GG
Giuliano Giacomelli
•Un requin affamé, un Bullshark capable de vivre même dans les eaux douces, infeste les eaux tranquilles et calmes du Lake Barrett, semant la panique dans la région. Une prime ne tarde pas à s'ouvrir sur sa "nageoire", mais entre-temps, dans ces eaux, les chemins du pêcheur John Sanders, qui, sur son chalutier et avec son ex-femme, se dirige vers un riche gisement pétrolifère, et d'un groupe de criminels à la recherche d'un butin qui repose au fond du lac, se croiseront. La rencontre entre John et les criminels sera un peu tumultueuse, mais c'est bien autre chose qui va empirer la situation…
Dans l'immensité des films de bêtes, ceux qui reçoivent le plus d'attention semblent être les films qui se concentrent sur la figure du requin ; mais ceux-ci, en plus d'être les films les plus populaires, sont également les plus médiocres, car, la plupart du temps, ils impliquent des produits ternes visant la diffusion par éther ou le direct-to-video.
Nous sommes en 2003 lorsque, sans que personne ne le sente particulièrement nécessaire, "Red Water – Terreur sous l'eau" est produit et réalisé pour la vente télévisuelle, à savoir le film de bête habituel à quatre sous qui ne fait qu'engloutir dans une montagne de clichés dès les prémisses et qui n'aurait donc aucune possibilité de stimuler la curiosité du spectateur. Mais ce film, dans l'ensemble, s'en sort assez bien en offrant un spectacle satisfaisant ou, du moins, supérieur aux faibles attentes.
Bien sûr, les défauts que le film présente sont nombreux et même assez évidents, mais assez prévisibles et justifiables car il s'agit d'un film produit pour la vente télévisuelle ; inutile donc d'attendre et/ou de prétendre des scènes particulièrement crues ou violentes, des séquences et des solutions qui auraient nécessité des budgets élevés et des doses élevées de gore ou de splatter, car exiger cela d'un tel film serait vraiment chercher la paille dans l'œil.
L'aspect qui peut être le plus exposé à des critiques faciles et justifiées est sans aucun doute le scénario peu exaltant qui alterne, de manière un peu trop brutale, le premier et le deuxième acte. Dans le premier acte, en effet, tout avance avec trop de lenteur et de statisme, l'histoire a du mal à entrer dans le vif du sujet et le requin reçoit très peu d'attention (dans les premiers 40', on ne dirait même pas qu'on regarde un film de bête) ; dans le deuxième acte, en revanche, la situation prend la bonne direction et enfin il sera possible de voir le gros poisson à l'œuvre et les événements commenceront à se dérouler à un rythme accéléré et approprié.
Mais mis à part le scénario, qui devait savoir manipuler la situation de manière plus efficace, le reste fonctionne plutôt bien (bien sûr, on parle toujours dans les canons télévisuels) et n'incite pas à des critiques faciles et gratuites.
La réalisation, confiée à un peu connu Charles Robert Corner, est assez anonyme et ne se prête ni à être louée ni à être maltraitée : Corner se déplace assez bien derrière la caméra mais semble peu impliqué dans le projet, générant ainsi une œuvre un peu "froide" ; les noms impliqués dans le casting, bien qu'ils ne brillent jamais dans le firmament des étoiles de Hollywood, sont néanmoins assez convaincants et crédibles dans leur rôle (on a sûrement vu pire dans ce genre de produits) et parmi eux, on peut citer Lou Diamond Phillips ("Bats" et "Supernova") dans le rôle de John Sanders, qui, avec son visage mono-expressif, ne parvient pas à offrir de grandes performances, et Kristy Swanson (vue dans le rôle de la jeune chasseuse de vampires dans le film "Buffy l'ammazzavampiri" de 1992) dans le rôle de l'ex-femme de John, une Swanson qui, mystérieusement, ne vieillit absolument pas avec le passage des années.
Mais ce qui charme et surprend le plus dans "Red Water" est la brillante représentation du requin qui n'excède pas en dimensions, de sorte qu'il ne perd pas en crédibilité et qui n'est jamais réalisé avec des effets CGI grossiers (caractéristiques de ce genre de films), mais toujours avec des effets mécaniques très réalistes dans les traits et les mouvements de l'animal.
En conclusion, "Red Water – Terreur sous l'eau" est un film de bête honnête qui se laisse couler par un manque total d'idées, mais qui, à somme tirée, reste un produit agréable et bien conçu. Si la concurrence avait été moindre et s'il y avait eu moins de films "similaires" (pour ne pas dire identiques), il aurait sans aucun doute gagné quelques points.