendan Donaldson, Annabel Armour
Horror
CRITIQUES
(1)
AC
Alessandro Carrara
•
🧻
Les Lutz sont une famille américaine ordinaire qui, au début des années 70, cherchent une nouvelle maison. L'occasion de leur vie se présente à Long Island, sous la forme d'une immense villa de la fin du XVIIe siècle, en vente pour un prix incroyablement bas par rapport à la valeur du marché. George, le chef de famille expérimenté en affaires, demande à la vendeuse nerveuse "où est le piège", et alors la femme explique (de manière assez réticente) la raison pour laquelle la maison est restée invendue pendant si longtemps : un an auparavant, entre ces murs, le jeune Ronald De Feo avait exterminé toute sa famille à coups de fusil, y compris sa petite sœur de six ans. Depuis, la maison avait acquis une réputation sinistre dans le voisinage, d'ailleurs "les maisons ne tuent pas les gens, ce sont les gens qui tuent les autres". Dès le premier jour de leur résidence, les nouveaux occupants d'Amityville découvriront pourtant que parfois même les lieux peuvent tuer, ou plutôt forcer les gens à le faire…
Il semble que les idées pour l'horreur à Hollywood soient vraiment épuisées : au cours des deux dernières années, nous avons assisté à une véritable invasion de remakes des classiques du genre ou des films japonais plus récents. "The Amityville Horror" est le dernier film de cette série sorti en salles, mais il ne restera certainement pas longtemps, car "Dark Water" avec Jennifer Connelly se profile déjà à l'horizon.
Il s'agit certainement d'un bon produit, la réalisation et la photographie démontrent une qualité non négligeable, typique de films comme "Non aprite quella porta" et "L'alba dei morti viventi", au point que la critique la plus sévère que l'on puisse faire à "Amityville Horror" est d'être une copie vide de son prédécesseur de 1979, auquel il est d'ailleurs très fidèle en reconstruisant de manière parfois trop pédante les décors, recréant le début des années soixante-dix dans les voitures et la mode, évidemment filtré à travers la bienveillante lentille de notre époque…
On note cependant une différence substantielle entre le film original et l'actuel, caractéristique déjà révélée dans d'autres remakes récents : la tendance à "upgrader" les personnages, décidément trop attirants pour être vrais, comme la mère magnifique au ventre parfaitement plat après trois grossesses, le chef de famille au physique sculpté digne d'une publicité pour un parfum d'un grand styliste, sans parler de la baby-sitter droguée et à moitié nue (mais vous confieriez vos enfants à une fille avec des jeans très serrés et seulement un bandeau de soie pour couvrir sa poitrine ?), et cela, avec la reconstruction "Happy Days" de la période historique, produit un effet patiné et irréaliste qui peut déranger certains spectateurs. Malgré cela, le niveau de jeu d'acteur est bon pour presque tous les acteurs, en particulier Philip Baker Hall, engagé dans le rôle secondaire du père Callahan (curieux… le même nom que le prêtre du roman de King "Les nuits de Salem", trivia ou coïncidence ?) qui rappelle beaucoup le Max Von Sydow des meilleurs moments. Bref, le problème ne semble pas tant de qualité artistique que purement "esthétique".
Mis à part ce défaut, le film se déroule rapidement et offre quelques moments de tension dignes du prédécesseur, et l'atmosphère semble avoir été bien saisie, grâce surtout au choix du lieu, à Silver Lake, dans le Wisconsin, où la sinistre villa de style précolonial a été reconstruite, tandis que la majeure partie des intérieurs a été tournée dans un bâtiment abandonné à Buffalo Grove, dans l'Illinois.
D'ailleurs, la grande renommée du film original venait du fait que, comme d'autres films de l'époque, il avait été présenté comme inspiré d'un fait réel : en réalité, George et Kathy Lutz ont admis en 1995 sous serment que l'histoire était pure fiction et que leur démarche était un stratagème pour lancer le long métrage. Le même George Lutz a récemment critiqué le remake, surtout pour le fait que les auteurs ont refusé sa collaboration pour le projet.
Malgré cela, on peut certainement affirmer que "The Amityville Horror" est le remake le plus réussi de ces dernières années, qui ne dépare pas face à son illustre prédécesseur, doté de certaines scènes mémorables, dont la séquence finale qui offre quelques frissons à plus d'un spectateur dans la salle.