THE HOLE

L'adolescent Dane emménage avec son petit frère Lucas et leur mère Susan dans une nouvelle maison en banlieue. Au début, le garçon ne se sent pas à l'aise, regrettant sa vie passée à Brooklyn, mais il fait rapidement la connaissance de Julie, sa voisine, et tombe immédiatement sous son charme. La routine quotidienne est cependant brisée lorsque Lucas découvre dans le sous-sol de la maison une trappe fermée par de nombreux cadenas ; lui et son frère l'ouvrent mais ne trouvent rien, juste un trou apparemment sans fond. Mais dès cette nuit-là, des événements étranges et inquiétants commencent à se produire : entre des petites filles fantômes et des poupées qui prennent vie, une force surnaturelle semble s'être échappée du trou ! Il fut un temps, pas si lointain, les années 80 souvent célébrées, où tant de films d'horreur étaient produits qu'ils ont fini par être adaptés à des cibles très diverses. Entre les films gore et les horreurs psychologiques, il y avait aussi des productions destinées à un public plus jeune, de véritables enfants ; des horreurs légères qui ne contenaient ni scènes de violence réelle, ni nudité, ni sang, mais misaient sur le frisson facile, les effets spéciaux et quelques frayeurs innocentes. Ces films mettaient en scène les mêmes enfants qui constituaient leur public cible et portaient des titres comme "The Gate" et "Monster Squad". Cependant, l'un des exemples les plus célèbres de ce genre, et un petit chef-d'œuvre du cinéma de genre, est "Gremlins" de Joe Dante, le même réalisateur qui signe ce "The Hole 3D" qui sent le revival à plein nez. Mais faisons quelques distinctions. "Gremlins" n'était pas seulement un bon film d'horreur pour les jeunes, mais aussi un film au rythme parfait, à la structure narrative impeccable et capable de créer une mythologie influençant les productions ultérieures. "The Gate" et autres étaient simplement des b-movies divertissants avec une alchimie de caractères qui les rendaient particulièrement attrayants pour les adolescents et qui sont probablement considérés aujourd'hui comme des films cultes uniquement par cette génération qui a pu les découvrir à l'âge approprié. "The Hole 3D" appartient indéniablement davantage à cette seconde catégorie, visant aujourd'hui les spectateurs adolescents ou même plus jeunes pour qui l'adrénaline de la peur provient d'éléments potentiellement plus proches d'eux, comme des jouets effrayants, des compagnons de jeu défunts et des figures parentales pas tout à fait idéales. Dante joue avec les peurs infantiles, mais le fait en ayant conscience de s'adresser à un public en âge scolaire, gardant donc toujours le frein sur tout ce qui pourrait réellement effrayer et cédant trop souvent à l'ironie apaisante. En fin de compte, ce que Dante a défini comme "un film d'horreur pour la famille" ressemble davantage à ces petits livres de la série "Chair de Poule" qui étaient populaires auprès des adolescents il y a une décennie (ou un peu plus). Des frissons tellement "petits" qu'ils en deviennent bien plus qu'inoffensifs. Dante réalise donc un produit qui ne convainc pas, ou plutôt, qui ne convainc pas tout le monde. L'intrigue a beaucoup de déjà-vu, précisément en fonction des mécanismes du genre adolescent et préadolescent (le coup de cœur pour la voisine, le regret de la ville suivi d'une adaptation immédiate à la banlieue, les disputes entre frère cadet et aîné, les maladresses du protagoniste, et ainsi de suite) et ne semble pas avoir une idée suffisamment forte à la base pour justifier un long métrage. En somme, "The Hole 3D" est l'histoire d'un trou qui matérialise les pires peurs, un prétexte pour afficher une morale éculée qui dit à peu près "pour vaincre ses peurs, il faut les affronter". Pour ce faire, on recourt à des artifices individuels qui, pris hors contexte, sont même efficaces pour la mise en scène qui rappelle les films des années 80 susmentionnés. Je fais référence en particulier à la scène où une poupée maléfique ressemblant à un bouffon puppetmasterien engage une lutte féroce avec le petit Lucas. Même la première apparition de la petite fille fantôme (qui rappelle beaucoup, peut-être involontairement, Melissa Graps d'"Opération peur") n'est pas mal du tout, mais le problème réside toujours là : vu dans son ensemble, le film est vraiment peu de chose, banal et trop infantile. Comme le titre l'indique, le nouveau film de Joe Dante utilise la technologie moderne de la stéréoscopie numérique, mais ne l'exploite pas du tout et ce 3D désormais obligatoire pour de nombreuses productions est un tout petit artifice pour montrer seulement quelques scènes où les objets se projettent vers le spectateur, vraiment trop peu pour justifier le prix majoré du billet. Le casting comprend des jeunes et très jeunes acteurs tels que Chris Massoglia ("Cirque du Freak"), Haley Bennet ("Marley & Moi") et Nathan Gamble ("The Mist"), accompagnés par l'adulte Teri Polo ("Mon beau-père et moi"). En somme, "The Hole 3D", bien que n'étant pas un mauvais film, ne convainc pas du tout, mais il s'agit probablement surtout d'une question de public cible ; je suis convaincu que ce film sera un succès auprès d'un public de 12-16 ans qui sursautera dans son siège à l'apparition soudaine de la poupée vivante, s'amusera des fréquentes disputes entre les frères protagonistes et tombera amoureux du joli visage d'Haley Bennet. Public adulte, vous êtes prévenus !