SM
Simone Matano
•Une jeune femme non voyante retrouve la vue grâce à une greffe d'yeux appartenant à une autre jeune femme, décédée précédemment, qui avait la capacité de voir les esprits des personnes défuntes, ainsi que de prédire ce qui allait se passer peu après. Lorsque la protagoniste se rend compte que grâce à la donneuse, en plus de la vue, elle a également acquis ses capacités paranormales, elle se retrouvera à enquêter sur l'histoire de cette jeune femme qui réclame la découverte de la vérité sur sa mort et sur sa vie douloureuse, avec une fin inattendue. À l'époque de la sortie de ce film, le paysage cinématographique international a vu émerger en peu de temps plusieurs films provenant du Japon, qui ont tenté de se faire une place parmi les superproductions américaines, qui monopolisent indéniablement le marché en question depuis des décennies. Le départ n'avait pas été négatif, mais aujourd'hui, il semble que tout n'ait été qu'un feu de paille. Le film apporte quelques innovations intéressantes dans le genre horreur, en introduisant une intrigue captivante qui implique le spectateur dès le début, riche en rebondissements et une histoire (bien que très irrationnelle) qui a un fil logique solide et fluide. Parfois investigateur, parfois émouvant et captivant, le produit est néanmoins complet dans toutes ses parties et agréable à suivre pendant toute sa durée. Les effets spéciaux sont bien soignés, les réalisateurs, dont le talent est constaté dès les premières scènes, ont su introduire de nombreux passages où le spectateur "sursaute" dans son fauteuil et ressent, dans le dos, ce frisson tant cher aux amateurs du genre, grâce également à une gestion habile du son qui accompagne les images. Parmi les défauts, cependant, il faut noter (pour ceux qui considèrent cela comme un défaut) le style de jeu visiblement nippon des acteurs, qui, bien qu'inévitablement influencé en partie par ce qu'est l'Occident, reste très composé et les expressions des acteurs sont souvent artificielles et "préparées", dans le plus pur style japonais ; mais cela n'enlève guère à un film qui reste néanmoins de très bon niveau sous les aspects de la réalisation, de la photographie, du scénario et de l'intrigue. Si ils avaient continué à préparer des produits de ce niveau à Tokyo, probablement les réalisateurs à "étoiles et rayures" auraient dû bientôt se retrousser les manches et devoir rivaliser avec une réalité qui offrait une alternative très valable à leurs superproductions.