RG
Roberto Giacomelli
•Ryan, douze ans, est terrorisé par le noir depuis qu'il s'est retrouvé, quelques années plus tôt, face à un être monstrueux caché dans l'obscurité de la cave de sa maison. Ryan est convaincu que le noir est peuplé de créatures étranges et malveillantes nourries par la peur et déterminées à dévorer les humains. Une nuit d'orage, ses parents le laissent seul à la maison avec son frère aîné, qui ne croit absolument pas à ce qui effraie Ryan. Mais la nuit sera longue et avec une panne de courant, chaque coin de la maison sera peuplé d'ombres étranges et de créatures horribles; ainsi, les deux frères devront lutter pour leur survie.
Distribué en Italie trois ans après, uniquement pour le marché de la vidéo à domicile, probablement pour exploiter le succès modéré en salle de "Boogeyman", "Fear of the dark" repose sur l'intrigue de la peur atavique de l'obscurité. Dans ce cas, on peut trouver plusieurs similitudes avec "They – Incubi dal mondo delle ombre", un film réalisé en 2002 par Robert Harmon (surtout évoqué par les discours sur la dimension peuplée par les créatures de l'obscurité), avec l'ajout de quelques éléments récents de "Boogeyman" (voir le monstre en noir qui persécute le protagoniste). Le spectateur, donc, ne sera certainement pas frappé par l'originalité de ce long métrage qui, d'ailleurs, en exploitant chaque cliché possible du genre "peur du noir" (ombres qui s'animent, monstres dans l'armoire, lumière qui s'éteint soudainement) et étant situé à 90% dans des environnements faiblement éclairés, ne parvient pas à créer la moindre tension chez le spectateur. Probablement, en plus de la réalisation télévisuelle amateur de K.C. Bascombe, une partie de la faute revient à la localisation; en effet, le film se déroule dans une maison pendant toute sa durée, ce qui aurait pu être un avantage, s'ils avaient utilisé une scénographie appropriée et fait un usage claustrophobique des environnements. Mais ce n'est pas le cas, parce que la maison dans laquelle se déroule le film est une simple habitation d'un quartier résidentiel, dans laquelle il y a peu à craindre du moment que tout semble familier et rassurant malgré les conditions de faible visibilité.
Les créatures de l'obscurité sont représentées sous différentes formes: dans certains cas, elles incarnent les peurs individuelles (par exemple, une fille explique avoir peur des chiens et les créatures lui apparaissent sous la forme de quatre dobermans grognants), d'autres fois ce sont des monstres menaçants vêtus de noir. Le maquillage des monstres est bien choisi et, bien que pas très original, assez suggestif; même les rares effets en CGI sont réalisés de manière décente pour un produit direct en vidéo.
En conclusion, "Fear of the dark" est un produit sans infamie et sans louange; clairement redevable au succès modéré que les films exploitant la peur de l'obscurité ont connu ces dernières années, sans lesquels il n'aurait jamais eu de raison d'exister. Fluide mais négligeable.