Dream House backdrop
Dream House poster

DREAM HOUSE

2011 CA HMDB
septembre 29, 2011

Éditeur à succès, Will Atenton quitte son emploi à New York pour déménager avec sa femme et ses enfants dans une ville pittoresque de Nouvelle Angleterre. En s’installant, ils découvrent que leur maison de rêve a été le théâtre du meurtre d’une mère et ses deux enfants. Toute la ville pense que l’auteur n’est autre que le père qui a survécu aux siens.

Réalisateurs

Jim Sheridan

Distribution

Daniel Craig, Naomi Watts, Rachel Weisz, Marton Csokas, Elias Koteas, Taylor Geare, Claire Geare, Rachel G. Fox, Jane Alexander, Brian Murray
Dramma Thriller Mistero

CRITIQUES (1)

RG

Roberto Giacomelli

Will Eightenten est un éditeur à succès qui vient d'emménager dans une nouvelle maison dans un quartier résidentiel de la Nouvelle-Angleterre avec sa femme Libby et ses deux filles. Dans la maison, des événements étranges commencent à se produire : la plus jeune des filles dit avoir vu quelqu'un qui l'observait par la fenêtre, des bruits inquiétants se succèdent nuit et jour et Will surprend un groupe d'enfants en train de faire un étrange rituel dans sa cave. Secoué par ces événements, l'homme commence à enquêter sur le passé de sa demeure, découvrant que le précédent propriétaire a exterminé sa famille avant d'être enfermé dans un hôpital psychiatrique. Mais maintenant, cet homme a été libéré. Il faut partir d'une importante constatation. Le réalisateur Jim Sheridan, auteur de films importants comme "Mon pied gauche" et "Dans le nom du père", ainsi que six fois nominé aux Oscars, a désavoué "Dream House". La raison de cette animosité réside dans le fait que la production du film aurait trop interféré, entraînant des changements importants de montage sur le produit final et une série de prises de vues supplémentaires réalisées sans le consentement du réalisateur. Il est donc légitime de s'approcher de la vision de "Dream House" au moins prévenus lorsque l'on a des prémisses de ce type. Et en effet, "Dream House" n'est certainement pas le chef-d'œuvre que personne ne s'attendait, bien qu'il ne s'agisse pas non plus de ce désastre éclatant dont on parle partout. Sheridan s'est vu retirer sa créature et s'est justement dissocié, mais il est inévitable de reconnaître à ce film une maîtrise de la réalisation qui fait la différence et une contribution de la part de bons acteurs qui valorisent un produit qui, sur le papier, est plutôt médiocre. Car, si nous voulons trouver du marci dans "Dream House", il faut le chercher surtout dans le scénario, ou plutôt, dans ce que le spectateur peut percevoir comme tel après les diverses modifications post-productives subies. On remarque, en effet, une sorte de schizophrénie de fond dans le script de "Dream House" qui ne fait pas du bien au film. À la version de David Loucka s'ajoute la réécriture opérée par le "résolveur" Ehren Kruger et le film a manifestement deux âmes dues probablement à deux visions complètement différentes de l'histoire. Dans la première partie, la plus réussie, il y a du mystère et de la tension jusqu'à un twist prévisible mais efficace qui arrive à mi-film. La deuxième partie est plate, ennuyeuse et s'adapte à des situations aussi improbables qu'ores et déjà vues qui font assimiler l'histoire de "Dream House" à beaucoup de celles qui sont à la base de films télévisés de palmarès estival. La fin, d'ailleurs, a un air d'approximatif et de bâclé qui fait percevoir les problèmes post-productifs dont le film a été victime. Comme on le disait, "Dream House" s'appuie néanmoins sur une réalisation professionnelle et inspirée, capable d'exalter les atmosphères spectrales de la première moitié du film et les atmosphères enneigées suggestives à la "Shining" (et les références au film de Kubrick sont nombreuses et jamais fortuites). Excellent le casting qui s'appuie sur un Daniel Craig absolument parfait pour le rôle du protagoniste égaré et désorienté, accompagné de Rachel Weisz, qui interprète sa femme, et de Naomi Watts qui est la mystérieuse voisine. Dans un rôle de soutien, il y a aussi Elias Coetas, mal utilisé, comme souvent pour cet bon acteur. Coûtant 50 millions de dollars, "Dream House" n'en a rapporté aux USA que 35, se révélant aussi un flop au box-office. En somme, l'opération a été un échec sous tous les points de vue malgré le casting d'appel, allant à démontrer que les problèmes de production ont été réellement perçus aussi par le public. "Dream House" est donc un produit de grande classe et aux bonnes potentialités malheureusement non exploitées à bon escient. Le résultat est un thriller aux teintes dramatiques qui sera probablement oublié rapidement par le public des salles estivales, habituellement à la recherche de frissons bien différents de ceux de quelques décors enneigés.