La Proie de l'Autostop backdrop
La Proie de l'Autostop poster

LA PROIE DE L'AUTOSTOP

Autostop rosso sangue

1977 IT HMDB
avril 30, 1977

Un homme et une femme sillonnent les routes californiennes avec leur caravane, leur absence d'enfant et leurs neuf ans de couple bien tassés. Le lien se défait, le ciment affectif s'érode. Il se saoule pour oublier et n'ose plus se regarder dans le miroir ; elle a encore un corps désirable mais ne désire plus rien. Un jour, ils prennent en autostop Adam, un démon exterminateur.

Réalisateurs

Pasquale Festa Campanile

Distribution

Franco Nero, Corinne Cléry, David Hess, Joshua Sinclair, Ignazio Spalla, Leonardo Scavino, Mónica Zanchi, Benito Pacifico, Angelo Ragusa, Carlo Puri
Dramma Thriller Crime

CRITIQUES (1)

RG

Roberto Giacomelli

Walter Mancini et sa femme Eve sont en vacances en Amérique centrale, mais entre une partie de chasse et une cuite dans un camping bondé, le couple ne fait que se disputer à cause du caractère difficile de Walter. Alors que les conjoints se dirigent en voiture vers le Mexique, Eve décide de prendre un auto-stoppeur, Adam Konitz ; mais pour leur malheur, Adam est un psychopathe en fuite vers la frontière mexicaine qui transporte une valise pleine d'argent. Walter et Eve seront ainsi des otages du criminel fou qui ne manque pas une occasion d'humilier et de traiter avec violence ses deux victimes. À la fin des années 1970, le cinéma de genre en Italie était si varié et libre qu'il a réussi à donner naissance à de nombreux joyaux qui sont encore aujourd'hui imités et cités même par les réalisateurs hollywoodiens les plus respectés. Il arrivait souvent que naissent des productions qui exploitaient des tendances à l'étranger, créant ainsi des exemples d'imitation qui se révélaient souvent à la hauteur de l'original. "Autostop rouge sang" s'inscrit dans cette catégorie, se révélant comme un solide et agréable thriller sur la route qui, d'une part, exploite les clichés d'un certain cinéma underground américain de l'époque (de Craven à Peckinpah), et d'autre part crée un produit tout à fait original capable de servir d'antécédent à certains futurs cultes hollywoodiens. De nombreuses analogies existent en effet avec les rape & revenge inaugurés par Craven avec "L'ultime maison sur la gauche" (à partir du choix de David Hess dans le rôle du psychopathe), mais les dettes que Robert Harmon aura avec ce film pour son "The Hitcher" (qui arrive presque 10 ans plus tard !) sont encore plus évidentes. Même si le réalisateur de "Autostop rouge sang" est Pasquale Festa Campanile, une autorité dans le domaine des comédies qui rapportent (les siennes sont "Il merlo maschio", "Culo e camicia" et "Bingo Bongo"), le résultat est de grande sérieux, démontrant ainsi que si l'on est spécialisé dans un genre, il est possible de fournir des exemples de bon niveau même dans des genres diamétralement opposés. Si David Hess, désormais devenu une icône du cinéma dur et cru entre les années 1970 et 1980, fournit une interprétation comme d'habitude exagérée mais tout à fait crédible, les deux protagonistes de l'histoire sont tout aussi adaptés : un grand Franco Nero et une fascinante Corinne Clery. Nero joue Walter Mancini, un homme violent et franchement odieux, un dur capable de tenir la situation en main mais trop orgueilleux pour montrer ses faiblesses ; la Clery joue Eve Mancini, la poupée classique soumise à l'autorité masculine et victime impuissante des abus de son mari, puis de Konitz. À première vue, "Autostop rouge sang" pourrait être accusé de machisme excessif... et peut-être machiste il l'est vraiment, du moment que la figure féminine du film est traitée exclusivement comme un objet, mais après tout, c'est une particularité du genre, retrouvée dans une grande partie des rape & revenge et des drames contenant des viols et des humiliations. En réalité, le thème principal de "Autostop rouge sang" est l'avidité humaine, le moteur qui pousse l'homme à tuer son semblable pour se soumettre au dieu argent ; et dans cette optique, le film de Pasquale Festa Campanile réussit à surprendre et à faire réfléchir, grâce aussi à une fin surprenante et géniale. Bref, "Autostop rouge sang" est un thriller qui vaut absolument la peine d'être visionné, injustement oublié mais encore aujourd'hui d'un grand impact émotionnel. Malheureusement, il est désormais très difficile à trouver sur le marché italien. La note a été arrondie par défaut.