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Black Phone 2 poster

BLACK PHONE 2

2025 US
octobre 15, 2025

Depuis son enlèvement, Finney, aujourd'hui âgé de 17 ans, lutte pour reprendre le cours d'une vie normale, alors que rien ni personne ne saurait arrêter Gwen, sa soeur de 15 ans. Cependant, celle-ci commence à recevoir des appels du sinistre téléphone noir dans ses rêves, où elle voit sans cesse trois garçons se faire pourchasser dans un camp de montagne appelé Alpine Lake. Déterminée à mettre fin à ces cauchemars et à en percer le mystère, Gwen persuade son frère de se rendre sur place.

Réalisateurs

Scott Derrickson

Distribution

Ethan Hawke, Mason Thames, Madeleine McGraw, Demián Bichir, Miguel Mora, Jeremy Davies, Arianna Rivas, Maev Beaty, Graham Abbey, James Ransone
Horror Thriller
HMDB

CRITIQUES (1)

FM

Francesco Mirabelli

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Avec Black Phone 2, Derrickson élargit l'univers du premier film, prenant des risques et s'éloignant considérablement du modèle initial. L'histoire se déroule en 1982, quelques années après les événements originaux : Finney (Mason Thames) ne peut s'empêcher de repenser à sa mésaventure dans la cave du psychopathe connu sous le nom du Rapace et tente de reconstruire sa vie avec sa sœur Gwen (toujours incarnée par Madeleine McGraw), qui continue à être tourmentée par des visions nocturnes troublantes. Leur tranquillité apparente vole en éclats lorsque Gwen découvre que ses nouvelles visions sont liées à leur mère, suicidée lorsqu'ils étaient enfants, et à un camp de vacances du Midwest où elle avait travaillé comme monitrice. Gwen, Finn et leur ami Ernesto décident alors de s'aventurer vers Alpine Lake, près d'un lac gelé, où la saison estivale est reportée à cause d'une violente tempête de neige. Dans ce lieu hanté par les fantômes du passé, la vérité sur le Rapace semble enfouie. Black Phone 2 démarre lentement, avec hésitation. Derrickson met près d'une heure à faire entrer l'histoire dans le vif du sujet, consacrant trop de temps à des séquences oniriques répétitives et à des moments centrés sur les rêves de Gwen. Ces rêves, cependant, ne sont pas de simples remplissages : visuellement, ils sont très évocateurs et rappellent directement les super8 maudits de Sinister, autre film culte du réalisateur. Derrickson possède une rare capacité à instiller la terreur par l'image : son horreur repose sur des suggestions visuelles, des jeux de lumières, des cadrages étudiés qui dérangent plus qu'un simple « jump scare ». Mais dans Black Phone 2, ce talent se dilue dans une durée excessive (presque deux heures) qui aurait gagné à être plus resserrée. Quand le film prend enfin son envol, dans la seconde moitié, Black Phone 2 devient un concentré d'horreur pure. Ici, Derrickson s'amuse à mélanger des références aux grands classiques du genre, surtout la saga A Nightmare On Elm Street et Vendredi 13. Du premier, il hérite l'idée d'une entité agissant à travers les rêves : le Rapace est une variante de Freddy Krueger, une ombre qui observe, poursuit et tue en naviguant entre sommeil et éveil. De Vendredi 13, il reprend le décor du camp de vacances, les moniteurs suspicieux et le lac – ici glacé et spectral – qui devient le théâtre du final. Même les gestes du Rapace rappellent Jason Voorhees, avec une démarche lourde et menaçante, une hache toujours prête à frapper. Le nouveau look du Rapace est effrayant et évocateur : il n'est plus un simple tueur masqué, mais une créature surnaturelle aux traits presque animaux, un croisement entre démon (le masque en disait déjà long) et spectre. Ce choix de le rendre moins humain et plus symbolique fonctionne, rendant à son image cette dimension iconique qui en fait un parfait croquemitaine. Côté casting, Derrickson confirme son attention pour les jeunes acteurs. Madeleine McGraw, qui était la co-protagoniste du premier film, devient ici le véritable cœur émotionnel de l'histoire. Elle porte le film avec naturel et donne de la crédibilité aux moments les plus visionnaires, équilibrant fragilité et détermination. À ses côtés, Mason Thames, vu récemment dans Dragon Trainer, apporte à son personnage plus de confiance et de courage. Jeremy Davis revient dans le rôle du père et, bien sûr, Ethan Hawke derrière le masque du démoniaque Rapace. Le dernier acte, sur le lac gelé, est anthologique : tension parfaitement dosée, impact visuel extraordinaire et un crescendo culminant dans une séquence mêlant suspense, splatter divertissant et une belle touche de vision. C'est là que Black Phone 2 atteint sa meilleure forme, rappelant pourquoi Derrickson est l'un des rares réalisateurs mainstream capables de construire l'horreur avec la logique du cinéma indépendant. Dommage que le film n'atteigne ce sommet qu'après une première heure alourdie par des redondances narratives. Si la partie introductive avait été plus concise et le développement plus serré, Black Phone 2 aurait pu devenir un petit classique de l'horreur contemporaine. En l'état, c'est une suite efficace, riche visuellement et cohérente dans l'esprit, mais un peu déséquilibrée entre ambition et mesure, restant malgré tout inférieure au premier opus.

Bande-annonce