RG
Roberto Giacomelli
•Après avoir assisté impuissant au massacre de sa famille, Abraham Dale sombre dans un état de dépression et tente de se suicider. Officiellement mort pendant quelques minutes puis sauvé par les médecins, Abraham se rend compte qu'il a acquis un pouvoir de son expérience de mort imminente et parvient à reconnaître les personnes proches de la mort. D'abord désorienté, l'homme décide d'utiliser ce "don" pour sauver la vie des personnes qui sont sur le point de la perdre, mais en interférant avec les plans de la Mort, Abraham se verra contraint de remédier... Malgré le titre, "White noise 2" n'a rien à voir avec le film que Geoffrey Sax a réalisé en 2005 et qui voyait Michael Keaton aux prises avec les EVP, c'est-à-dire les phénomènes de voix électroniques, ces phénomènes de contact ultraterrestre véhiculés par des équipements électriques. Dans "White noise 2", il n'y a pas d'EVP (bien qu'à un moment donné, le protagoniste parvienne à entrevoir quelque chose sur des écrans de télévision), mais il est question d'EXP, d'Expériences de Mort Imminente, que nous connaissons sous le nom d'EPM, Expériences de Pré-Mort où l'on se dirige vers une lumière intense, témoignées désormais par de nombreuses personnes qui en ont fait l'expérience. Dans le film réalisé par Patrick Lussier (Dracula's Legacy - Le charme du mal), on suppose que le protagoniste, participant à une expérience de mort imminente, a reçu la capacité d'identifier les personnes proches de la mort, se transformant ainsi en un nouveau Johnny Smith, bien que sans le charisme souffrant de Christopher Walken ; en effet, le film a une dette embarrassante envers "La zone morte" qui, avec le temps, se transformera également en une dette embarrassante envers "Final destination". Malgré les idées et les développements peu originaux, "White noise 2" parvient néanmoins à divertir avec sagacité et se révèle rapidement riche en rythme et assez intéressant grâce à une série de rebondissements savamment dispersés tout au long du film. Le protagoniste Nathan Fillion ("Serenity" ; "Slither") semble suffisamment troublé pour paraître crédible et la réalisation de Patrick Lussier se montre comme toujours soignée et attentive. Pourtant, beaucoup de choses dans ce long métrage ne convainquent pas. Le scénario rédigé par Matt Venne (Masters of Horror: Pelts) rassemble trop d'éléments jusqu'à la saturation narrative qui conduit inévitablement à en négliger certains et à en rendre d'autres peu clairs. Si l'entreprise de sauvetage que le protagoniste se propose de mener à bien est le cœur de l'histoire et se laisse suivre avec un intérêt tranquille, le sous-texte religieux qui fait allusion aux anges déchus et aux possessions démoniaques semble tout à fait prétexte, un élément intrus et, dans certains cas, peu clair. Tout à fait inutiles se révèlent également les fréquentes apparitions de fantômes à la vue d'Abraham, probablement insérées pour se raccorder conceptuellement au premier film et pour permettre aux responsables du son et du maquillage de pouvoir s'engager au maximum. Le véritable défaut de "White noise 2" réside cependant dans le climax final : une conclusion farfelue qui exagère considérablement sur le versant fantasy, tombant dans le ridicule involontaire et faisant un usage immodéré des effets en infographie. En somme, Patrick Lussier semble avoir décidé de monter la classique conclusion alternative qui est généralement écartée des tests de projection et puis récupérée parmi les extras du DVD ! En définitive, "White noise 2" se présente comme un produit peu original mais digne dans la présentation esthétique et assez captivant, allant cependant à se dégrader dans des choix de scénario peu partageables et dans 10 minutes finales qui ne rendent pas justice aux 80 précédentes. Néanmoins, un pas en avant par rapport au chapitre précédent insauvable. Adapté à un public peu exigeant.