RG
Roberto Giacomelli
•L'arrivée de Lily et Constance, ainsi que d'autres jeunes femmes blondes et séduisantes, dans un collège canadien coïncide avec le début d'une série de morts mystérieuses parmi les étudiants masculins du collège, qui sont retrouvés morts par congélation des organes internes. En réalité, les nouvelles jeunes femmes sont des créatures extraterrestres venues sur Terre dans l'espoir de pouvoir poursuivre leur espèce désormais en voie de disparition et le seul moyen d'y parvenir est de pondre des œufs dans le corps d'êtres humains suffisamment refroidis. Ce sera la tâche de Luke de découvrir le plan des extraterrestres et d'éliminer la menace.
Dès l'intrigue, on comprend que "Decoys" est un film qui aurait difficilement pu être pris au sérieux, donc, pour apprécier pleinement cet honnête film d'horreur canadien, il suffit de ne pas chercher la petite bête à chaque plan, car il y a beaucoup de naïveté, mais le produit dans son ensemble est assez agréable.
Les "Essex" du titre ne sont rien d'autre que les mêmes poupées extraterrestres, ou plutôt leurs apparences humaines appétissantes ; ces extraterrestres très disponibles semblent dans leurs intentions très proches de l'extraterrestre désormais légendaire interprété par Natascha Henstridge dans la saga "Species", mais ici les extraterrestres semblent beaucoup plus "humains" dans leurs sentiments et dans la juste cause pour laquelle elles se battent, par rapport à la bien plus célèbre tante Henstridge : les belles extraterrestres protagonistes du film veulent aider leur propre espèce à ne pas s'éteindre, en essayant d'accomplir la grossesse dans les corps soigneusement sous zéro de leurs partenaires ; la mort n'est qu'un détail, un dommage collatéral à la naissance d'une nouvelle vie.
Naturellement, on a opté pour appuyer assez sur la pédale des situations "scabreuses", en mettant en scène tout le potentiel érotique des extraterrestres sexy ; mais "Decoys" ne lésine pas non plus sur les scènes repoussantes, grâce à la quantité massive de cadavres congelés et à la révélation des véritables apparences des filles extraterrestres, suffisamment repoussantes en plus d'être parfaitement réalisées.
Sûrement, de l'image qui apparaît dans le film, l'homme humain ne fait pas une très belle figure, puisque nous voyons des jeunes hommes plutôt stupides qui, au lieu de réfléchir avec leur tête, se laissent emporter par leurs parties basses ; mais peu importe, car le spectacle divertit quand même et les coupables d'actes libidineux sont tous drastiquement punis, comme le veut le manuel. Peut-être va-t-on même au-delà des règles du manuel du bon film d'horreur "punir-les-jeunes-en-chaleur", si bien que "Decoys" peut sûrement s'adjuger le prix du film d'horreur le plus sexophobe de l'histoire du cinéma ; peu importe les jeunes hommes pris de temps en temps en train de s'embrasser par Jason Voorhees dans un quelconque "Vendredi 13", c'est dans "Decoys" que la règle "qui fait l'amour meurt" trouve son application la plus précise et diligente, sans aucune exception.
La réalisation de Matthew Hastings n'a aucune particularité, mais se limite à faire avancer le travail sans aucun mérite qui puisse être mémorable ; les interprètes sont dans la moyenne pour ce type de productions, même si les deux extraterrestres principales, interprétées par Stefanie von Pfetten ("C.S.I. Miami") et Kim Poirier ("L'aube des morts vivants"), laisseront sûrement leur marque, non seulement dans le cœur des spectateurs masculins, mais aussi pour leur présence scénique particulière.
"Decoys" est donc un film d'horreur sans prétention qui réussit à être ce qu'il voulait paraître dans les prémices : un film divertissant qui parvient à divertir le spectateur pendant une heure et demie sans lui faire regretter le coût de la location. Pure série B, mais consciente et fière de l'être.
La note a été arrondie par excès.