FM
Francesco Mirabelli
•Hotel room est une trilogie d'épisodes courts pour la télévision, de 1992. Deux des épisodes, "Tricks" et "Blackout" sont réalisés par David Lynch et scénarisés par Barry Gifford, tandis que "Getting rid of Harry" est réalisé par James Signorelli. Dans cette analyse, je me concentrerai uniquement sur les deux épisodes réalisés par le réalisateur d'"Eraserhead". Le fil conducteur des trois parties est donné par le cadre : la chambre 603 d'un hôtel, qui accueille différentes histoires à différentes époques (même si, comme cela arrive souvent chez Lynch, la temporalité semble être un élément plutôt indéfini). Fondamental est l'apport de Gifford pour la construction de ces nouvelles visions lynchiennes : surtout le premier épisode rappelle de près, pour les thèmes et les situations, le suivant "Strade perdute", qui a vu une collaboration encore plus étroite entre les deux. Deux récits tendus et vibrants, deux tableaux plastiques de désespoir humain. L'angoisse de ce qui ne peut pas être compris. L'inquiétude de celui qui a compris trop. Le réalisateur enveloppe les personnages dans une atmosphère onirique (la disparition des lumières ; les murs qui ont rapidement enfermé l'espace toujours existant de la chambre 603). La logique du rêve est implacable. Elle pulvérise ce que nous nous obstinons aveuglément à appeler rationnel. Dans une scène clé de la série Twin Peaks, Laura Palmer révèle en rêve à l'agent Cooper le nom de son assassin, en le lui chuchotant à l'oreille. Au réveil, le souvenir a déjà disparu. Discret.