RG
Roberto Giacomelli
•Kate, jeune femme issue de la haute bourgeoisie de retour d'une fête, décide de prendre le métro pour rejoindre un ami qui devrait lui présenter George Clooney. La jeune femme, en attendant le train, s'endort sur un banc du métro et lorsqu'elle se réveille, elle est complètement seule, piégée dans la station désormais fermée. Après avoir échappé à une tentative de viol de la part d'un de ses connaissances qui l'avait suivie jusqu'ici, Kate se rendra compte que les couloirs du métro londonien sont habités, outre par des sans-abri, également par un être monstrueux qui utilise les êtres humains comme cobayes de laboratoire.
On peut affirmer tranquillement que ces dernières années, l'horreur britannique a réussi à surpasser en qualité le cinéma de peur très célébré à étoiles et rayures ; en effet, en l'espace d'environ trois ans, certains des meilleurs films d'horreur du paysage cinématographique du nouveau millénaire ont été produits en Angleterre : je parle de films comme "Dog Soldiers", "The Descent" (tous deux de Neil Marshall) et "Shaun of the Dead" ; des films divertissants, irrévérencieux, ultra-gore et riches en atmosphère, qui clignent de l'œil surtout au cinéma d'horreur qui se faisait il y a 20-30 ans. Aux titres cités s'ajoute maintenant "Creep" de Christopher Smith, histoire sombre de monstres et de claustrophobie, distribuée en Italie avec un retard considérable et passée totalement inaperçue au box-office. Il faut immédiatement préciser que "Creep" est sans aucun doute inférieur aux titres cités, en raison d'une histoire pas vraiment originale (il existe un petit film anglais de 1972, "Ne prenez pas ce métro", qui traite de thèmes très similaires) et d'un script pas toujours à la hauteur ; malgré cela, le film a le mérite d'avoir un rythme très serré qui implique le spectateur de la première à la dernière minute et un lieu, les couloirs du métro, peu exploité par le cinéma des dernières années, mais hautement suggestif. Le film a été tourné dans une véritable station de métro londonienne (la Aldwych) désaffectée depuis plusieurs années, donc il réussit parfaitement à recréer une atmosphère réaliste qui nous montre un environnement inquiétant et visqueux, qui alterne le blanc aseptisé des carreaux qui tapissent les couloirs de la station et les intérieurs des trains, avec la saleté et le sang coagulé qui recouvre les environnements fréquentés par le monstre.
Dans le scénario, du même Smith, on peut noter une opposition marquée entre le monde faux et "plastifié" de la haute bourgeoisie, caractérisé par des fêtes de drogue et des intérêts tout à fait futiles (rencontrer George Clooney !) et le monde défavorisé des rejetés et des sans-abri qui peuplent les bas-fonds métropolitains et dont la figure du monstre (interprété par un très maquillé Sean Harris) fait partie : marginalisé et condamné à vivre dans ces conditions par une société qui ne l'aurait jamais accepté ; une figure inquiétante et dégoûtante, qui réussit en même temps à susciter chez le spectateur un grand sens de compassion. La protagoniste (une Fraka Potente en version Barbie) appartient au monde superficiel qui vit en surface, mais qui pendant le film entrera en contact avec le monde souterrain, dont elle sera impliquée et finalement englobée, jusqu'à sa renaissance de classe dans le finale libérateur.
On parlait d'un script peu percutant, en effet "Creep" présente, outre une histoire par moments légèrement répétitive (le monstre qui chasse les victimes), des naïvetés narratives qui, avec plus d'attention, auraient pu être évitées : parmi toutes l'expédient qui permet à la protagoniste de rester piégée dans le métro (elle s'endort... peu crédible vraiment !). De plus, il aurait été positif d'approfondir la personnalité du monstre, dont, au spectateur, les origines ne sont pas données à connaître.
Très fourni le département atrocités, qui compte, outre une dose discrète de gore,
également un couple de scènes très "fortes", comme dans le cas de l'opération effectuée sur la fille immobilisée sur la table gynécologique.
En conclusion, "Creep" est un film à voir, capable de tenir le spectateur collé devant l'écran pendant toute sa durée, grâce à un sens du rythme bien choisi. Inférieur à d'autres exemples de la nouvelle vague horrifique britannique, surtout à cause d'imperfections de scénario, mais agréable sous tous les autres aspects.