Illeana Scott, profiler du FBI, sonde les esprits meurtriers. Sa méthode, basée sur l'instinct, lui permet de retrouver et de capturer les criminels recherchés les plus dangereux. A Montréal, une équipe de détectives fait appel à ses services pour tenter de pénétrer l'esprit aiguisé d'un serial killer. Après de longues et méticuleuses observations, elle émet une théorie : ce tueur-caméléon serait un "violeur de vies", usurpant les destins et l'identité de ses victimes. Mais l'agent Scott se retrouve mise à l'écart par la police locale qui voit d'un mauvais œil ses méthodes de travail peu orthodoxes et ses dons hors du commun. Et lorsqu'elle s'engage dans une relation amoureuse complexe, la spécialiste commence à douter de ses capacités. Seule dans une ville hostile où elle ne peut faire confiance à personne, Illeana Scott se voit embarquée dans un voyage terrifiant.
Réalisateurs
D.J. Caruso
Distribution
Angelina Jolie, Ethan Hawke, Kiefer Sutherland, Gena Rowlands, Olivier Martinez, Tchéky Karyo, Jean-Hugues Anglade, Paul Dano, Justin Chatwin, André Lacoste
Thriller
CRITIQUES
(1)
MC
Marco Castellini
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Identités Violées
L'agent spécial du FBI Illeana Scott, célèbre pour son intuition et sa manière non conventionnelle d'analyser les scènes de crime, est appelée à l'aide par un groupe de détectives de Montréal pour élucider un mystérieux cas de meurtre. Les méthodes inhabituelles et bizarres qu'elle utilise pour tracer le profil criminel du tueur la mènent rapidement sur la piste d'un féroce tueur en série qui, au cours des vingt dernières années, a tué de nombreux innocents en prenant leur identité. Grâce à l'aide d'un témoin oculaire, la police réussira à petits pas à se rapprocher du dangereux criminel, se rendant compte pourtant très vite qu'ils sont face à un homme plus rusé et mortel qu'ils n'auraient jamais imaginé. Depuis que des réalisateurs talentueux comme David Fincher ou Jonathan Demme ont offert au grand cinéma des chefs-d'œuvre comme "Seven" et "Le Silence des Agneaux", il n'existe aucun thriller en série qui ne subisse la comparaison (juste ou injuste qu'elle soit) avec ses prédécesseurs. Et malheureusement, dans la plupart des cas, cette comparaison ne tient pas. À dire vrai, "Identités Violées" laissait bien espérer, tant pour la structure intrigante de la bande-annonce que pour les premières minutes de projection, capables de stimuler la curiosité du spectateur : dès le générique de début, pourtant, copie délavée des titres de tête du déjà cité "Seven", on commence à deviner que quelque chose ne fonctionne pas correctement. Le prologue prometteur laisse place à un film qui se perd presque immédiatement dans toute une série de clichés usés typiques du genre : des détails truculents en gros plan (à vrai dire un peu inutiles), des pièces sombres et des perquisitions à la lueur d'une torche (mais pourquoi les maisons manquent-elles toujours de lumière ? Électriciens du monde entier, révoltés-vous !), des fétiches et des poupées inquiétantes un peu partout, le tout construit pourtant trop artificiellement pour créer une atmosphère déviée et folle. Et c'est pour cela qu'en réalité, il n'y parvient pas. Comme si cela ne suffisait pas, l'habitude du spectateur averti de ne pas accepter les premières intuitions des enquêteurs et d'imaginer des développements futurs inattendus, conduisent rapidement à deviner avec une bonne dose de certitude l'identité du tueur avant même que la police ne se mette sur la bonne piste. "Identités Violées" manque de la dose de tension nécessaire, manque de la perception palpable et concrète de la folie du tueur en série, manque de la sensation de recherche vaine et de la frustration partagée empathiquement avec les enquêteurs : la présence d'un témoin et d'un portrait-robot dès moins d'une demi-heure de film, enlève la possibilité de laisser libre cours à l'imagination et nous transforme en témoins passifs d'un spectacle plutôt peu agréable. Les rebondissements sont prévisibles et inutiles, la construction psychologique des personnages est presque totalement absente, et les séquences se succèdent les unes après les autres sans le moindre frisson, si bien que pendant une grande partie du film, nous ne trouverons presque rien d'intéressant à l'écran, à l'exception de la magnifique protagoniste. Et c'est en effet elle qui capte l'attention du spectateur : Angelina Jolie est belle, sensuelle, intrigante, et le réalisateur se plaît à nous la présenter sous toutes les coutures. Avec les cheveux attachés, avec les cheveux lâchés, en chemise blanche, en chemise noire, avec des t-shirts moulants, en peignoir et enfin à moitié nue sous l'emprise du feu de la passion. Autour de tant de splendeur ostentatoire, le néant : la performance (si par performance nous entendons capacité communicative et expressive) est pratiquement presque totalement absente, à commencer par le co-protagoniste Ethan Hawke, antipathique et mon expressif comme d'habitude. Il reste ensuite impossible de comprendre pourquoi le réalisateur D.J. Caruso, à son premier film après de nombreuses expériences dans les séries télévisées (auxquelles, soit dit en passant, nous lui conseillons de retourner), ayant à sa disposition l'un des plus grands talents du cinéma moderne, Kiefer Sutherland de "Vanishing" et "Linea Mortale" (pour n'en citer que quelques-uns), revenu en lumière grâce à la splendide série "24", décide de lui attribuer deux répliques sans sens et de le filmer seulement pendant quelques secondes incompréhensibles. Un véritable gâchis... La saison cinématographique 2003/2004 continue sur sa voie décevante de médiocrité sans tête.