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Andrea Costantini
•Le mariage entre Jess et Ryan est parfait, tout fonctionne merveilleusement bien et ils forment un couple de conte de fées. Ils vivent dans une magnifique maison et envisagent même d'avoir un enfant. À gâcher leurs plans idylliques, le frère de Ryan, Roman, vient de sortir de prison et sans domicile, est contraint de cohabiter avec les deux époux. Après quelques épisodes où Roman s'est avéré envahissant et inopportun, Jess demande à Ryan de trouver un logement à son frère. Celui-ci, après avoir entendu Jess parler de lui en mal, prend ses affaires et quitte la maison. Peu après être sorti, Roman est impliqué dans un terrible accident de voiture, se heurtant précisément à son frère et tous deux finissent dans le coma. Après des semaines sans conscience, le premier à se réveiller sera Roman, mais convaincu d'être Ryan.
Possession. Combien de films sont sortis avec ce titre ? Par exemple, le chef-d'œuvre surréaliste "Possession" d'Andrzej Żuławski, "Possession" avec Shirley MacLaine ou le sentimental "Possession - une histoire romantique" de Neil LaBute. Bientôt sortira aussi "The Possession", un film d'horreur démoniaque produit par Sam Raimi. Au milieu de tous ces films homonymes, en 2009 sort, avec le titre innovant "Possession", une histoire mystérieuse enveloppée d'une aura de romantisme, réalisée par deux Suédois qui remakent en gros un film coréen de 2002, intitulé "Addicted".
Nous sommes loin des années lumière du genre horreur, bien que nous soyons devant un film qui en a vraiment beaucoup.
L'horreur la plus grande qui saute aux yeux du spectateur est le scénario qui fait peur. Pour un pseudo-horreur, cela devrait être un point fort, mais dans ce cas, ce n'est pas un compliment.
La vie d'un couple parfait sous tous les points de vue, où trouvent place des baisers à la lueur de bougies, des roses glissées en secret dans le sac de l'aimée, des lettres d'amour et des vidéos du mariage, est tourmentée par la présence du frère de lui, déchet de prison qui vit sous le même toit que la splendide famille. Inattendument, la vie du couple est bouleversée par un terrible accident dans lequel, à la fois le mari et le frère finissent dans le coma. Jusqu'ici, bien que banal, le film se déroule sans heurts. On espère l'impossible, c'est-à-dire un coup de théâtre inattendu qui fasse croire que le début n'est qu'un incipit pour quelque chose d'innovant. Non seulement le coup de théâtre n'arrive pas, mais tout se développe exactement comme nous l'avions imaginé au début, dans une série de bêtises embarrassantes. Par exemple, devant un échange métaphysique où dans le corps du frère vit l'esprit (ou ce qu'il est) du mari, le maximum de stupéfaction que l'embaumée Sarah Michelle Gellar parvient à éprouver est quelques grimaces, suivies d'une recherche sur Internet, d'ailleurs pas vraiment appropriée (et qui donnera le titre insipide au film). Une autre bêtise est donnée par Roman qui se réveille du coma après des semaines d'inconscience et se lève du lit comme s'il avait fait une sieste, sans avoir même le moindre problème d'équilibre. Celles-ci juste pour en citer quelques-unes, sinon il faudrait énumérer presque chaque scène du film (risquant des spoilers) constamment un pas au-delà du seuil du ridicule.
Mais la note douloureuse malheureusement doit encore arriver et ponctuelle comme Noël, nous est montrée dans la finale, dans laquelle le spectateur encore victime de la naïveté et de l'espoir de voir une amélioration, devant le déroulement des événements pense : "Cela ne peut pas arriver ce que j'imagine. Ce serait vraiment trop banal". Et pourtant cela se passe exactement ainsi. Cela se passe exactement comme on pense que cela va se passer.
Le seul avantage du film est la durée d'une heure et dix-sept minutes qui reste néanmoins difficile à digérer. Peut-être que l'idée aurait pu fonctionner dans un court-métrage de quelques minutes. Au moins l'entreprise de voir le film jusqu'à la fin aurait été moins douloureuse.
Un désastre, sous tous les points de vue. Et c'est dommage parce que tout est bien emballé et on voit que beaucoup de personnes ont travaillé dur sur de nombreux détails, comme la photographie, en y dépensant aussi de l'argent. Malheureusement, ce qui manquait dès le début était l'envie de se mettre en jeu avec quelque chose, pas nécessairement original, mais au moins audacieux.
