And Soon the Darkness backdrop
And Soon the Darkness poster

AND SOON THE DARKNESS

2010 AR HMDB
février 25, 2010

Deux amies vont en vacances en Argentine et décident de faire une balade à vélo dans une partie reculée du pays. Quand l'une des 2 disparait, la seconde va tout faire pour la retrouver avant la nuit...

Réalisateurs

Marcos Efron

Distribution

Amber Heard, Odette Annable, Karl Urban, César Vianco, Michel Noher, Adriana Barraza, Gia Mantegna, Luis Sabatini, Jorge Booth, Daniel Figuereido
Thriller Mistero

CRITIQUES (1)

RG

Roberto Giacomelli

Stephanie et Ellie sont deux jeunes Américaines en vacances en Argentine. S'étant éloignées du groupe de cyclistes avec lequel elles sont arrivées en Amérique du Sud, elles s'aventurent à vélo dans un petit village de l'intérieur de Córdoba, où elles décident de passer la nuit, prêtes à prendre le premier bus le lendemain matin. En raison de la nuit blanche d'Ellie, les deux ne se réveillent pas à temps pour partir et sont donc contraintes de rester un jour de plus dans ce pays. Décidant d'explorer la zone, elles s'arrêtent pour prendre le soleil près de la rivière. Après une petite dispute, Stephanie se sépare d'Ellie, mais quand elle revient pour se réconcilier et retourner à l'hôtel, la jeune femme ne trouve plus son amie. Maintenant, Stephanie doit retrouver Ellie avant que la nuit ne tombe, sinon il y a un risque de perdre toute trace de la jeune fille, car dans cette zone, certaines femmes ont déjà disparu sans jamais revenir. Parmi les derniers exemples de cette vague de remakes qui, depuis une décennie, a inondé les productions horrifiques américaines et qui commence lentement à s'éteindre, il y a eu en 2010 le remake de "Le monstre de la route de campagne". Le beau et malheureusement peu mémorable thriller que Robert Fuest a réalisé en 1971 mettait en scène deux jeunes Anglaises se divertissant lors d'une randonnée à vélo apparemment tranquille dans les campagnes françaises, qui se transforme rapidement en un cauchemar sous le soleil, entre enlèvements, meurtres, psychopathes fous et l'omerta des indigènes. Dans le remake, signé par le débutant Marcos Efron, le lieu change : plus la campagne française, mais l'intérieur de l'Argentine. Peut-être que la France aurait offert un paysage trop postcardesque et entre vignobles et prairies en fleurs, cela aurait semblé peu menaçant, ou peut-être que l'Amérique du Sud est désormais cinématographiquement proche du danger et de l'horreur, comme en témoignent "Rovine", "Borderland" et "Turistas", qui choisissaient ces lieux, ou encore parce que tourner en Argentine coûte certainement moins cher qu'en France. Plutôt, c'est beau de penser que le choix de l'Argentine est plus philologique et cultivé, en tant que terre de "disparitions excellentes" avec la question notoire des Desaparecidos qui a taché la chronique locale à la fin des années 70 et au début des années 80. Aucun référencement explicite à ces événements, évidemment, mais ce ne peut pas être un hasard que le lieu de tortures et de disparitions à des fins "politiques" soit devenu également dans la fiction cinématographique un terrain de rapts et de trafics humains. Au film d'Efron, qui aurait facilement pu s'adapter au filon des horreurs touristiques dégoulinantes de sang qui utilisent le langage du torture porn, il faut reconnaître le courage de se détacher complètement des modes cinématographiques actuelles et de mettre en scène un film qui adopte des temps et des langages proches du film de Fuest auquel il se réfère. Il faut immédiatement clarifier que "And Soon the Darkness" n'est pas un véritable film d'horreur, il n'y a pas de sang et la violence cède le pas à une sensation de mystère et d'impuissance générale, donnés principalement par le fait d'être étrangers dans une terre étrangère dont on ne connaît pas les lieux, les personnes et à peine la langue. Cette sensation de mystère se respire efficacement pendant trois quarts du film, ceux qui sont les plus fidèles à l'œuvre originale et le choix de certaines locations semble sans aucun doute judicieux, comme la ville fantôme de Villa del Lago, qui est une véritable ville abandonnée appelée Epecuén. En 1984, cette ville a été complètement inondée par les eaux du lac, pour être ensuite révélée au début des années 2000 lorsque le niveau de l'eau, en baissant, a fait émerger les décombres de la ville. Puis, lorsque les scénaristes Marcos Efron et Jennifer Derwingston prennent une route complètement différente de l'originale, le film s'affaiblit et finit par ressembler, pour la mise en scène et les thèmes, à tant d'autres films vus ces dernières années, de "Turistas", justement, à "Shuttle". Intéressante l'idée d'associer et de fusionner à la storyline principale des deux touristes également celle du personnage mystérieux Michael, interprété par Karl Urban, qui fournit un point de vue différent et en même temps complémentaire sur l'affaire. Dommage que cet élément narratif soit conclu prématurément et de manière peu pregnante, résultant finalement inutile pour l'économie narrative du film. Excellente la choix des deux protagonistes féminines Amber Heard (également productrice) et Odette Yustman, qui, outre des qualités esthétiques indéniables pleinement valorisées par le réalisateur dans plus d'une scène, sont également très douées et en parfaite harmonie avec les personnages qu'elles interprètent. En somme, "And Soon the Darkness" est un film discret qui fonctionne pendant la majeure partie de sa durée, surtout grâce à une bonne atmosphère qui traduit fonctionnellement le film dont il est le remake, sauf à se montrer "homologué" et précipité dans la conclusion.