MR
Marco Ruggeri
•Un mystérieux assassin déguisé en ménestrel noir (le Tuno Negro du titre original) sème la mort parmi les étudiants universitaires recalés aux examens et moins méritants de fréquenter les études, contactant ses victimes à travers certaines discussions sur Internet et enregistrant ses exploits avec une caméra vidéo. Après avoir frappé, au fil des ans, dans de nombreuses facultés espagnoles, le tueur en série maintenant recherché par la police arrive à l'Université de Salamanque et commence à moissonner ses victimes parmi les garçons recalés aux sessions d'examen. Un groupe uni d'étudiants goliards, dirigés par la froide Alejandra Alonso (dont l'assassin se sert pour laisser ses messages de mort), par l'aspirant criminologue Trucha et par le don Juan invétéré Eduardo, se lancera sur les traces de l'assassin en essayant de mettre fin à la série de meurtres et en mettant inévitablement en danger leur propre vie. Arrivé sur les écrans cinématographiques deux ans après sa réalisation, "Black Symphony" s'insère pleinement dans le nouveau filon horreur espagnol dirigé par le producteur Julio Fernandez (et par sa Fantastic Factory) et par certains réalisateurs de talent indéniable comme l'Alejandro Amenábar de "The Others" et le Jaume Balagueró de "Nameless" et "Darkness", se présentant dès le départ comme un giallo-thriller avec des séquences vaguement splatter, quelques éclaboussures d'humour démoralisant et une bonne dose de nudités féminines et de sexe. Malheureusement, ce désir d'être à tout prix au-dessus de tout représente peut-être la plus grande limite de "Black Symphony", transformant le film en un chaudron confus sans une véritable personnalité distincte : trop souvent l'humour gratuit et marqué démoralisant efface la tension qui devrait s'accumuler pendant la vision, tout comme trop souvent les belles femmes distraient l'esprit du spectateur dérouté (mais en Espagne, toutes les filles sont-elles des lapines de Playboy ?). À certains moments, surtout pendant les séquences de meurtre très violentes, on a l'impression d'être devant un film sombre et malade à la Dario Argento (avec les différences nécessaires, bien sûr !), tandis qu'à d'autres moments, on respire trop fortement une atmosphère goliardique de collège américain, tant aimée des adolescents horreur d'outre-Atlantique des dernières années. Il y a d'autres moments, puis, où l'on a l'impression d'être devant un film soft-porno, avec une série de séquences qui, bien que indubitablement agréables à la vue, se révèlent à la fin un peu trop forcées et totalement déconnectées du contexte narratif et du cours des événements (séquences non coupées par hasard dans certains pays, mais reprises ponctuellement ici en Italie où le sexe se vend toujours bien). En tout cas, le film se laisse regarder, à certains moments même agréablement, et doit probablement tout l'intérêt qu'il sait capturer à l'ambiance originale, à l'atmosphère chaude et à la caractérisation singulière des personnages : probablement le même film tourné en Amérique aurait semblé seulement une mauvaise copie du "Scream" de Wes Craven. En conclusion, "Black Symphony", bien qu'il ne soit pas un chef-d'œuvre, est un film agréable à condition de supporter la vulgarité et la démence déjà citées et complaisantes dont le film est plein et, surtout, à condition de passer sur le coup de scène final qui, bien qu'inattendu, peut faire naître chez le spectateur le plus attentif une série infinie de questions sur tant de petites incohérences qui, à la lumière de la révélation finale, émergent avec une nature désarmante.