INFESTATION

En 2080, la Terre n'est plus qu'un tas de décombres : un virus a décimé l'humanité et les rares survivants vivent dans une ville souterraine en permanence craignant des attaques terroristes. Une équipe de scientifiques travaille sans relâche à un antidote contre le virus et, pour l'expérimenter, a envoyé un groupe de soldats en surface, avec lesquels tout contact a été mystérieusement perdu. Le commandant Sash, secondé par le capitaine de l'aviation Loki, est mis à la tête d'une unité spéciale de secours qui devra se rendre en surface et faire un rapport sur ce qui est arrivé à l'équipe précédente. L'antidote a eu, cependant, l'effet secondaire de transformer les cadavres en créatures affamées de chair humaine, donc la nouvelle équipe devra affronter les monstres et tenter d'empêcher cette nouvelle plaie de se répandre. "Infestation" est un énième produit indépendant qui a eu la chance de trouver une distribution à l'échelle mondiale pour le marché de la vidéo à domicile. Il arrive souvent que ces œuvres à budget dérisoire soient d'une qualité si élevée qu'elles font pâlir même les blockbusters édulcorés distribués en salle. Malheureusement, ce n'est pas le cas de "Infestation", un action-fantasy-horreur (plus action que tout le reste, en vérité), qui apparaît à plusieurs égards vraiment désastreux ! Tout d'abord, il faut noter que le réalisateur Ed Evers-Swindell, qui figure également comme scénariste et producteur du film, a voulu réaliser une œuvre trop grande et compliquée pour les moyens dont il disposait, en somme, il a voulu tourner avec quelques milliers de dollars un film qui nécessitait un budget de plusieurs millions de dollars ! Donc, les effets spéciaux, les décors, les combats, le maquillage, sont tous des éléments indispensables pour un film comme "Infestation", mais, vu les moyens disponibles, le tout est tellement pauvre qu'il en devient souvent ridicule. Les effets spéciaux en infographie, surtout dans la séquence d'introduction et dans le finale, sont excessifs et excessivement artificiels (on dirait assister à une séquence non interactive d'un jeu vidéo) ; le maquillage des zombies est clairement pauvre ; les décors ont été réalisés en exploitant une usine désaffectée et le résultat esthétique en pâtit beaucoup ; les chorégraphies des combats ne sont pas mal faites, mais le montage excessivement clip, les rendent souvent confuses. Les interprètes ne semblent pas très convaincants et en effet certains d'entre eux sont des acteurs improvisés, pris çà et là parmi les amis du réalisateur et les collaborateurs du film (le scénariste Ross Evison est également l'interprète principal et son frère Simon interprète l'un des seconds rôles). Le scénario, écrit à six mains, pille à outrance "Incubo sulla città contaminata", "Matrix", "Le jour des morts-vivants" et surtout "Resident evil 1 et 2", dont il vole également la structure narrative et le finale ; de plus, l'affiche a été littéralement plagée de celle de "28 jours plus tard". L'histoire en général, ensuite, semble trop indécise quant à la voie à prendre : l'introduction et la première scène d'action interminable sont de la science-fiction à l'état pur, le film subit ensuite un virage clairement horrifique à la manière de Romero, avec l'apparition des zombies, mais il abandonne ensuite même cette suggestion pour créer un film d'action pyrotechnique rempli de scènes tellement exagérées qu'elles en deviennent irritantes, non sans être stupides. La technique de réalisation utilisée par Evers-Swindell n'est pas des pires, au contraire, le garçon semble assez en phase avec le genre action-aventure, mais ce premier essai ne peut certainement pas être considéré comme réussi.