PULSE

Nat est en voyage avec sa mère Senga, avec laquelle elle a un rapport très conflictuel depuis quelque temps, probablement à cause du récent divorce que la femme a affronté. À cause d'un ralentissement causé par un accident, la mère et la fille décident de s'arrêter dans une station-service en attendant que la route soit libérée. Les deux font la connaissance d'une jeune fille qui leur demande un passage, mais arrivée à destination, l'auto-stoppeuse disparaît dans la forêt. Nat et Senga continuent le voyage mais, après une dispute, Nat s'enfuit et la mère a juste le temps de la voir monter dans un minibus avec l'auto-stoppeuse de tout à l'heure. À partir de ce moment, la femme se mettra à la recherche de sa fille. Début prometteur : un accident mortel sur l'autoroute avec le seul survivant qui tente de sortir des débris ; les secours arrivent mais ceux qui, à première vue, semblent être de la police routière, se révèlent être des mystérieux assassins en uniforme. Le prologue est donc intéressant, avec un déja-vu attrayant qui rappelle le "Crash" cronenberghien ; mais quelques minutes après le générique, on commence déjà à sentir que quelque chose ne va pas. Les personnages principaux de "Octane" sont une mère et une fille en conflit, un conflit donné par le sens excessif de protection de la mère et alimenté par son récent divorce avec son mari, auquel la fille était très attachée. Une situation, celle-ci, qui a été proposée et reprise dans le cinéma de genre (et non) sous toutes les sauces et qui commence sérieusement à devenir un lieu commun ennuyeux pour décrire des relations familiales vacillantes mais prédestinées à se ressouder. Avec le passage des minutes, "Octane" perd continuellement des coups, se montre répétitif de manière invraisemblable, constamment centré sur l'aller-retour sur l'autoroute des deux femmes, ce qui montre une évidence de pauvreté du sujet et surtout un scénario faible. En plus de la répétitivité de l'action, le scénario de Stephen Volk ("The Kiss of Evil"; "The Tree of Evil") ne présente pas une caractérisation suffisante des personnages qui, en plus des protagonistes stéréotypées, met en scène un méchant anonyme et inconsistante et un coprotagoniste inutile. Les protagonistes sont interprétés par Madeleine Stowe ("We Were Soldiers"), dans le rôle de la mère, et Misha Barton (la série télévisée "The O.C.") dans celui de la fille, accompagnées d'un inapproprié Jonathan Rhys Meyers ("Match Point") dans le rôle du méchant du moment, plus semblable à un modèle d'une campagne publicitaire Calvin Klein qu'à un sadique chef de clan. Plutôt intrusif se révèle ensuite le personnage interprété par Norman Reedus ("Masters of Horror: Cigarette Burns"; "Balde 2"), mis là pour donner des explications sur ce qui se passe, des explications qui restent cependant confuses et fragmentaires. La réalisation de Marcus Adams ("Long Time Dead") est plutôt soignée, mais le montage fréquent de style clip vidéo, la photographie si fastidieusement édulcorée et la bande sonore presque exclusivement composée de morceaux dance rendent le produit plutôt indigeste. Vu le casting de jeunes beaux, l'aspect formel et les musiques employées et l'absence totale de scènes "fortes", on peut deviner que le public moyen de ce produit soit des jeunes filles appartenant à la nouvelle génération MTV, dommage que "Octane" se révèle aussi horriblement ennuyeux, éloignant ainsi en partie aussi le public plus jeune en quête de divertissement. En somme, "Octane" est un film mauvais à tous points de vue, difficile à conseiller à qui que ce soit.