ED
Enrico Dal Pino
•De Hong-Kong arrive la réponse à l'"Exorciste" de Friedkin. Ou plutôt, disons immédiatement que le film de Chung reprend les thèmes de son illustre prédécesseur et les mélange de manière "baroque" avec une histoire d'amour souffrante. En fait, sans l'ombre d'un doute, c'est le feu sacré de l'amour qui s'élève au thème principal du film. On dirait admirer une lumière douce, diffuse tant c'est "néon" le style cinématographique de Chung (personnage avec plus de 40 films à son actif !!!). Et la peur ?
Partons d'un présupposé. Le film de Chung met en évidence la forte dichotomie qui peut se créer dans certains cas entre "forme" et "substance", c'est-à-dire : la réalisation avec des accélérations et des ralentis, des virtuosités, des pauses, fonctionne très bien, les couleurs presque métalliques en contraste avec le rouge du sang et les "pastels" des vêtements sont bien choisis et l'utilisation de l'effet "voix-démoniaque" ainsi que certains effets spéciaux (artisanaux, assurément, et parfois presque hilarants mais néanmoins efficaces) garantissent quelques frissons et une agréable vision. En revanche, nous sommes confrontés à une histoire assez confuse, redevable à de nombreux points à la tradition "occidentale" (tant et si bien que même le prêtre est un fervent catholique) qui semble décoller d'un moment à l'autre mais finit par se perdre dans une étrange sensation de "déjà-vu" et surtout risque de glisser dans le gouffre de la confusion. Il y a un prêtre devenu tel à la suite de la mort dans un accident de la route de sa femme, il y a des cas de possession, il y a les deux amants curieux, animateurs d'émissions de talk-show qui enquêtent sur ces phénomènes paranormaux, il y a tout, il n'y a rien.
Un applaudissement pour les belles musiques et aux acteurs qui réussissent à rendre crédible ce qu'ils mettent en scène. Pas excellent mais garantit néanmoins un agréable une heure et demie. Une scène mérite la palme du moment "clou" du film : attention à l'explosion de sang dans la salle de bain.