GG
Giuliano Giacomelli
•Ian Stone est un jeune Londonien, il joue au hockey, a du talent et est amoureux de sa petite amie Jenny. Un soir, de retour d'un match de hockey qui ne s'est pas bien terminé, le jeune Ian rencontre un étrange cadavre près de la voie ferrée et, en tentant de lui porter secours, découvre, malgré lui, que le cadavre n'est autre qu'une créature démoniaque monstrueuse qui ne tarde pas à le tuer. Mais avec la mort, pour Ian, naît une nouvelle vie. Après avoir été barbarement tué par la créature démoniaque, en effet, Ian Stone se réveille dans un bureau, assis à un bureau et dans les vêtements d'un employé de l'État. N'était-ce qu'un mauvais et bizarre rêve ? Non, Ian Stone est en réalité harcelé par une horde de démons malveillants qui ne font qu'à le retrouver et à le tuer dans chaque vie. Que se cache-t-il derrière l'étrange "existence" du pauvre Ian ?
On pourrait remplir un chapitre d'un livre, ou mieux encore, élaborer un essai intéressant pour décrire et comprendre soigneusement l'idée bizarre qui prévaut à la base de ce film bizarre ; un essai capable de disséquer cette œuvre en de nombreuses petites parties pour pouvoir assimiler chaque détail et chaque métaphore hypothétique contenue dans ce film. Oui, l'idée de l'essai ne serait pas mauvaise, mais probablement "Les morts de Ian Stone" est un film qui se prête à être inséré et analysé mieux à l'intérieur d'un livre de blagues.
Ce sont maintenant de nombreuses années que les plaintes envers le circuit cinématographique hollywoodien se font de plus en plus fréquentes ; on se plaint d'un manque de plus en plus accentué d'idées originales témoigné par la réalisation imperturbable de suites, de préquelles ou pire encore de remakes. Nous vivons dans une époque où, cinématographiquement parlant, tout a été dit de toutes les manières et donc la seule voie possible est de se répéter. Mais malgré tout, dans cette crise créative totale, il est parfois possible de voir naître de petites pellicules qui semblent avoir enfin trouvé quelque chose de nouveau à nous raconter, de petits travaux qui pourraient se révéler être des bouffées d'air frais agréables au sein d'un marché cinématographique aride et pauvre en idées. Eh bien, "Les morts de Ian Stone", grâce à un scénario complexe et apparemment innovant, pourrait se révéler sans trop de difficultés une de ces bouffées d'air frais.
Eh bien, mais si toutes les bouffées d'air frais sont porteuses de mauvaises odeurs comme "Les morts de Ian Stone", alors bienvenue aux tonnes de remakes !
Il serait intéressant, stimulant et constructif d'échanger quelques mots avec les "cerveaux" idéateurs de ce sujet, une conversation agréable qui permettrait de comprendre avec quel esprit il faut visionner le film et ce qui les a amenés à concevoir un produit aussi idiot. Que doit penser le spectateur qui assiste incrédule à la vision ? Doit-il penser que ces "idéateurs", que quelqu'un oserait appeler des scénaristes, croyaient vraiment aux potentiels sérieux de ce film ? Ou bien, plus probablement, doit-il penser que ces "scénaristes" s'étaient récemment "intrippés" avec la trilogie de "Matrix" de sorte à vouloir générer un horror trash visant à rendre hommage à l'œuvre des frères Wachowski ?
Il y a peu à dire, ce film est un véritable gâchis constamment en équilibre entre le laid (jamais définition plus appropriée) et le comique involontaire ; un film capable, de manière tout à fait singulière, de dégénérer minute après minute laissant totalement déconcerté le spectateur qui a même payé pour visionner cette chose (et qui, dans le meilleur des cas, prend tout cela avec ironie se laissant emporter par l'énorme charge trash de ce produit). Les vingt premières minutes, en effet, bien que répétitives à l'incroyable, ne laissent présager aucunement de la finale improponible et se révèlent, contrairement, assez impliquantes et intrigantes. Dommage que, avec le passage des minutes, le plat devient de plus en plus indigeste jusqu'à arriver à une finale qui ne laisse vraiment pas de répit grâce à des explications banales et formulées à la va-vite, à des ridicules interludes où s'affrontent des démons improbables et à des moralismes infantiles qui se réduisent à la banale et stéréotypée lutte entre le bien et le mal.
La situation, déjà très grave, est aggravée par l'aspect ridicule des créatures démoniaques qui, dans un premier temps, semblent sorties directement de "Matrix" (cheveux noyés dans le gel, vêtements moulants et plastiques, lunettes noires), tandis qu'à la fin nous avons "l'honneur" de voir défiler des entités malveillantes qui ne sont autres que la version démoniaque de Lorenzo "Renegade" Lamas (avec ses cheveux longs et vaporeux constamment soulevés par un vent qui n'existe pas).
La chose grave est que "Les morts de Ian Stone" pourrait aussi se configurer comme une sorte de honte pour notre nation étant donné que le réalisateur de cette obscénité est l'Italien Dario Piana
(réalisateur principalement de spots télévisés et ici à sa deuxième expérience avec un long métrage, après "Sotto il vestito niente 2") qui, peut-être en proie au désespoir dû à la conscience de la laideur disproportionnée du film, exécute la tâche qui lui a été confiée de manière anonyme, superficielle et peu inspirée : on sait, quelques bonnes positions de caméra ne pouvaient certes pas suffire à sauver du fumier une telle indécence. Même le casting ne réussit pas à redresser la barre du produit : des visages inconnus, ou presque, se déplacent sur la scène interprétant des personnages antipathiques et peu intéressants ; le même Ian Stone, interprété par Mike Vogel ("Cloverfield", "Non aprite quella porta" de M. Nispel), ne réussit jamais à capturer l'empathie du public étant donné que, en phase de scénarisation, il reçoit un traitement superficiel et souvent pathétique.
La seule note positive pourrait être accordée à la photographie suffisamment soignée, mais même ce petit détail (purement esthétique) apparaît futile dans l'espoir de la réussite du film, car on le sait : "l'habit ne fait pas le moine".
Rien ne peut être fait, donc, pour sauver de la potence cette pellicule sordide au bord du regard.
"Les morts de Ian Stone" est un véritable désastre !