Pas d'Affiche

DON'T FORGIVE

2014 IT

CRITIQUES (1)

CR

Cristina Russo

Un jeune homme se retrouve bâillonné et immobilisé sur une chaise, avec des signes évidents de torture physique ; avec lui une jeune fille, également mal en point et tenue prisonnière. Les deux sont tenus en respect par leur bourreau qui, armé d'un fusil, forcera la femme à commettre un acte féroce et désespéré. Quelle sera la raison d'une telle cruauté ? Et surtout, la vérité est-elle celle qui nous apparaît ? Très intéressant court-métrage présenté au Fantafestival de Rome 2014, conçu par certaines des esprits les plus productifs et compétents de l'horreur underground local. À la réalisation, nous trouvons le débutant Samuele Valente, qui avait déjà fait preuve de ses capacités techniques dans le court-métrage "Domino", tandis que le scénario est confié à l'actif Lorenzo Paviano, auteur de travaux valables du même genre comme "Recording" (S. Rossi), "My Gift to You" (T. Martella) et autres. Les séquences effrayantes de ces dix minutes s'inspirent directement du classique revenge movie : un homme et une femme sont prisonniers d'un individu qui forcera la jeune fille à tuer son ami. Les crédits de fin nous révéleront le reste de l'histoire, ou plutôt, ce qui a tout déclenché. Plus que sur la violence physique, le film se concentre sur la violence psychologique et sur les mécanismes primordiaux et brutaux qui transforment un homme ordinaire en un sadique tortionnaire. Pour souligner le concept, la photographie, réalisée par Roberto Ricci, rend l'atmosphère plombée et claustrophobe dans la première partie du court-métrage, en net contraste avec les segments finaux qui nous sont montrés à travers l'expédient narratif du flashback. Comme toujours, bien faits et réalistes les effets spéciaux réalisés à cette occasion par Costanza Boncompagni, tandis que dans la distribution (Fabio Morelli, Pietro Trisciuoglio, Sebastiano Sinni) nous retrouvons également une "vieille" connaissance, Lavinia Pini déjà protagoniste de l'excellent "Recording". L'espoir est que cette équipe de jeunes talents italiens puisse trouver la visibilité et l'appréciation qu'ils méritent : ce serait certainement intéressant de les voir à l'œuvre dans un long-métrage, mais on sait, dans le Bel Paese, le sens du mot "méritocratie" est – hélas – inconnu.