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Cristina Russo
•Le professeur Takayama, frappé par la malédiction de Sadako, est retrouvé mort dans son appartement. C'est l'ami Mitsuo Andou qui effectue l'autopsie sur son corps, tout en vivant le drame de la mort de son fils. Dans l'estomac du pauvre Takayama, l'anatomopathologiste découvre un morceau de papier sur lequel est gravé un code à déchiffrer. Avec l'aide de l'ancien assistant du professeur, il tentera désespérément de reconstituer les pièces d'un puzzle déconcertant.
"Spiral" est l'un des deux suites de "The Ring", sorti pratiquement en même temps que le premier épisode de la saga, composée de quatre films au total entre suites et préquelles ("The Ring", "Spiral", "The Ring 2", "Ring 0"), auxquels s'ajoutent les deux remakes américains.
L'histoire, tirée du livre de Koji Suzuka "Rasen", bien qu'elle commence au même point où s'arrêtait le chapitre précédent et reprenne les vicissitudes de certains personnages, est en réalité assez éloignée à la fois du roman et de l'épisode pilote.
Le film fut un véritable flop au box-office, au point qu'un an plus tard, le réalisateur Hideo Nakata, qui avait déjà dirigé "The Ring", fut chargé de tourner une nouvelle suite officielle : "The Ring 2". Ce dernier s'appuyait sur une construction narrative plutôt embrouillée et peu convaincante, mais, sous cet aspect, "Spiral" le dépasse de loin. Les capacités psychiques extraordinaires du professeur Takayama sont le pivot sur lequel est construite une histoire aux retombées de science-fiction, qui a peu à voir avec l'histoire bien connue et classique de la cassette vidéo qui tue. La tâche de déchiffrer l'énigme absurde conçue par le professeur défunt est confiée à son ancien compagnon d'études Mitsuo Andou. La construction de ce nouveau personnage laisse un peu à désirer : outre le fait d'avoir un profil psychologique peu profond, le protagoniste semble agir presque par inertie, transporté passivement par les événements inexplicables qui constellent sa vie. L'acteur qui l'interprète n'est d'ailleurs pas particulièrement expressif ni charismatique. Si l'indice que le pauvre Takayama laisse à l'ancien collègue semble fou et absolument hors de toute logique, encore plus l'est l'objectif pour lequel le code étrange a été conçu. La fameuse cassette vidéo prend lentement un rôle de plus en plus marginal pour laisser place à d'autres éléments comme le journal de Reiko ou le virus mortel qui se propage d'une manière que qualifier de bizarre serait réducteur. La rancune de Sadako prend vie à travers un plan tordu, qui ne prévoit aucune possibilité d'échec et qui impliquera l'ensemble de l'humanité en bouleversant le destin de chaque individu. L'élément paranormal passe au second plan pour laisser place à l'ingénierie génétique.
De l'atmosphère morbide et mystérieuse qui régnait dans "The Ring", il n'y a même pas l'ombre, tout se déroule dans un climat plat et impersonnel, rendu encore moins captivant par l'absence totale de vrais moments de suspense. Le réalisateur, en choisissant d'opter pour une explication plus fantasque, où maladie et résurrections dominent, dénature complètement le film, obtenant un mauvais substitut à mi-chemin entre suite et spin-off, qui se termine par une fin ridicule. La non-linéarité de l'intrigue rend le tout encore plus incompréhensible : lorsque le spectateur croit enfin avoir compris, une nouvelle situation inexplicable arrive à rebattre les cartes ; un jeu qui lasse à la longue.
Bien qu'il contienne quelques éléments intéressants, dans l'ensemble, il n'y a presque rien de sauvable dans ce film : une vision qui peut être négligée en toute tranquillité.
Il est également à noter la faible qualité de l'image du DVD distribué en Italie par Dynit.