Crimson Peak backdrop
Crimson Peak poster

CRIMSON PEAK

2015 US HMDB
octobre 13, 2015

Au début du siècle dernier, Edith Cushing, une jeune romancière en herbe, vit avec son père Carter Cushing à Buffalo, dans l’État de New York. La jeune femme est hantée, au sens propre, par la mort de sa mère. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des défunts et reçoit un étrange message de l’au-delà : "Prends garde à Crimson Peak". Une marginale dans la bonne société de la ville de par sa fâcheuse "imagination", Edith est tiraillée entre deux prétendants: son ami d’enfance et le docteur Alan McMichael.

Réalisateurs

Guillermo del Toro

Distribution

Mia Wasikowska, Jessica Chastain, Tom Hiddleston, Charlie Hunnam, Jim Beaver, Burn Gorman, Leslie Hope, Jonathan Hyde, Doug Jones, Bruce Gray
Horror Mistero Romance

CRITIQUES (1)

FV

Fausto Vernazzani

"Méfiez-vous de Crimson Peak", quelques mots, un avertissement inexplicable venu d'un lieu sombre sont l'instant qui change à jamais la vie d'Edith Cushing. Si ce n'est le sens, ce fut le messager qui façonna son caractère : le fantôme squelettique de sa mère, accouru à son aide dans sa tendre enfance, la laissant avec une inconvenante passion, pour l'époque, pour les histoires de fantômes. Nous sommes à la fin du siècle, dans une Boston tournée vers l'aube du XXe siècle, où Edith, fille d'un magnat de l'immobilier, tente sans succès de faire carrière comme écrivaine, jusqu'à ce que Sir Thomas Sharpe et sa sœur Lucille n'arrivent d'Angleterre. Attirée par le charme fragile de ce dernier, Edith abandonne les attentions de son ami Alan McMichael, et malgré ses convictions sur les aristocrates, cède aux avances de Sir Thomas, ruiné. Un sentiment qui déclenchera la étincelle d'une série d'événements désastreux et violents qui la mèneront en Angleterre, à Allerdale Hall, la demeure de ce dernier, au sommet d'un promontoire gorgé d'argile rouge tendre dans laquelle la maison s'enfonce lentement. Aujourd'hui, nous vivons sous les innombrables affiches produites par la Blumhouse à un rythme incroyable, une époque où tout ce qui craque, saigne et hurle est considéré de manière générique comme de l'horreur. Oubliez les nuances, nombreuses, sinon plus, que les degrés de gris d'un autre genre malmené – surtout en Italie – la science-fiction, mais ceux qui les ont toujours gardées avec soin et ont décidé de vivre à leurs côtés sans aucun doute est le réalisateur mexicain Guillermo Del Toro. Un retour dans les salles de cinéma et à son genre de prédilection après le gigantesque blockbuster "Pacific Rim", Del Toro réembrasse les histoires de fantômes pour s'immerger autant que possible dans la tradition anglo-américaine, s'inspirant avec avidité des pages d'Emily et Charlotte Brontë, des inquiétudes de Joseph Le Fanu, des spectres de Montague Rhodes James et du passé humide de la Nouvelle-Angleterre d'Edgar Allan Poe et Howard Phillips Lovecraft. Crimson Peak est un film plus que tout autre dans sa carrière à puiser parmi les meilleurs auteurs du frisson en circulation. Attention cependant à ne pas tomber dans l'erreur, le Pic Criminel de Del Toro ne régurgite pas à l'extérieur les ancêtres de référence sous forme de citation explicite. Tout comme Quentin Tarantino l'a toujours fait, le réalisateur de Guadalajara joue avec ses passions en les rejetant seulement sous forme d'images. C'est ainsi que nous reconnaissons "La chute de la maison Usher" dans la décrépite, solitaire et glaciale Allerdale Hall, dans les innombrables murs et parois ruinés par la terre vivante (une référence à l'œuvre de Lovecraft) observons les nuits spectrales passées à Wuthering Heights ("Les Hauts de Hurlevent"). Les citations explicites sont autres, l'appel au célèbre chimiste du XVIIIe siècle Henry Cavendish, à Mary Shelley, l'idole de Guillermo Del Toro et de son personnage Edith Cushing et ici, comme il est bien clair, nous arrivons enfin à ce qui est cinéma. Parce que du Septième Art, Crimson Peak est un véritable joyau, brut dans sa phase américaine, lisse et brillant à l'atterrissage en Angleterre. Le cinéma de référence appartient aux années 1960, aux productions de Mario Bava en particulier, mais plus que tout, nous nous trouvons dans le territoire de Terence Fisher, la star réalisatrice de la Hammer Films Production, dont l'un des plus grands protagonistes historiques n'était autre que l'acteur Peter Cushing. L'hommage (car en totalité, l'œuvre de Del Toro co-écrite par Matthew Robbins en est un, d'un pur et simple hommage sans prétention d'innover quoi que ce soit, bien au contraire) reprend les décors articulés des divers Dracula et Le Masque de Frankenstein et l'utilisation forte de la couleur, une caractéristique distinctive qui a aidé la Hammer à rester en vie (et à ressusciter) pendant des décennies entières. Crimson Peak est couleur à partir du titre, il adopte le blanc et le noir et ajoute le rouge pour un retour aux théories de l'utilisation de la couleur de Vladimir Propp, étudiant des contes de fées (un en particulier, de Charles Perrault, viendra à l'esprit de beaucoup pendant la vision), aidant le spectateur à comprendre l'intrigue à travers ses propres yeux et les sensations immuables qu'ils transportent avec une grande rapidité. Nous parlons d'un chef-d'œuvre visuel et beaucoup des compliments vont à Thomas E. Sanders, le scénographe fou au point de satisfaire les manies perfectionnistes de Del Toro, constructeur des superbes environnements de Boston et de la décrépite Allerdale Hall, mais d'un film dont il faut discuter aussi de l'aspect narratif. Ne vous attendez pas à de l'originalité, l'intrigue a de nombreux éléments largement prévisibles, mais en bon amoureux d'Alfred Hitchcock, Del Toro nous pousse à nous demander comment les personnages réagiront et c'est ici que nous arrivons aux interprétations fantastiques des trois protagonistes : Mia Wasikowska incarne corps et âme son Edith, aussi douée que dans Stoker nous l'avions vue ; Tom Hiddleston unit le charme britannique à la fragilité d'une caste aussi ancienne que sanglante ; Jessica Chastain est une véritable force de la nature, anguleuse dans les traits et les gestes, un couteau affûté au manche dur contre lequel on se heurte à chaque pas. Charlie Hunnam, dans un rôle secondaire, le Dr. Alan, ne déçoit pas, ni ne parvient à se mettre à la hauteur de ses gigantesques collègues.

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