RG
Roberto Giacomelli
•La population d'Acapulco est bouleversée par une série de meurtres brutaux dont les victimes sont laissées en mer et privées de la glande pinéale. La police décide de faire appel à Gloria, une belle lutteuse de lucha libre qui combat le crime derrière le masque de Batwoman. Les pistes mènent la super-héroïne au yacht du docteur Williams, un fou scientifique qui voudrait donner vie à une race d'hommes-poissons.
Mais comme c'était beau le cinéma goliardiquement ingénu de René Cardona ! Une vie dédiée au cinéma de divertissement avec près de 150 films qui couvrent divers genres, avec une certaine prédilection pour l'horreur, la science-fiction et les films d'aventure.
Avec "Batwoman – L'invincible superdonna", le réalisateur cubain donne vie à l'un de ses cultes les plus célèbres, un film si pittoresque et absurde qu'il en devient absolument irrésistible.
D'abord, il faut clarifier que, malgré le titre, ce film n'a rien à voir avec l'héroïne de DC Comics. Comme vous le savez, Batwoman était à l'origine un personnage secondaire des bandes dessinées de Batman, de son vrai nom Kathy Kane, petite amie de Bruce Wayne et, de temps en temps, dotée d'un masque et d'un costume, elle aidait l'homme chauve-souris dans la lutte contre le crime dans les bandes dessinées des années 50. Pour René Cardona, en revanche, Batwoman est une lutteuse de lucha libre, le catch mexicain, qui, dans son temps libre, collabore avec la police pour résoudre des cas criminels incroyables. Vêtue uniquement d'un bikini bleu, d'un masque à la Batman et d'une cape de la même couleur, Batwoman est une sorte de Santo au féminin interprétée par une sexy Maura Monti ("48 heures pour ne pas mourir" ; "Alien Terror"), pratiquement parfaite dans le rôle de l'héroïne tueuse.
"Batwoman – L'invincible superdonna" doit être regardé avec prudence, cependant. Il s'agit en effet d'un film si "sleazy" qu'il nécessite une certaine disposition de la part du spectateur. Cardona jette dans le chaudron tant d'ingrédients disparates pour cuisiner un hachis qui divertit – et pas qu'un peu – si l'on cherche une vision extrêmement désinvolte. Dans "Batwoman" vit l'horreur, représentée par les plans fous du mad doctor de jour, un Roberto Canedo défiguré, qui, depuis son yacht au nom discret de Reptilicus, veut donner vie à une race d'incroyables hommes-poissons dirigés par le prototype Itticus (probablement inspiré, dans son look, de "Les monstres de la ville engloutie" avec une touche de "Le monstre de la lagune noire"). Mais dans "Batwoman" vit aussi l'histoire d'espionnage et le polar, sans parler d'une dose réussie d'action qui atteint les niveaux les plus élevés dans les scènes de lutte sous-marine, parfaitement dirigées. Évidemment, toute pertinence médico-scientifique doit être considérée comme une blague avec les délires sur la glande pinéale et les tentatives de rétrécissement sur les cobayes humains... mais c'est aussi dans ces détails ridicules que réside le charme d'un film comme celui-ci.
Absolument à récupérer pour les fans de certain cinéma "camp".
Si vous vous le demandez, Cardona l'a passée toute lisse en utilisant un personnage célèbre protégé par le droit d'auteur, contrairement à Jack Warren, qui deux ans plus tôt s'est heurté à des problèmes juridiques avec DC Comics pour "The Wild Wild World of Batwoman".
En DVD Mosaico Video.