PAURA

Alessandro travaille dans un garage à Rome et lorsqu'il apprend qu'un de ses riches clients, le Marquis Lanzi, sera absent tout le week-end pour un rassemblement de voitures anciennes en Suisse, il décide d'organiser une fête dans la villa du Marquis, impliquant en premier lieu ses deux meilleurs amis Marco et Simone. Les trois parviennent à s'introduire dans la villa grâce à un trousseau de clés qu'Alessandro a trouvé dans la voiture du Marquis et commencent à s'amuser entre alcool et jeux vidéo, en attendant que la foule de leurs amis arrive pour la fête. Pendant ce temps, Simone descend dans les sous-sols de la villa et, entendant un bruit étrange provenant de derrière une porte fermée, se rend compte qu'il y a quelqu'un d'autre dans la maison. Les frères Manetti sont devenus au fil des ans une garantie de bon cinéma de genre, parmi les rares auteurs dans notre pays capables et désireux de se confronter à tant de différents genres généralement considérés comme de "série B" et non soutenus par les producteurs locaux. Il y a seulement quelques mois, nous avons pu voir leur incursion réussie dans la science-fiction avec "L'arrivée de Wang" et maintenant nous pouvons déjà admirer leur dernier effort, un pur film d'horreur qui a le titre explicatif "Paura 3D". Ce nouveau film des Manetti a le privilège d'être le premier film d'horreur italien tourné en stéréoscopie à arriver dans les salles et nous pouvons dire qu'il s'agit également d'un excellent 3D, tant en termes de réalisation technique que de l'utilité réelle de la troisième dimension pour le film lui-même. Un 3D utilisé principalement pour la profondeur et, curieusement, parvient à exploiter très bien les différents niveaux perceptifs tout en étant principalement situé à l'intérieur, créant un notable sentiment de claustrophobie. Mis à part le 3D, "Paura", qui devait à l'origine s'appeler plus appropriément "L'ombre de l'orc" et avant cela "La chambre de l'orc", est un bon divertissement d'horreur qui rappelle à l'esprit du spectateur amateur de certaines productions italiennes des années 80, avec leurs qualités et leurs défauts. D'une part, nous avons un scénario parfois grinçant, d'autre part, une série de raisons de recommander ce film. Commençons par ces derniers. "Paura 3D" tourne autour de l'histoire d'une séquestration qui, à bien des égards, rappelle le célèbre cas de l'Autrichienne Natascha Kampusch. Les Manetti, cependant, ne se limitent pas à reprendre une histoire de chronique et construisent autour de cette affaire un film d'horreur sur mesure qui puise autant dans le torture porn (de manière plus importante) que dans le slasher movie, sans négliger une série d'éléments splatter et morbides parfois vraiment inhabituels. Dans ce mélange d'horreur qui progresse entre des coups de fusil en pleine figure, des coups de fourche, des tétons arrachés et des décapitations, ce qui frappe le plus est la relation malsaine qui se crée entre la victime et le bourreau et qui atteint son apogée dans la remarquable scène de la tonte, qui, plus que toute autre, parvient à mettre mal à l'aise le spectateur. Le tueur en série avec des tendances pédophiles évidentes préserve l'innocence infantile de ses victimes en les rasant, niant le développement physique de ces particularités qui indiquent principalement le passage à la puberté et, par la suite, à la maturité. Les mécanismes psychologiques qui motivent ce comportement ne sont jamais criés et laissent un sous-texte inquiétant mais fascinant qui trouve dans l'épilogue du film plus d'une interprétation. Le côté négatif de "Paura 3D", comme on le disait, est représenté par certains éléments du scénario peu convaincants. En premier lieu, nous remarquons un jeu avec les clichés de l'horreur qui devient parfois vraiment banal, le comportement peu réaliste des personnages positifs avec des expédients continus pour les séparer et les rendre, par conséquent, plus vulnérables aux coups de l'assassin. Une fois, cela peut passer, deux fois, cela commence à sentir mauvais, mais trois et puis quatre sentent presque la prise de tête et en effet, à un moment donné, on ne sait pas si l'intention des Manetti est d'ironiser sur cette caractéristique improbable ou si tout cela est un expédient macabre et peu réussi pour faire monter la tension. La caractérisation des trois garçons protagonistes est banalement liée aux stéréotypes des "bad guys" des films d'horreur américains, des personnages peu sympathiques et décrits de manière à faire prendre parti au spectateur pour le méchant de la situation, avec la tentative de créer de l'empathie juste avec le plus "sensible" du groupe. Au-delà de ces remarques qui tendent à rendre moins fluide une narration autrement riche de bons points, "Paura 3D" est un film qui, dans l'ensemble, convainc, bien dirigé et avec un lot d'acteurs très compétents, du méchant Peppe Servillo ("Into Paradiso"), musicien prêté au cinéma, au bon Lorenzo Pedrotti ("Imago Mortis"; "Krokodyle"). Parmi eux, Francesca Cuttica ("L'arrivée de Wang") se distingue dans un rôle intense et vraiment difficile. Le casting est complété par Domenico Diele, déjà protagoniste de "A.C.A.B.", et Claudio Di Biagio de la web série "Freaks!".