AC
Andrea Costantini
•Camilla se réveille après une nuit de folie. Elle n'est pas dans son lit et à côté d'elle se trouve un homme qu'elle ne connaît pas. Elle semble ne rien se souvenir de ce qui s'est passé la veille. Gênée, elle explique à l'homme, Dario, qu'elle n'a pas l'habitude de faire ce genre de choses et qu'elle voudrait partir. Lui, au contraire, fait tout pour la garder dans l'appartement, jusqu'à devenir violent. Elle meurt et se réveille à nouveau dans le lit de Dario.
Le cinéma de ces dernières années nous a souvent montré des films construits sur rien en expérimentant ainsi une nouvelle façon de faire du cinéma. Il n'est pas toujours nécessaire d'avoir des dizaines de lieux de tournage, des figurants, des effets spéciaux lorsqu'on a une idée. Si cette idée est également économiquement favorable et que les producteurs peuvent la réaliser avec quelques pièces, c'est tant mieux. Dans le cas de ce "Volver a morir", film du Colombien Miguel Urrutia traduit pour le marché international par "Wake Up and Die", ils sont allés encore plus loin, réduisant au minimum les lieux de tournage, les personnages et même les costumes.
Le film n'a que deux protagonistes, Camilla (interprétée par la sensuelle Andrea Montenegro) et Dario (Luis Fernando Bohórquez) qui se réveillent enlacés dans une chambre d'une maison froide et dénudée. Elle semble désorientée, peut-être ne se souvient-elle pas bien de ce qui s'est passé la veille et ne se souvient même pas d'avoir fini au lit avec cet homme, qui, lui, semble se souvenir de tout. Une soirée de divertissement avec un inconnu en quelques mots. Alors que Camilla, gênée, cherche à justifier son comportement de la veille, Dario allume la radio. Dans la pièce, l'Air sur la Quatrième Corde de Bach se diffuse et, saisi d'un élan de violence, il la tue. Jusqu'ici, tout est normal, mais après la mort de Camilla, la pellicule se réenroule comme si le spectateur avait appuyé sur le bouton "Rew" de son lecteur et tout recommence depuis le début, avec Camilla qui se réveille dans le lit d'un inconnu, plus si inconnu.
Et c'est à ce moment-là que le spectateur pousse un soupir de soulagement, pensant qu'il va peut-être voir un film intéressant. L'histoire recommence, puis recommence à nouveau et encore. Chaque fois, un petit élément du passé des deux protagonistes est ajouté et chaque fois la raison pour laquelle ils se sont retrouvés dans la même pièce semble plus claire.
Une sorte de "Jour de la marmotte" version mystère et paradoxale qui mise tout sur le minimalisme : deux seuls acteurs sur scène, un seul lieu de tournage constitué d'un appartement avec un matelas, une stéréo et une belle collection d'armes blanches, le même morceau de musique qui se répète pendant tout le film comme une présence quasi constante et, dernier détail mais non des moindres, les acteurs jouent nus pendant les quatre-vingts minutes du film, à l'exception de deux scènes seulement où ils portent quelque chose.
Une idée de départ décente mais avec une histoire fragile qui se développe dans l'ennui. Pendant quatre-vingts minutes, nous voyons les mêmes scènes se répéter, avec quelques variations, mais après le premier choc du rewind, la troisième fois, on commence à bâiller.
Les éléments qui composent l'histoire sont très simples et le tableau général de l'intrigue ne surprend pas, avec une mère possessive digne de Hitchcock. Tout cela sent le déjà-vu, même si on ne peut s'empêcher de prendre la défense d'Urrutia qui, après tout, a réussi à trouver une façon différente de raconter la même histoire.
Belle l'idée de faire jouer les protagonistes nus pendant tout le temps.