UNDERCOVER MISTRESS

À l'intérieur d'une salle où est organisée une exposition photographique, un homme à l'apparence élégante et ténébreuse repère une belle jeune femme et tente de la séduire du regard. Les avances, cependant, deviennent de plus en plus insistantes au point que la jeune femme prend peur et s'enfuit dans la rue, donnant ainsi lieu à une poursuite mouvementée. Lorsqu'enfin le bel homme parvient à rattraper sa proie, les rôles s'inversent et la soirée du protagoniste prend une tournure complètement différente de celle qu'il attendait. Combien de fois lisons-nous dans les journaux ou entendons-nous à la télévision des histoires d'hommes qui, à l'intérieur d'un local, d'une discothèque ou d'un pub, importunent de belles jeunes femmes et les forcent à s'enfuir et à demander de l'aide ? Malheureusement, cela arrive souvent. C'est justement à partir de ce triste aspect de notre réalité que le jeune réalisateur Giulio Ciancamerla, déjà actif dans le secteur depuis plusieurs années en tant qu'assistant réalisateur et auteur de documentaires, tire l'inspiration pour ce nouveau court métrage intitulé "Undercover Mistress". Une histoire donc de folie ordinaire dans laquelle le choix de ne pas donner de noms aux protagonistes et une connotation géographique précise ne sont pas fortuits, renforçant ainsi l'idée d'un événement qui se répète fréquemment et dans de nombreux endroits différents. Mais ce n'est pas la seule bonne intuition de Ciancamerla, car l'histoire, écrite par le réalisateur lui-même et le producteur Lucio Massa, malgré sa courte durée, se plaît à surprendre le spectateur par l'inversion des rôles mentionnée ci-dessus et un couple de rebondissements non négligeables. Le véritable point fort est cependant représenté par les scènes de violence, dans lesquelles se distinguent les excellents maquillages de David Bracci, qui ne sont jamais gratuits et sont toujours en ligne avec le développement narratif du film. En somme, les amateurs de splatter sont satisfaits, mais on en fait un usage intelligent afin de ne pas dégoûter et éloigner le reste du public. Les musiques psychédéliques et inquiétantes de irs – Negativeself – A Happy Death sont également très efficaces, tout comme les interprétations des excellents protagonistes Leonardo Pace, Stefania Visconti et Asia Liguori, tous bien immergés dans l'atmosphère pourrie et malsaine du court métrage. Entre quelques citations cinématographiques de notre cinéma d'horreur classique, celle de "Profondo Rosso" saute immédiatement aux yeux, et une pointe de curiosité de savoir comment l'histoire aurait été racontée avec plus de minutes à disposition, "Undercover Mistress" se révèle dans l'ensemble une opération plus que réussie et pas seulement liée au cinéma de genre en tant que simple outil de divertissement.