Gacy backdrop
Gacy poster

GACY

2003 US HMDB
mai 13, 2003

Nous sommes en plein milieu des années 70. L’un des serial killer les plus productifs des Etats-Unis, John Wayne Gacy, garde bien son secret en se montrant sous l’apparence d’un citoyen modèle et d’un voisin serviable vivant à Des Plaines, dans la banlieue de Chicago. Mari et père de famille attentionné, il ne rate jamais l’occasion d'organiser un barbecue pour ses amis et va même jusqu’à se déguiser en Bozo le clown pour les enfants du quartier. Toutefois, un monstre sanguinaire se cache derrière cette façade trompeuse de gendre idéal. En effet, Gacy a tué une trentaine de personnes, pour la plupart des jeunes hommes dont il loue les services et qui sont enterrés autour et sous sa maison. La police, attirée par certaines disparitions et les odeurs nauséabondes émanant de la demeure de Gacy, enquête, prélève des indices ça et là, tout en se rapprochant inévitablement du tueur.

Réalisateurs

Clive Saunders

Distribution

Mark Holton, Adam Baldwin, Charlie Weber, Allison Lange, Edith Jefferson, Joleen Lutz, Scott Allen Henry, Kenneth Swartz, Matt Farnsworth, Rick Dean
Dramma Horror Crime

CRITIQUES (1)

LP

Luca Pivetti

John Wayne Gacy semble être un homme inoffensif de moyenne âge, un peu grassouillet, avec une bonne famille derrière lui. Malgré les rumeurs circulant dans le quartier sur son homosexualité, l'homme ne s'en inquiète pas trop et semble mener une vie normale, avec une activité bien établie et un travail de bénévole à l'hôpital où il se déguise en clown pour égayer les enfants. Mais derrière cette apparence de normalité, Gacy cache un terrible secret : il est en réalité un terrible tueur en série qui a tué plus de 30 personnes, hommes et jeunes garçons, et qui cache leurs corps sous sa maison. Est-il possible de faire un film décent sur un tueur en série ayant réellement existé ? Est-il possible que des productions comme "Dahmer", "Ed Gein" et "Ted Bundy" soient des films de style télévisuel totalement incapables de capturer l'essence de ces personnes terribles et dotés d'une platitude déconcertante ? Apparemment, c'est bien le cas, et les choses ne s'améliorent pas avec "Gacy", un film réalisé par Clive Saunders en 2003 mais arrivé en Italie en 2008 uniquement pour le marché de la vidéo à domicile. "Gacy" s'avère en effet un produit de mauvaise qualité sous de nombreux (presque tous) points de vue, à partir d'un scénario bâclé et superficiel trop axé sur l'homosexualité latente du tueur en série (pour être honnête, extrêmement importante pour sa "formation" d'assassin) sans pour autant être capable d'aller à la racine de ce phénomène. L'éziopathogenèse de ses troubles mentaux, à part un coup sordide porté par son père dans sa tendre enfance, est totalement négligée et on se retrouve immédiatement face à un Gacy de moyenne âge venant de sortir de prison, pour sodomie envers un jeune garçon. Mauvais choix de scénario, qui a ainsi banalisé la figure de l'un des tueurs en série les plus controversés de l'histoire moderne sans réussir à en capturer l'essence. De sa situation familiale d'enfant, nous savons seulement que probablement son père le battait (mais sûrement que les choses ne s'arrêtaient pas là), tandis que de son évolution, nous ne savons rien et il est plutôt ennuyeux de le retrouver directement sorti de prison : le choix de ne pas montrer le chemin qui l'a conduit de la normalité à la psychose a été tout à fait malheureux et rend "Gacy" un film qui vise haut mais qui est simplement superficiel. Dans des cas comme celui-ci, soit on s'enfonce profondément dans la tête et dans l'histoire du personnage principal, en essayant de donner au public un aperçu véridique et intéressant de sa vie, soit on s'inspire simplement de son action en essayant de monter un thriller qui puisse au moins divertir le spectateur. "Gacy" ne fait partie d'aucun de ces deux groupes. Il voudrait sonder les profondeurs psychologiques du tueur en série sans en posséder les moyens, il voudrait jouer avec la morbidité de fond mais sans avoir la moindre idée de comment faire. Les défauts ne s'arrêtent pas là : vu la réalisation de style télévisuel, le film de Clive Saunders se révèle être un petit travail inoffensif et tout sauf dérangeant, un travail pour familles presque. Les meurtres ne sont jamais montrés et on ne voit pas une goutte de sang tant et si bien qu'on ne parvient même pas à comprendre quel était le modus operandi du tueur en série (en avait-il un ? Comment choisissait-il ses victimes ? Comment les tuait-il ?). Le scénario ne réussit pas, et chose encore plus grave, ne fait même pas l'effort d'entrer dans la tête du tueur en série, ne trouve pas le déclic qui le fait basculer et néglige totalement ses pensées et sa psychologie. Pour ne pas manquer de rien, on ne fait même pas l'effort de jouer sur la vie paradoxale de Gacy, terrible assassin et en même temps clown qui apportait le sourire aux enfants dans la vie réelle. Dans ce cas également, son travail de bénévole est à peine mentionné à mi-film, presque comme s'il s'agissait d'un détail de peu d'importance. Que reste-t-il donc d'une biographie d'un tueur en série si on enlève son évolution et son modus operandi ? Peu ou rien, si ce n'est un homme de moyenne âge aux tendances homosexuelles de plus en plus évidentes et en colère contre le monde. Banal, terriblement banal et tout à fait erroné. Sur le plan rythmique, le film se présente plutôt plat et incapable d'attirer l'attention du spectateur : il n'y a pas la morbidité nécessaire dans des cas comme ceux-ci et de la violence physique-psychologique, on n'en voit pas l'ombre. La réalisation, comme dit plus haut, est de style télévisuel, avec une réalisation plate et une photographie de feuilleton allemand du samedi soir de Rai Due. Les atrocités sont totalement inexistantes et le réalisateur et les scénaristes font toujours de leur mieux pour rendre le film le plus correct et léger possible, avec des conséquences malheureusement désastreuses. La seule note positive de "Gacy" est le protagoniste masculin Mark Holton ("Madhouse"), qui incarne le tueur en série de manière crédible et inspirée : dommage que, malgré toute sa bonne volonté et sa performance de bon niveau, il ne puisse à lui seul pallier toutes les lacunes en phase de scénario et à l'incapacité de Saunders de rendre le récit intéressant et digne d'être vu. Il ne reste pas grand-chose à dire sur ce film, si ce n'est de réaffirmer simplement qu'il s'agit d'un film négligeable caractérisé par une platitude tant formelle que contenue et une lenteur incroyable et qui obtient, comme seul résultat, celui de banaliser une figure controversée et énigmatique comme John Wayne Gacy. Si vous voulez vraiment découvrir quelque chose sur lui, oubliez le film et plongez-vous dans l'un des nombreux livres consacrés aux tueurs en série.

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