Dans un XVIème siècle ravagé par les guerres, le capitaine Solomon Kane est une redoutable machine à tuer, aussi brutale qu'efficace. Armé des pistolets qui font sa marque, de sa dague et de sa rapière, lui et ses hommes laissent libre cours à leur soif de sang alors qu'ils combattent au nom de l'Angleterre d'un continent à l'autre. Pourtant, lorsque Kane décide d'attaquer une mystérieuse forteresse quelque part en Afrique du Nord, sa mission va prendre un tournant fatal... Un par un, ses hommes sont décimés par des créatures démoniaques, jusqu'à ce qu'il reste seul face à l'envoyé du diable, venu des profondeurs de l'Enfer pour s'emparer de son âme atrocement corrompue. Kane parvient à s'échapper, mais il sait qu'il doit maintenant se racheter en renonçant à la violence et en se consacrant désormais à une vie de paix et de pureté.
Réalisateurs
MJ Bassett
Distribution
James Purefoy, Pete Postlethwaite, Alice Krige, Mackenzie Crook, Max von Sydow, Jason Flemyng, Rachel Hurd-Wood, Mark O'Neal, Robert Orr, Richard Ryan
AvventuraFantasyAzione
CRITIQUES
(1)
RG
Roberto Giacomelli
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Solomon Kane est un mercenaire cynique et impitoyable au service d'Élisabeth Ire d'Angleterre. Lors d'une mission en Afrique du Nord, Kane perd toute son équipe, exterminée par des démons inquiétants, et rencontre le Faucheur, un émissaire du Diable chargé de conduire son âme en Enfer, en raison de sa vie faite de mort et de violence. Effrayé par l'idée d'être damné pour l'éternité, Kane décide de changer de vie, se réfugie dans un monastère et se consacre à la rédemption de ses péchés. Un jour, cependant, Kane est chassé du monastère par les moines eux-mêmes, qui lui conseillent de trouver la paix qu'il cherche dans sa terre natale. Kane suit le conseil et en chemin, il rencontre une famille de puritains en route vers le Nouveau Monde, qui le soignent et l'accueillent après que l'homme a été volé et blessé. Pourtant, les hommes de Malachia, le despote qui terrorise les campagnes anglaises, tuent la famille et prennent en otage la fille cadette. Solomon Kane promet au père mourant de la fille qu'il la retrouverait et se lance à sa poursuite.
Pour ceux d'entre vous qui sont passionnés de littérature fantasy-aventure, le nom de Robin Ervin Howard sera particulièrement familier. Créateur, entre autres, de Conan le Barbare et de Kull de Valusia, Howard a écrit, entre les années 1930 et les années 1960, un cycle de récits dédiés au personnage de Solomon Kane, un homme de foi avec un passé de mercenaire qui combat les forces du mal. En 2009, un peu contre-courant avec le fantasy qui règne dans les salles, arrive le film inspiré du personnage de Howard, un divertissement d'horreur et d'action, sombre et de bonne qualité.
À la réalisation, on trouve l'un des noms phares de la nouvelle vague horrifique anglosaxonne, Michael J. Bassett, déjà auteur de "Deathwatch – La tranchée du mal" et "Wilderness", qui semble ici se plier à une production plus commerciale, trompant grandement ceux qui se faisaient cette idée. En effet, "Solomon Kane" est exactement le film que l'on ne s'attendrait pas, une flèche déchaînée dans l'océan du fantasy post-2000 qui révèle la culture et les passions du réalisateur qui a également signé le scénario.
Nous disions que "Solomon Kane" est un film contre-courant. Après l'exploit du "Seigneur des anneaux" et "Harry Potter", le genre fantasy nous a habitués à des productions à budget moyen-élevé qui chaque année remplissent les salles de cinéma, en particulier pendant la période estivale et celle de Noël. Un fantasy qui prend néanmoins une forme de film pour familles dont aujourd'hui on peut considérer des représentants plus "adultes" et "mûrs" justement les "Seigneur des anneaux" de Jackson qui ont donné vie à tout. "Solomon Kane" naît avec l'envie d'être un fantasy pour adultes à part entière, donc oublions les petites créatures parlantes et les magies féeriques, remplaçons-les par des démons effrayants, de la violence gratuite et beaucoup de cruauté, restant le plus proche possible des atmosphères fanta-hard-boiled de Howard.
Bassett trouve en James Purefoy ("Resident Evil") un Solomon Kane parfait, physiquement adapté pour le rôle et avec le charisme nécessaire pour porter l'ensemble du film. Les environnements ténébreux et incroyablement claustrophobes – bien que le film se déroule presque toujours en plein air ! – donnent une atmosphère particulière au film, créant une Angleterre sombre et brumeuse qui semble jouer un rôle physique dans l'histoire. Ce qui surprend et plaît, c'est la naturalité avec laquelle l'intrigue aux tons démoniaques et fantasy est insérée dans le cadre historique/réaliste de l'Angleterre du XVIe siècle. Le mal est palpable, il s'étend sur les hommes, les choses et les animaux, un mal surnaturel fait de sorcellerie, de magie noire et de démons ; pourtant, l'atmosphère sulfureuse semble faire partie intégrante du monde réaliste dans lequel se déplacent les protagonistes, interagit avec la peste qui décime la population, avec l'émigration/colonisation, avec les guerres au nom de la foi qui, hier comme aujourd'hui, ensanglantaient les peuples.
L'apparence des créatures qui peuplent le monde de "Solomon Kane" est également louable, à commencer par le mystérieux bras droit de Malachia, qui se présente comme un mélange suggestif entre Leatherface et les cénobites de "Hellraiser". Admirable également la décision de recourir le moins possible aux effets spéciaux en infographie numérique, se limitant au nécessaire là où n'importe quel autre fantasy actuel aurait abusé pour le moindre détail.
Naturellement, les défauts ne manquent pas. Certains personnages, comme la caravane de puritains qui aide Kane au début du film, sont presque irritants par leur banalité, en premier lieu le pater familias interprété par l'éternel figurant Pete Postlethwaite ("Confrontation entre titans"). Très superficiel, ensuite, le traitement du passé de Kane, une brève série de flashbacks insérés de manière un peu gratuite qui aident seulement à briser la tension. Une petite réprimande également pour la manière hâtive avec laquelle certains affrontements sont résolus, en particulier le triple combat final, qui aurait certainement mérité plus d'attention.
En conclusion, nous avons affaire à un produit indubitablement de qualité, un fantasy ultra-dark qui se rapproche beaucoup d'un pur horror. Excellente atmosphère et divertissement assuré pour une bonne adaptation d'un classique de la littérature de genre.