Dante rentre de trois longues années de croisades pour libérer la Terre Sainte des infidèles sarrasins. De retour dans la demeure familiale, il ne trouve que mort et désolation. Son père et ses domestiques ont été massacrés. Sa bien-aimée Béatrice meurt dans ses bras devant le pas de la porte.Son âme pure est alors enlevée par le Diable, qui avait parié avec cette dernière que Dante ne lui serait pas fidèle pendant sa mission. Fou de colère et de désespoir, le jeune croisé poursuit le démon et force les portes de l'enfer afin d'y récupérer l'âme de sa bien-aimée. Il se retrouve alors aux côtés de Virgile qui lui servira de guide pour traverser ce territoire de mort.
Réalisateurs
Yasuomi Umetsu, Shukou Murase, Jong-Sik Nam, Mike Disa, Victor Cook, Lee Seung-Gyu, Sangjin Kim
Distribution
Graham McTavish, Vanessa Branch, Peter Jessop, Steve Blum, Mark Hamill, Victoria Tennant, Bart McCarthy, Kevin Michael Richardson, JP Karliak, Tom Tate
Oubliez ce que vous avez appris à l'école et ce que Benigni vous a toujours dit dans ses interminables monologues sur "La Divine Comédie".
Dante était un croisé, loin d'être un saint, qui a semé le chaos à Jérusalem et ses environs, et a conclu un pacte douteux avec sa bien-aimée Béatrice. Après la croisade, de retour chez lui, il aspire à retrouver la femme de sa vie, mais découvre avec douleur que Béatrice a été tuée et que Satan lui-même est venu réclamer son âme en raison du pacte non respecté.
Le croisé n'a d'autre choix que de se racheter et de sauver Béatrice, en suivant Satan directement en Enfer et en s'aventurant dans les neuf cercles des damnés.
L'opération commerciale visant à accompagner les jeux vidéo du moment d'un dessin animé dans les vidéothèques prend de plus en plus d'ampleur, histoire de battre le fer tant qu'il est chaud, d'attirer quelques fans et peut-être de séduire des néophytes.
Cela s'est produit avec "Dead Space" (regardable et fluide, mais rien de plus), puis avec "Halo Legends", et maintenant c'est au tour de "Dante's Inferno-An Animated Epic", un dessin animé basé sur le jeu vidéo développé par Visceral Games.
Le jeu lui-même est plutôt réussi, bien que sa sortie ait littéralement divisé le public et la critique : certains le considèrent comme un clone du monumental "God of War", d'autres comme un Hack'n Slash divertissant, violent et doté d'une solide technique. La vérité se situe entre les deux : bien qu'il soit redevable des exploits vidéoludiques de Kratos, "Dante's Inferno" est un bon jeu qui captive du début à la fin, avec un design des niveaux particulièrement évocateur comme principal atout.
Avant de parler du film tiré du jeu, une mise au point s'impose : oubliez tout ce que vous savez sur la "Divine Comédie" et Dante Alighieri, car ici l'histoire est complètement réinventée et les événements ne suivent pas le récit du Poète. Inutile de jouer les professeurs de littérature ou les faux intellectuels : si vous vouliez en savoir plus sur l'Enfer de Dante, ressortez vos vieux livres ou mettez un des 10 000 DVD de Benigni qui le déclame pendant des heures.
Cela étant dit, commençons.
Le dessin animé n'est rien d'autre que le jeu entier condensé en environ quatre-vingts minutes et reprend à la fois ses qualités et ses défauts.
Parmi les qualités, on trouve un rythme effréné, une dose notable de violence et une technique impressionnante, avec de superbes dessins et des décors infernaux extrêmement évocateurs, réalisés avec soin et une grande attention aux détails. Le voyage en Enfer est riche en fascination et en pathos, soutenu par une bande-son violente et épique à la fois, ponctuée par les cris des damnés, le fracas des épées ou les brèves déclamations de Virgile qui guide le croisé.
Le film est une pure action adrénaline, à l'exception de quelques flashbacks qui nous montrent les exploits peu chrétiens de Dante en Terre Sainte ; pour la quasi-totalité du film (de toute façon de courte durée), on voit le protagoniste frapper à tout-va, déchiqueter des démons, sauter partout, massacrer des enfants dans les limbes, absoudre quelques âmes perdues et, enfin, affronter ses propres démons intérieurs jusqu'à l'inévitable boss final.
Le principal défaut, si on peut l'appeler ainsi, réside dans la psychologie du protagoniste : borné et têtu comme une mule, il laisse les mots de côté et répète presque toute la durée du film "Où est Béatrice, qu'avez-vous fait d'elle !!!" comme un obsédé. Dans certains cas, son entêtement est presque touchant, mais on lui pardonne : après tout, il est amoureux.
Certes, le scénario est réduit à sa plus simple expression et donne souvent l'impression de n'être qu'un prétexte pour répandre un peu de sang à l'écran, mais malgré cela, le film fonctionne, divertit et amuse, soutenu par une réalisation dynamique de pas moins de six réalisateurs qui se remarquent immédiatement par les différents changements d'apparence de Dante. Parfois avec des cheveux longs, d'autres fois courts, parfois plus massif, d'autres moments avec un physique plus élancé et dynamique.
Bref, en mettant son cerveau en veille, on se retrouve devant un dessin animé expéditif et superficiel en termes de scénario, mais indéniablement bien réalisé et qui, en fin de compte, atteint sans trop de problèmes son objectif : soutenir comme il se doit la sortie du jeu vidéo (même si chez nous il arrive évidemment avec un retard considérable) et intriguer ceux qui ne se sont pas encore intéressés à l'œuvre du studio Visceral Games.
Si vous n'êtes pas contre les dessins animés violents et irrévérencieux, ainsi que l'horreur mêlée à l'action, essayez vous aussi de faire un petit tour dans les neuf cercles infernaux avec Dante et Virgile, vous pourriez même décider de réserver une place dans les environs.