RG
Roberto Giacomelli
•Les jeunes athlètes de l'équipe de natation d'un collège américain utilisent des stéroïdes pour améliorer leurs performances sportives. Pendant l'entraînement dans un lac, certains d'entre eux sont attaqués par des sangsues, mais ils ne s'en soucient pas. En conséquence, les sangsues, ayant mangé du sang à base d'anabolisants, grandissent et se dirigent affamées vers le campus. Il reviendra au jeune chimiste Spencer de trouver un moyen d'anéantir la menace. En lisant le synopsis, "H2O - Bain de sang" ne semblerait pas méprisable, au contraire, il rappelle ces films B des années 80 comme "Dimensione terrore" ou "Slugs - Vortex de terreur" qui, à leur tour, faisaient un clin d'œil au glorieux cinéma d'horreur des années 50 et 60. Dommage que, en regardant le résultat du dernier film de David DeCoteau, on se retrouve face au même mauvais, sordide film du réalisateur de "Brotherhood". Le problème de "H2O" (qui s'intitule plus explicitement "Leeches!" en version originale), en fin de compte, réside dans celui qui se trouve derrière la caméra, ce terrible David DeCoteau que nous pourrions tranquillement élire pire réalisateur de l'histoire du cinéma. À part le fait que DeCoteau n'a pas de style et lui manque complètement le goût esthétique pour l'image, ses films ont tous irrémédiablement des personnages mal dessinés, des temps morts absurdes et cette veine homoérotique insistante et complaisante qui, à la longue, fatiguerait même Boy George. Donc, attendez-vous à beaucoup de négligence, une abondance d'ennui et de longues scènes avec de jeunes hommes musclés qui prennent une douche et se promènent torse nu de la manière la plus gratuite possible. Les effets spéciaux de "H2O" sont ensuite à encadrer dans le musée du trash. Mais ici, il ne s'agit pas de manque d'argent ou de bons effets spéciaux, mais de simple négligence. Pour la série "et alors, on s'en fiche, faisons les choses à la va-vite, il suffit de terminer le film avant le dîner". Lorsque l'on les voit de loin, les sangsues assassines sont de simples poupées en plastique qui restent immobiles tandis que les victimes crient et se débattent sans raison réelle, alors que lorsqu'on les voit en détail en train d'avancer sur leurs victimes, ce sont de simples gants avec les extrémités des doigts en forme de sangsue! Oui, vous avez bien compris! On peut facilement reconnaître les doigts de celui qui les anime qui montent et descendent pour simuler l'avancée. Des choses que même Ed Wood aurait giflé DeCoteau! Et puis, à quel point ces jeunes hommes bodybuildés et perpétuellement à moitié nus sont-ils crédibles lorsqu'ils ont peur et crient dès qu'ils voient les bêtes, sans réagir? Ce n'est pas qu'ils pensent à se les enlever du dos ou à les écraser, non, ils se jettent par terre et se laissent attaquer par les gants/sangsues en criant ou, s'ils sont vraiment courageux, ils se débattent un peu. Il n'y a pas une goutte de sang, pas une scène de tension, pas un frisson vraiment érotique: dans "H2O", il n'y a rien! Et les acteurs? D'une nullité unique. La protagoniste féminine, qui devrait être la plus sérieuse du groupe, est une sorte de Barbie avec un regard perpétuellement perdu dans le vide qui dit et fait des choses stupides (la scène de la piscine à la fin est à mourir de rire); le protagoniste, interprété par l'acteur fétiche de DeCoteau Michael Lutz, est celui qui est intelligent du groupe, celui qui étudie la chimie, la biologie et donc peut sauver l'humanité. Et vous savez comment il se distingue des autres hommes à torse nu? Simple, il porte des lunettes. C'est-à-dire, vous rendez-vous compte à quoi se limite la caractérisation des personnages? Porter des lunettes est synonyme d'intelligence, comme le Schtroumpf à lunettes ou le Gremlin Brain! On voit que DeCoteau et le scénariste Michael Gingold se sont donné du mal! Mais alors, à quoi sert le coup de théâtre final? Comment me justifient-ils le comportement de celui-là? C'est un méchant en herbe de James Bond? Il n'y a pas de mots pour bien rendre la laideur de ce film, un mauvais travail exécuté par un mauvais réalisateur, qui pratique pratiquement depuis toujours (mais de manière particulière ces dernières années) le pire que l'industrie cinématographique américaine low budget puisse se permettre.