RG
Roberto Giacomelli
•Une femme se retrouve enfermée dans une pièce en forme de cube, entourée de dizaines d'autres pièces de la même forme mais pouvant contenir des pièges mortels ; la femme ne sait pas qui l'a enfermée là, ni pour quelle raison, son seul souvenir est une fuite dans la forêt et l'enlèvement de sa fille. Deux hommes, employés pour une entreprise para-militaire peu claire, eux aussi ignorants de l'identité de leurs employeurs, observent la femme enfermée dans une pièce remplie de moniteurs et enregistrent chacun de ses mouvements. Il se révèlera bientôt que la structure en forme de cube abrite d'autres personnes, destinées à se rencontrer et à tenter un plan d'évasion avec l'aide de l'un des deux employés fatigué de participer à ce jeu sadique et cruel. Nous sommes arrivés au troisième volet de la fascinante et mystérieuse saga du Cube, commencée en 1998 par le Canadien Vincenzo Natali avec le magnifique "Cube" et poursuivie avec le décevant "Hypercube" d'Andreij Sekula en 2002. "Cube Zero", qui devrait être un préquel du film de Natali même s'il n'y a pas de références chronologiques, tente de redresser la qualité de la saga soudainement plongée à des niveaux presque inférieurs avec le deuxième chapitre confus et réussit assez diligemment dans sa mission. Le spectateur fasciné par le sens du mystère et les métaphores philosophico-mathématiques du premier film, pourrait ne pas apprécier l'intention des producteurs de donner une explication concrète à ce qui se cache derrière le Cube, mais heureusement "Cube Zero" suggère, ajoute quelques petits éléments mais n'explique jamais clairement, continuant ainsi à mener, avec les différences qualitatives nécessaires et inévitables, ce jeu de miroirs déjà porté à l'écran en 1998. De plus, dans ce film aussi, comme dans le premier, l'innocence et la pureté sont synonymes de salut et de continuité, même si un coup de scène final inattendu remettra en question beaucoup de ce que les deux premiers épisodes nous avaient montré. Ce préquel a certainement une veine plus marquée horrifique par rapport aux deux films précédents, grâce à une série de pièges ingénieux cachés dans la structure en cube qui auront des conséquences semi-splatter sur les malheureux qui en entreront en contact : il y a ceux qui sont complètement liquéfiés par une substance étrange, mettant en scène une séquence de body melt dégoûtante mais bien faite ; il y a ceux qui sont contaminés par un virus mortel qui dévore la chair ; il y a ceux qui sont déchiquetés par une lame affûtée et ceux qui sont fait exploser par des ondes sonores. Un progrès notable par rapport aux pièges abstraits insipides de l'"Hypercube" ! La réalisation a été confiée à Ernie Barbarash, à ses débuts derrière la caméra et auteur également du scénario (le script du deuxième volet était aussi le sien) ; déjà connu dans le domaine du fanta-horreur en tant que producteur des deux "American Psycho". Naturellement, le film en question a les caractéristiques des films direct to video, outre la réalisation anonyme et les interprétations peu professionnelles (parmi les acteurs Zachary Bennet dans le rôle du protagoniste et Stephanie Moore dans celui de la femme à qui sa fille a été enlevée), la photographie et les décors ne parviennent pas à reproduire le charme low budget du premier film. Cependant, le résultat est certainement supérieur au produit moyen de la vidéo à domicile. En conclusion, "Cube Zero", bien qu'étant très éloigné de l'originalité et de la qualité de son prototype, convainc et implique, surtout grâce à une série de morts spectaculaires savoureuses.
