RG
Roberto Giacomelli
•Dans une forêt du nord des États-Unis, une multinationale du bois mène des expériences sur les plantes, auxquelles est injecté un hormone de croissance particulier. Un groupe de bûcherons travaillant dans la même zone entre en contact avec la résine des plantes génétiquement modifiées et mute en zombies féroces affamés de chair humaine. Un groupe d'écologistes, quelques bûcherons survivants et le propriétaire de la zone forestière se retrouvent ensemble à lutter pour la survie.
Il est opportun de clarifier immédiatement une question : « The House of the deads 2 » n'est pas la suite du film tiré du jeu vidéo éponyme et qu'Uwe Boll a malheureusement porté à l'écran en 2005. Ce titre trompeur, muni pour autant d'un article (the) et d'un substantif pluriel (deads), a été imposé par Mediafilm, distributrice italienne du film qui détient les droits du film de Boll, pour distribuer un film d'horreur américain à petit budget qui s'intitule en version originale « Severed – Forest of the dead » ; tandis que le vrai « House of the dead 2 » a été distribué dans notre pays sous le titre « Cacciatori di zombie »… en somme, un beau gâchis auquel la distribution italienne n'est pas étrangère !
Cela dit, passons au film. « Severed » (je préfère l'identifier par ce titre) se présente comme un honnête et solide film de zombies qui mélange en 95 minutes des éléments tirés sans vergogne de la classique saga romerienne avec une structure narrative qui rappelle le « 28 jours plus tard » de Boyle. Des films de Romero, on reprend le look des zombies, leur comportement et leur démarche lente ; du film de Boyle, on « emprunte » l'ensemble du déroulement du film, en effet entre les deux films on peut identifier un évident parallélisme : dans les deux, nous avons une scène introductive qui montre les causes déclenchantes du contagion et le début de l'épidémie ; dans les deux, nous suivons un personnage qui, après s'être confronté aux monstres, fait la connaissance d'un groupe de survivants auxquels il se joint ; enfin, dans les deux films, les protagonistes arrivent dans un lieu qui semble être un refuge sûr mais se révèle peuplé d'individus encore moins humains que les morts-vivants.
Les références à « 28 jours plus tard » sont donc évidentes et compromettent totalement l'originalité du film, malgré l'élément qui cette fois déclenche l'épidémie qui semble original.
La réalisation de Carl Bessai est de bonne qualité, parfois classique, mais pour la plupart nerveuse et avec un montage frénétique, capable de souligner avec efficacité les moments d'action violente. Tout aussi convaincante est la photographie réaliste, voire quasi documentaire, qui peint les images de « Severed » avec les couleurs de la boue et du sang. Les interprètes ne sont pas toujours à la hauteur, et il est également surprenant de voir une dose très faible de gore, généralement point fort des films de zombies, mais ici presque totalement absente.
En conclusion, « Severed » est simplement un bon film de zombies, peu original et parfois peu fluide, mais il se laisse apprécier pour les résultats obtenus malgré le faible budget. Un peu plus d'originalité lui aurait certainement fait gagner une demi-citrouille !