SLASHERS

"$la$her$" est l'émission de télévision la plus réussie au Japon : six concurrents seront projetés dans un studio télévisé où rôdent trois dangereux tueurs en série ; les concurrents, s'ils parviennent à survivre, recevront une somme d'argent substantielle équivalente à cinq millions de dollars. Le programme, qui jusqu'à présent était une exclusivité japonaise, se prépare à affronter un épisode spécial à étoiles et rayures dans lequel les concurrents seront uniquement américains. Le jeu commence... que le meilleur gagne ! Après avoir visionné ce film, on se demande ce qui passe par la tête des distributeurs italiens et quel est leur critère de sélection des films à distribuer et ceux à négliger. En effet, on peut remarquer que, surtout en ce qui concerne le marché de la vidéo à domicile, de nombreux distributeurs italiens s'engagent dans la distribution de pellicules abominables et déconcertantes aux limites du regardable, pour ensuite laisser dans l'ombre des pellicules captivantes, bien réalisées et indubitablement méritantes. "$la$her$" est un bizarre film d'horreur canadien réalisé en 2001 et qui, malheureusement, fait partie de ces titres qui n'ont toujours pas trouvé de distribution dans notre pays. Le film en question offre, dès le départ, des éléments intéressants ; en effet, le scénario de base est indubitablement intéressant, surtout dans la situation télévisuelle actuelle où les reality shows sont à l'ordre du jour. Une histoire similaire avait déjà été traitée et développée des années auparavant, en 1987, par le film "L'implacable" ("The Running Man") interprété par notre Terminator préféré Arnold Schwarzenegger ; mais, tandis que là l'attention principale se concentrait principalement sur la composante action, dans "$la$her$" toute l'attention du spectateur portera sur les massacres brutaux et donc sur la composante horrifique. Outre une histoire fascinante, la construction narrative de l'histoire est indubitablement remarquable, se présentant comme si le spectateur visionnait l'épisode de l'émission : voici que le film commence avec le générique de l'émission, continue avec la présentation des concurrents et le déroulement des faits (vu toujours du point de vue des concurrents) jusqu'à la remise du prix au vainqueur. Efficace est également la réalisation, confiée à un peu connu Maurice Deveraux (qui, en plus de diriger le film, l'écrit et le produit) qui se révèle clairement un fan de l'horreur (une pièce du studio est décorée de diverses statues représentant tous les monstres les plus célèbres : des classiques, Dracula et Frankenstein, aux icônes contemporaines Freddy Krueger et Jason Voorhees) et qui fait de la simplicité son point fort car il tend à se rapprocher, le plus possible, du style télévisuel d'une émission en direct (les prises de vue semblent les plus réalistes possibles grâce aux rares coupures de caméra) ; bonne aussi la performance des acteurs qui semblent tous, ou presque, parfaitement immergés dans leur rôle. Il est dû de mentionner également le look fascinant et la représentation des trois fous psychopathes : nous avons Chainsaw Charlie, un tueur habillé en bûcheron qui brandit une grosse et rugissante tronçonneuse ; le Prédicateur (peut-être le plus fascinant des trois), un homme inquiétant en vêtements élégants armé de couteaux bien aiguisés et puis il y a le Docteur, le plus fou et cruel de la compagnie, armé d'une paire de ciseaux aux dimensions disproportionnées. Les trois donneront vie à une émission spectaculaire à haut potentiel splatter qui devient, en effet, le point fort du film. De nombreuses séquences extrêmes où le splatter peut éclater joyeusement : voici des têtes coupées en direct, des corps déchiquetés à la tronçonneuse, des éventrations, des membres sectionnés et ainsi de suite... bref, tout ce qu'il faut pour rendre heureux un amateur de films splatter. En conclusion, ce "$la$her$" est un film bizarre, original, divertissant et sanguinaire mais qui ne voit pas son seul but dans la mise en scène de séquences violentes et amusantes (pour nous amateurs du genre) mais qui peut être lu à la fois comme une critique sociale dans laquelle l'individu, de plus en plus avide d'argent et de célébrité, ferait n'importe quoi pour conquérir l'écran (ici, il est même prêt à tuer), et comme une critique du monde de la télévision, en particulier du monde de plus en plus prolifique des reality shows, dans lequel, pour faire des audiences, des thèmes les plus absurdes sont proposés. Un film, donc, intelligent mais aussi divertissant qui aurait sans aucun doute mérité une apparition même dans notre pays, nous continuerons à vivre d'espoir en avançant l'idée qu'un jour, au moins pour le marché de la vidéo à domicile, "$la$her$" réussira à débarquer aussi chez nous. Il mériterait un demi-point de plus.