MC
Marco Castellini
•Un groupe hétéroclite de personnes de différentes origines sociales - un policier, une docteure, un employé, une étudiante en mathématiques, un expert en évasions, et un garçon autiste (et, pour être honnête, un septième personnage, dans une sorte de bref prologue au film) - sans se connaître entre eux, se retrouvent inexplicablement emprisonnés dans une gigantesque structure en forme de cube composée de milliers de cellules cubiques, toutes de mêmes dimensions, communicantes entre elles, chacune pouvant cacher des pièges mortels. Il y a un moyen de sortir de cette terrible forteresse-piège mais ce n'est pas facile de le découvrir et encore plus problématique d'arriver vivant à la sortie... "Cube – Le Cube" marque le surprenant début de la réalisation du jeune talent canadien Vincenzo Natali. Un étrange film dans lequel le réalisateur a opté pour la décision de laisser au public une large possibilité de "lire" à sa guise les présupposés et la morale de l'histoire : il n'est pas expliqué pourquoi les protagonistes de l'histoire se retrouvent piégés dans la étrange prison, ni le but ou la raison de leur emprisonnement forcé, ni encore moins qui est à "tirer les rênes" de la situation. L'unique intention claire est la démonstration de comment chaque homme, jeté dans une situation anormale, aux prises avec des personnes qu'il ne connaît pas, se ferme en soi-même. L'instinct brutal de survie prend le dessus sur les règles et les situations comportementales annulées et rendues désormais vaines par le parallélépipède. Tous les instincts les plus basiques sont élevés à l'ennui puissance, au cube. Ceux qui aiment une configuration classique avec "les gentils" contre "les méchants", des explications plus ou moins rationnelles, une fin heureuse seront déçus par le film qui est plutôt capable d'attirer et d'intriguer le public plus exigeant et "malicieux". Un intéressant exemple de film "indépendant", peut-être à certains égards bizarre mais sûrement originalissime et appréciable.
