RG
Roberto Giacomelli
•Après les faits terrifiques survenus au petit Dalton, les Lambert déménagent dans la maison de la mère de Josh, convaincus que les présences maléfiques inquiétantes qui les poursuivaient les ont finalement quittés. Mais les choses ne se passent pas ainsi et alors que Josh est sous enquête pour la mort mystérieuse de la médium Elise Rainier survenue dans sa maison, Renai est la première à se rendre compte des nouveaux phénomènes paranormaux, car des ombres et des bruits sinistres recommencent à se manifester. Le petit Dalton est également visité par des présences surnaturelles pendant la nuit, donc Lorraine, la mère de Josh, décide de contacter à nouveau les experts de l'occulte Specs et Tucker, qui cette fois demandent l'aide du sensible Carl, ancien collaborateur d'Elise.
Après le succès incroyable du public et de la critique de "Insidious", un sequel a immédiatement été mis en chantier que les producteurs Jason Blum et Oren Peli ont à nouveau confié à James Wan (réalisation) et Leigh Whannel (scénario), reconstruisant en fait toute l'équipe du film précédent, y compris en ce qui concerne le casting. Tous reviennent dans ce sequel, même ceux qui étaient passés à meilleur vie ou dans l'au-delà, faisant de "Insidious 2" un de ces suites qui, unis au prédécesseur, créent une grande histoire unique.
Donc si vous n'avez pas vu le premier film, deux options s'offrent à vous : soit abandonnez l'idée d'aller voir ce numéro 2, soit - et je vous conseille vivement cette option - récupérez d'abord le numéro 1, sinon vous risquez de ne pas comprendre un seul instant dans ce théâtre macabre qu'est "Insidious 2 - Beyond the Mask".
Avec un coup de génie que nous ne nous serions pas attendu, "Insidious 2" commence en 1986, nous montrant la première rencontre entre un Josh enfant et la médium Elise dans cet épisode que Lorraine Lambert racontait à la femme de son fils dans les moments qui précédaient le climax final du premier film. Dans l'introduction, nous verrons donc l'un des premiers voyages astrals de Josh et sa rencontre infantile avec la
Bride en noir, la terrifiante présence qui depuis s'est attachée comme un parasite à l'âme de notre protagoniste. Et c'est justement sur la figure de cette inquiétante dame souriante et avec un voile noir sur le visage que se concentre une grande partie de ce sequel, qui a pour but d'approfondir le background de cet être sans lésiner sur les surprises et les intuitions d'un certain intérêt, qui ont le mérite de charger de charme ce boogeyman avec une tentative de révélation qui ailleurs aurait pu rendre ce "monstre" plus banal.
Nombreux sont les rappels au film précédent, même avec certaines scènes reproduites d'un point de vue alternatif qui vont donner un sens à ce qui était resté insolut dans le précédent, comme si "Insidious 2" faisait déjà partie de "Insidious 1" quand ce dernier était tourné. Et encore une fois, dans ce qui devrait être selon les déclarations son adieu au genre horreur, James Wan montre qu'il est un réalisateur avec des "couilles", capable de créer des moments de grande tension avec des trucs simples et vieux comme le cinéma mais diablement efficaces, des trucs que faisaient les grands maîtres d'autrefois. Le mot d'ordre est "atmosphère" et dans
"Insidious 2", tout comme dans "Insidious" et "L'Évocation", il y en a beaucoup, surtout dans les scènes se déroulant dans la maison du "monstre", où l'on utilise aussi la prise de vue en première personne en clignant de l'œil à la mode du mockumentary.
Il faut aussi dire, cependant, que "Insidious 2" ne parvient pas à répéter le miracle du chapitre précédent et qu'une impression de déjà-vu est constamment présente, étant donné que - bien qu'il trouve une voie tout à fait originale - le scénario tend à reprendre un peu toutes les étapes de l'autre film. Puis il y a un couple de notes à faire à ce sequel sur des choix qui ne convainquent pas tout à fait. En premier lieu, le choix de faire arriver trop en retard les personnages de l'histoire aux faits surnaturels que le spectateur connaît déjà depuis la fin du premier film, donnant ainsi l'impression que pendant la première demi-heure (prologue exclu) on perd presque du temps pour allonger la durée. En deuxième lieu, le scénariste Whannel - qui joue également cette fois le rôle du sympathique chasseur de fantômes Specs - se permet d'insérer dans l'histoire des situations curieuses qui créent de véritables paradoxes temporels. C'est agréable d'assister à ces allers-retours dans l'espace et dans le temps, mais à la fin, ils apparaissent comme des expédients un peu gratuits qui minent dangereusement la logique qui se cache derrière le film.
Le casting est excellent, chaque acteur est parfaitement à sa place, avec la seule nouvelle entrée de Steve Coulter (vu aussi dans "L'Évocation") dans le rôle du sensible Carl, une figure qui remplace pratiquement celle de Lin Shaye du premier film, qui est toutefois présente dans le casting.
En somme, bien que ne parvenant pas à atteindre la beauté de "Insidious" - ni le tout aussi réussi "L'Évocation" - "Insidious 2" se maintient néanmoins à des niveaux de qualité plutôt élevés et mériterait d'être reconnu avec plus de crédit si l'on pense que nous sommes face à un "instant movie", réalisé en grande hâte pour surfer sur le succès du prédécesseur et de plus tourné par Wan dans son temps libre entre la fin des prises de "L'Évocation" et le début de "Fast & Furious 7". Tant de chapeau !
Et un "Insidious 3" est également en préparation, mais cette fois James Wan ne fera pas partie de l'équipe.
