GG
Giuliano Giacomelli
•Bien que cinq longues années se soient écoulées, la jeune Tracy n'arrive toujours pas à oublier l'horrible massacre survenu au camp de vacances de Placid Pines et à la suite duquel son frère aîné Jason a disparu. Maintenant, Tracy travaille comme organisatrice du camp et, la saison estivale terminée, il est temps de fermer pour faire face à l'arrivée de l'hiver. Mais avant que le camp puisse être considéré comme fermé à tous égards, un nouveau cauchemar se prépare : l'un après l'autre, tous les organisateurs commencent à être brutalement massacrés par un mystérieux assassin. Tracy craint que le tueur qui avait agi cinq ans plus tôt puisse encore être en vie et que l'histoire puisse se répéter une deuxième fois.
Parler de "Bloody Murder 2" serait comme dépenser des mots pour un livre composé entièrement de pages blanches : cela n'aurait aucun sens !
La première chose que l'on se demande après avoir terminé la vision de ce film est pourquoi Eagle Pictures s'est donné la peine de vouloir distribuer sur notre marché ce film alors que le premier "Bloody Murder" n'est jamais arrivé en territoire italien et ne le fera jamais ; la deuxième chose que l'on se demande, c'est pourquoi ce film existe.
Il est plutôt difficile d'attribuer une réponse satisfaisante aux deux dilemmes, la seule chose que nous pouvons affirmer avec conviction est que nous n'avions pas besoin de ce "Bloody Murder 2".
À vrai dire, le film en question ne peut pas être catégoriquement classé comme "mauvais" (même si nous sommes loin d'un produit de qualité) mais sans aucune difficulté, il peut être classé avec l'étiquette "film inutile". Aussi relatif et subjectif que soit le concept de "inutilité", il semble impossible, pendant les quatre-vingts minutes de durée, de trouver une réelle raison d'intérêt qui puisse épargner au film l'attribution de cet adjectif.
Le film, réalisé en 2003 par le même Rob Spera qui a réalisé "Leprechaun 5: In the Hood" (si la qualité de ses films est toujours celle-ci, mieux vaut changer son nom en Rob Attends et Espère), ne fait que reprendre du début à la fin tous les clichés les plus connus du genre, faisant en sorte que, finalement, le résultat soit celui d'un film sans âme qui pourrait être considéré sans trop de difficulté comme la version tarocca de "Vendredi 13" (trop de similitudes : camp, campeurs, tueur avec un masque blanc et un attachement morbide à un parent, l'un des personnages s'appelle Jason, etc, etc). Ce qui reste peu clair est de savoir quelle était l'intention des scénaristes : réaliser un film "comme un hommage" et donc conscient de l'absence d'originalité ? Ou réaliser un slasher, sans le moindre effort, en pillant à pleines mains les idées de quelqu'un d'autre ? Quelles que soient les intentions de base, pourtant, peu importe étant donné que ce que l'on a entre les mains est quand même un produit anonyme qui sent déjà vu pour toute la durée qui s'étend entre les titres de tête et ceux de fin. Le spectateur qui s'apprête à visionner le film pour la première fois, en effet, ne tardera pas à être assailli par le fort doute d'avoir déjà vu le film à une autre occasion. Telle est la sensation de déjà-vu et la prévisibilité de chaque événement.
Passé le facteur "originalité", il y a vraiment peu d'autres choses à ajouter et il faut reconnaître que tout le reste, chaque composante, ne s'éloigne pas beaucoup du résultat offert par un classique mauvais slasher parmi les nombreux qui encombrent le marché du direct to video.
On pourra constater, donc, une réalisation particulièrement plate ; un scénario rempli de banalités ; des personnages peu approfondis et jetés à l'enseigne du stéréotype ; des acteurs anonymes et au talent discutable, parmi lesquels il faut citer juste une Tiffany Shepis toujours peu vêtue ("Nympha", "Abominable", "Dead Scared") prête à donner une touche d'érotisme au film ; des décors approximatifs et une photographie assez patinée.
Vu le peu (aucun) d'idées à disposition, on aurait pu jouer la carte du splatter en cherchant au moins à garder le spectateur éveillé, mais rien à faire. Bien qu'il y ait quelques scènes qui cherchent timidement à s'approcher du gore, tous les meurtres sont peu mémorables et incapables d'offrir quelque chose de nouveau.
En somme, "Bloody Murder 2" est le film classique dont on n'avait pas besoin, un produit tellement insignifiant qu'il sera oublié bien avant que le film ne se termine.