RG
Roberto Giacomelli
•Salt Lake City, 1969. Lors d'un bal scolaire, la jeune Mary est agressée et tuée par le capitaine de l'équipe de football. Depuis, on raconte que si quelqu'un prononce son nom trois fois, il parviendra à invoquer l'esprit de la jeune fille. Plus de trente ans plus tard, Samantha, un soir, prononce le nom fatidique trois fois et, à partir de ce moment, commence à revivre, à travers des flashbacks, les derniers instants de la vie de Mary ; de plus, ses camarades de classe commencent à mourir les uns après les autres en suivant les modalités de célèbres légendes urbaines.
1998 : Jamie Blanks réalise, en suivant la vague du fortuné "Scream", "Urban Legend", un slasher movie en version teen - bien conçu et non dépourvu de trouvailles amusantes. En 2001 : "Urban Legend 2 - Final Cut" voit le jour sous la direction de John Ottman, une suite décevante qui n'ajoute rien au film précédent. Fatigués de répéter la formule classique du slasher,
les producteurs ont jugé bon cette fois de changer les cartes en main pour ce troisième volet et d'introduire une histoire qui rappelle la récente mode du ghost movie avec un fantôme en quête de vengeance, très chère au style asiatique. Pourtant, cette tentative de souffler un vent de nouveauté dans la série a lamentablement échoué.
Produit uniquement pour le marché de la vidéo à domicile, "Urban Legend 3" nous plonge dans une situation de déja-vu dès le début : si vous prononcez "Bloody Mary" trois fois, le fantôme de Mary se matérialisera. Conscients que cette trouvaille (une légende urbaine ?) avait déjà été largement exploitée dans la saga "Candyman", les scénaristes ont jugé opportun de citer explicitement plusieurs fois le beau film avec l'homme au crochet, juste pour se couvrir. Mais le film glisse dans d'autres situations qui sentent le déjà-vu : en faisant abstraction des personnages stéréotypés (devenu une routine pour ce genre de films), des morts fantaisistes sont mises en scène qui rappellent beaucoup celles de la saga "Final Destination" (le garçon dans le solarium entre autres), pour ensuite tourner brusquement vers la figure tragique du fantôme en quête de vengeance qui veut être trouvé et se souvenir ("The Ring" et "The Call" ne vous disent rien ?).
La réalisation est celle de la vétérane Mary Lambert, qui nous avait donné une bonne performance avec les deux "Cimetière vivant",
mais qui ici ne parvient pas à maintenir l'intérêt du spectateur, principalement à cause d'un scénario confus et plein de trous. Le personnage de Mary en fantôme a été rendu de manière très décevante, utilisant un maquillage qui rappelle beaucoup un hybride entre Linda Blair dans "L'Exorciste" et Samara dans "The Ring" américain ; de plus, il a été choisi de la montrer clairement à plusieurs reprises avec des résultats plutôt risibles.
Seul point positif, comme mentionné précédemment, sont les séquences de mort, toutes construites selon des légendes urbaines célèbres et avec des effets gore/splatter agréables là où c'est demandé (la scène des araignées qui sortent de la pustule sur le visage d'une fille avec des conséquences sanglantes entre autres).
En somme, "Urban Legend 3" est un mélange de situations pêchées ici et là dans la récente cinématographie d'horreur mal cuisiné et qui ne s'appuie que sur de bons effets spéciaux. Il restera sûrement indigeste à beaucoup.