VD
Vincenzo de Divitiis
•Lisa et Kate sont deux sœurs venues au Mexique pour se détendre, s'amuser et découvrir une nature intacte et inconnue, afin de s'évader des déceptions de la vie quotidienne, comme Lisa qui vient d'être quittée par son petit ami. Lors d'une soirée dans un club, les jeunes femmes rencontrent deux garçons qui leur proposent une expérience palpitante : aller en pleine mer et plonger dans une cage à plusieurs dizaines de mètres de profondeur entourée de nombreux requins blancs. Kate, la plus extravertie et entreprenante des deux, accepte immédiatement, et ainsi les protagonistes se retrouvent le lendemain matin sur le bateau des garçons, encore ignorantes du fait que leurs vacances vont se transformer en un cauchemar. En raison d'un problème technique, la cage se détache du bras mécanique et s'enfonce à 47 mètres de profondeur, et Lisa et Kate devront affronter une meute de requins affamés et une course contre la montre. Le filon des films sur les requins a connu dès ses débuts un énorme succès, suivi, cependant, au fil des ans, d'un déclin d'intérêt et de qualité moyenne des titres proposés, dû également à la trajectoire stylistique et productive étrange et complexe qui l'a vu triompher. Né en 1975 de l'esprit d'un grand réalisateur comme Steven Spielberg (comment oublier son culte "Les Dents de la mer"), le sous-genre mettant en scène les énormes monstres marins a rapidement abandonné la phase autoriale pour vivre d'abord une longue période de série, avec tous les pour et les contre d'une telle approche purement commerciale, puis prendre un tournant définitivement trash avec la Asylum et ses tornades de requins et d'énormes robots. En somme, une parabole descendante inévitable pour un genre qui ne retrouve sa dignité que ces dernières années grâce à quelques films de bonne facture comme "Open Water" de Chris Kentis et "Paradise Beach" de J. Collet-Serra, auxquels s'ajoute désormais "47 mètres" de Johannes Roberts. Le réalisateur anglais, fraîchement sorti du bon "The other side of the door", revient avec un thriller aquatique plus que réussi, très tendu, bien filmé et accompagné d'un scénario soigné et cohérent. La grande intuition de Roberts est de comprendre que pour raviver un genre désormais monotone et plat, il faut retirer la centralité aux requins, jusqu'ici maîtres incontestés de ce type de films, et mettre en place une histoire qui se déroule sur plusieurs plans, tant du point de vue stylistique que narratif. "47 mètres", en effet, présente un scénario très varié dans lequel les dangers pour les deux sœurs malchanceuses ne sont pas seulement représentés par la meute habituelle de requins, mais aussi et surtout par tous les autres inconvénients découlant d'une situation aussi extrême, notamment la durée des bouteilles d'oxygène, d'où découle une course contre la montre haletante et riche en suspense. Mais le film de Roberts n'est pas seulement du divertissement et une succession de scènes de peur, car on y retrouve aussi une attention particulière pour la description psychologique des deux protagonistes dont la relation controversée, mais néanmoins affectueuse, est bien définie et rendue fonctionnelle aux fins des développements narratifs. Très positives les performances d'un casting qui voit la présence de Mandy Moore et Claire Holt, respectivement dans les rôles de Lisa et Kate, Yani Gellmane, Santiago Segura et le vétéran Matthew Modine. En somme, cette fois, Roberts a fait mouche avec un produit au rythme rapide et absolument recommandé pour ceux qui veulent passer une soirée sous le signe de la peur et du sentiment d'encerclement. Un succès, non sans raison, survenu sous l'aile protectrice du producteur exécutif Alexander Aja.