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WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN

2011 GB HMDB
septembre 28, 2011

Eva et Franklin ont un fils, Kevin. Eva sacrifie sa carrière pour l'élever, et dès la naissance de l'enfant, la relation entre la mère et son fils est particulière. Les deux évoluent dans un climat extrêmement malsain. Kevin manipule son entourage, révélant sa véritable nature à sa mère tout en se faisant passer aux yeux de son père pour un garçon doux et aimant. Sa mère est alors forcée de subir l'attitude de son fils sans pouvoir s'extirper de sa situation.

Réalisateurs

Lynne Ramsay

Distribution

Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller, Jasper Newell, Rock Duer, Ashley Gerasimovich, Siobhan Fallon Hogan, Alex Manette, Kenneth Franklin, Leslie Lyles
Dramma Thriller

CRITIQUES (1)

RG

Roberto Giacomelli

Eva est une femme d'une quarantaine d'années qui fait souvent des cauchemars et se souvient d'un passé tragique récent. Son premier fils, Kevin, lui a toujours posé problème : dès sa naissance, il ne cessait de pleurer, et dans les premières années de sa vie, il ne voulait pas dire un mot. Avec le temps, il devenait de plus en plus désobéissant et "mauvais", comme s'il avait pris sa mère pour cible. De nombreux problèmes familiaux, dont un grave accident de sa petite sœur dont Kevin pourrait être responsable. Jusqu'au jour où la triste nouvelle arrive : alors qu'Eva est au travail, elle apprend d'une collègue qu'un massacre a eu lieu dans l'école où va Kevin, un élève armé d'un arc et de flèches a fait une tuerie. Un amas de corps vus de haut, enlacés et couverts d'une substance rouge qui, à première vue, semblerait être du sang, mais que nous découvrons rapidement être de la tomate. Un rituel folklorique d'une localité non bien précisée, une fête, dans laquelle nous découvrons qu'Eva, protagoniste du film, s'ébat joyeusement dans un fleuve pourpre. Un début anormal que "...Et maintenant parlons de Kevin", visuellement et émotionnellement très fort et d'une valeur symbolique indéniable : Eva semble destinée à sombrer dans le sang, présage et à la fois souvenir d'une tragédie annoncée. Et le sang, ou du moins des choses qui le rappellent fortement, est un leitmotiv qui accompagne tout le film, comme si Eva était désormais marquée, souillée de liquide rouge et donc destinée à le décoller des murs de la maison, du pare-brise de sa voiture et de nombreux autres lieux représentant la quotidienneté. Et c'est justement la vie de tous les jours le territoire d'action de la protagoniste, écrivaine d'aventures et de lieux exotiques, prisonnière d'une vie ordinaire qui clairement ne lui appartient pas et qu'elle n'accepte pas "à cause" d'un fils probablement non programmé. Kevin fait irruption dans la vie d'Eva et la bouleverse au point de catalyser sur lui non seulement les attentions mais aussi les frustrations de la femme. Et c'est ici que se situe le point focal sur lequel réfléchit le personnage principal, la réalisatrice Lynne Ramsay et l'auteure du roman dont le film est tiré Lionel Shriver. Eva est-elle responsable ou non de ce que son fils, à la veille de ses seize ans, fera ? La femme s'interroge sur ce sujet, fouille dans sa mémoire, analyse chaque étape de la vie de Kevin jusqu'au moment crucial à la recherche d'un indice, d'une motivation pour la formation d'un "monstre". "...Et maintenant parlons de Kevin" n'est pas un film facile. Lynne Ramsay, qui avait déjà abordé une histoire dramatique avec "Rattraper", choisit la voie la plus complexe pour raconter une histoire de double aliénation, celle de la mère et celle du fils, cherchant à comprendre les motivations des tueries qui remplissent souvent les pages de faits divers. Comme il se doit, la réalisatrice, tout comme l'auteure du roman dont "...Et maintenant parlons de Kevin" est tiré, ne trouve pas cette motivation et au moment où la mère demande à son fils la raison de ce geste absurde, il la regarde confus et lui dit qu'il savait autrefois quelle était cette raison, seulement qu'il n'en est plus sûr maintenant. L'absence d'une vraie motivation, la nature banale du mal, celle la plus réaliste et absurde. Pourtant, la Ramsay, qui a une main ferme et très formelle dans la direction, se divertit à nous raconter Kevin avec un monstre tellement chargé d'aspects négatifs dès son plus jeune âge qu'elle le rend paradoxe peu réaliste. Face au Kevin ici raconté, même le petit Damien de la saga "Presage" pâlirait, une méchanceté et une "connerie" portées à des niveaux maximaux qui presque détonnent avec le ton trop autoritaire du film. Les acteurs sont tous bons, du père absent John C. Reilly au Kevin adolescent Ezra Miller, mais elle, Tilda Swinton, se détache au-dessus de tous. Probablement avons-nous affaire à la meilleure interprétation de l'actrice en question, si physique, souffrante, participative qu'elle en est pratiquement parfaite. Un de ces cas où l'acteur fait réellement le film. Intéressant l'usage de la bande sonore, qui utilise à tort et à travers "Everyday" de Buddy Holly et "Last Christmas" des Wham avec une telle irresponsabilité qu'elle en devient un choix judicieux. Des décors trop ordinaires et une mise en scène modeste nous font paraître "...Et maintenant parlons de Kevin" un film bien plus pauvre qu'il ne l'est en réalité, mais probablement fait partie tout du plan général de tendance à l'annihilation du personnage et du monde dans lequel il vit. Certes, le film dure un peu trop longtemps pour ce qu'il a à raconter (presque 2 heures) et souvent on perçoit un certain traînement narratif fait de répétitions et de silences, sûrement évitable avec une plus grande attention dans le montage. La Ramsay joue à faire le film d'auteur mais il est évident que tout ne lui joue pas en faveur ; à la fin, nous avons un hybride fascinant entre le filon des enfants maléfiques et celui des tueries style Columbine qui se positionne dans ce limbe qui regroupe les films de genre "avec prétentions". Et à la fin de la vision, une scène résonnera dans l'esprit du spectateur : Eva, fatiguée des cris assourdissants du Kevin nouveau-né, se tient avec la poussette arrêtée sur la route près d'un ouvrier qui utilise un marteau pneumatique. Glacial !

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