RG
Roberto Giacomelli
•Un tueur en série terrorise Londres pendant la période de Noël, mais le fou assassin a des victimes bien précises : des individus déguisés en Père Noël !
L’inspecteur Harris de Scotland Yard enquête avec le détective Powell, et ils suivent en particulier la piste liée à la mort de M. Briosky, puisque sa fille et le fiancé de celle-ci ont assisté à l’assassinat. Pendant ce temps, l’inspecteur reçoit à son domicile un colis sur lequel est écrit « N’ouvrez pas avant Noël ».
La même année que le bien plus célèbre (et chanceux) « Silent Night, Deadly Night – Noël de sang », un autre film d’horreur à thème de Noël sort en salles, mettant en scène des Pères Noël couverts de sang : « Non ouvrez pas avant Noël ». Cette fois, cependant, les Santa Claus ne sont pas des bourreaux mais des victimes, bien que le genre de l’œuvre s’inscrive toujours dans le sous-genre des films slasher, qui adopte cette fois une forte contamination avec le policier.
Pourquoi 1984 ait été l’année de l’acharnement sur le porte-cadeaux habituellement bienveillant ne nous est pas donné de le savoir, mais « Non ouvrez pas avant Noël » frappe davantage par la bizarrerie du sujet et par une certaine aura « cult » que par la réelle qualité artistique, qui, soyons clairs, tend à faire défaut.
« Non ouvrez pas avant Noël » est le premier film réalisé par Edmund Purdom, acteur plutôt actif dans les années 1950 et 1960 dans une multitude de films en costumes, puis s’étant créé une certaine renommée dans le cinéma de genre en Italie avec des titres tels que « Giornata nera per l’ariete », « L’amante du démon », « Le médaillon ensanglanté », « Les maîtres de la ville », « Sang rouge » et « Fracchia contre Dracula ». Comment Purdom en est-il arrivé à réaliser un slasher avec des Pères Noël assassinés est un autre détail que nous n’avons pas réussi à éclaircir, mais il semble assez évident que pour l’acteur/réalisateur, ce ne fut pas une belle expérience, et pas seulement parce que « Non ouvrez pas avant Noël » a été le premier et dernier film qu’il a réalisé, mais aussi parce qu’à la réalisation de ce film ont participé deux autres noms, Ray Selfe et le scénariste Derek Ford, pour des « prises de vues additionnelles », bien que les chroniques de l’époque disent que Purdom a abandonné la réalisation, stressé. Et l’on remarque sans aucun doute cette approximation et ce manque de personnalité dans ce film dont les producteurs sont Steve Minasian et Dick Randall, artisans d’autres slasher de série B comme « Pieces » et « Jolly Killer ». D’abord, on ressent une atmosphère de négligence générale qui touche pratiquement chaque composante artistique et technique du film, des acteurs peu capables et minimement impliqués, à la photographie et aux décors sordides de téléfilm de l’époque. Si « Non ouvrez pas avant Noël » ne satisfait pas sur le plan de la performance et visuellement, une série de scènes de meurtre tant bizarres que savoureuses viennent rétablir l’équilibre. Les victimes sont toujours des ivrognes déguisés en Père Noël qui sont poignardés, électrocutés, piqués, égorgés, parfois de manière rapide, d’autres fois dans des séquences élaborées impliquant un musée des tortures et un concert rock, où se produit en caméo la scream queen Caroline Munro. La dose obligée de nudité n’est pas absente, fournie par la star de l’érotisme Pat Astley, ici dans son dernier film.
En somme, « Non ouvrez pas avant Noël » n’est certes pas un film inoubliable, mais le sujet bizarre qui unit le slasher et le policier avec une histoire aussi originale intrigue, mais il est trop approximatif dans presque tous les aspects, y compris un scénario qui présente de nombreux trous et nous offre une fin prévisible et mal construite.
Pour les amateurs d’horreurs de Noël !
Distribué en DVD italien par Pulp Video et CG Home Video.
Note arrondie par excès.