RG
Roberto Giacomelli
•Le docteur Arkane est encore en vie et, réfugié dans un manoir à la lisière des marais, il crée des hybrides immondes entre hommes et bêtes pour trouver le sérum de l'immortalité. Un jour, Abbie, sa belle-fille, arrive de la ville, désirant connaître son tuteur ; mais Arkane a l'intention de l'utiliser dans une expérience, puisque le sang de la jeune fille possède des propriétés particulières. Mais dans les marais environnants erre encore le docteur Holland, transformé depuis des années en un monstrueux homme-plante, qui, s'étant épris d'Abbie, est déterminé à la libérer.
En 1982, Wes Craven, après les fastes de ses films plus crus et mémorables, réalise avec la main gauche ce qui peut tranquillement être considéré comme son travail le plus désastreux, "Le monstre des marais", un fanta-horreur au bord du ridicule inspiré d'une bande dessinée de DC Comics ("Swamp Thing"). Ce film, un échec aussi bien économique, a donné inexplicablement naissance à une suite, réalisée en 1989 par Jim Wynorski (976 – Appel au diable 2). Pourtant, cas étrange dans le paysage cinématographique, cette suite réussit à transformer en motif de fierté tout ce qui ne fonctionnait pas dans le film de Craven, s'avérant de loin supérieur à son prédécesseur.
Naturellement, il faut immédiatement mettre en clair que "Le retour du monstre des marais" n'a vraiment rien à voir avec le genre horreur et qu'il s'agit simplement d'une enfantillage qui prévoit une régression mentale considérable pour être suivie avec attention et pour réussir à entrer dans la logique farfelue de dessin animé qui imprègne l'ensemble du film. Pourtant, si l'on est disposé à entreprendre un tel chemin, on peut même s'amuser. D'abord, ce film ne se prend absolument pas au sérieux et reste fidèle à la dynamique très camp et délicieusement kitsch caractéristique des comix movies des années 1980. Ainsi, nous verrons défiler devant nos yeux des êtres monstrueux réalisés avec des costumes de latex efficaces, de belles poupées plantureuses, des scènes d'action improbables et une idiote de fond génuines ; le tout agrémenté d'une histoire d'amour trop fantasiste entre une fille (qui ressemble incroyablement à Britney Spears !) et un monstre répugnant recouvert de mousse, ainsi que des gags comiques inévitables d'un couple de jeunes absolument hilarants. De plus, dans le rôle du docteur Arkane, nous retrouvons Louis Jourdan, déjà méchant médecin fou dans le premier film.
Bref, que dire de "Le retour du monstre des marais" ? Ce n'est sûrement pas le film adapté à ceux qui cherchent une heure et demie de frissons sains, ni pour ceux qui espèrent trouver un petit exemple de revival des années 1950, trompés par l'affiche ; il s'agit plutôt d'un exemple pur d'entertainment qui s'adresse au côté le plus infantile caché en chacun de nous, ne faisant autre chose que transformer en qualités les nombreux défauts du film de Craven.
Une série télévisée suivra.