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Roberto Giacomelli
•Jerry est le nouveau voisin de Charlie Brewster, un jeune homme, un homme gentil et charmant qui attire immédiatement l'attention de la mère du garçon. Mais Ed, ancien meilleur ami de Charlie, met immédiatement le garçon en garde : Jerry est un vampire centenaire et est également la cause de la disparition de certains de leurs camarades de classe. Initialement, Charlie ne prête pas attention aux théories délirantes d'Ed, mais lorsque ce dernier disparaît, Charlie commence à soupçonner que Jerry est impliqué. Ed avait raison et maintenant il incombe à Charlie d'arrêter le vampire sanguinaire qui habite près de chez lui avant qu'il ne fasse de mal à sa petite amie Amy. Pour combattre le monstre, le garçon décide de demander de l'aide à Peter Vincent, un showman qui anime une émission de télévision populaire sur l'occultisme.
Peu de gens ne connaissent pas "Ammazzavampiri" ("Fright Night" en version originale), un culte incontesté de la cinématographie horrifique américaine des années 1980, un petit chef-d'œuvre d'ironie et de tension qui a lancé la carrière du réalisateur Tom Holland. Comme pour de nombreux autres cultes de cette période, il semblait inévitable de moderniser pour les générations plus jeunes et ainsi "Ammazzavampiri" a eu son remake qui cette fois en Italie a été rebaptisé "Fright Night - Le vampire de la porte d'à côté".
Cette nouvelle version de ce classique est signée par
Craig Gillespie, auteur d'un petit mais délicieux film sur la solitude comme "Lars et une fille à lui"... disons que les prémisses n'étaient pas particulièrement enthousiasmantes : refaire un film presque "intouchable", un réalisateur talentueux mais décidément éloigné du monde de l'horreur et une production Disney/Dreamworks qui aux États-Unis a le rated PG-13. Pourtant, le résultat n'est pas du tout méprisable, un remake véritable qui reste néanmoins respectueux du matériel d'origine, montrant avoir compris la formule qui résidait derrière le prototype.
Commençons par les personnages et les acteurs appelés à les interpréter.
Charlie Brewster est un garçon comme il y en a beaucoup, porte le poids de la famille, vivant seul avec sa mère et fréquente une belle fille dont il ne comprend presque pas pourquoi elle est tombée amoureuse de lui. Pour incarner Charlie, il y a Anton Yelchin, le Chekov du dernier "Star Trek" et jeune Kyle Reese dans "Terminator: Salvation", un acteur polyvalent et sûrement adapté pour donner corps au garçon ordinaire soudain confronté au surnaturel. La némésis de Charlie est Jerry, un quadragénaire séduisant aux manières gentilles qui se révèle bientôt être un vampire sanguinaire. Dans le film original, le vampire était interprété par Chris Sarandon (qui apparaît ici dans un caméo en tant qu'automobiliste malheureux), considérablement différent dans l'apparence et les manières du nouveau vampire, interprété par Colin Farrell. Farrell, muscle saillant et regard languide, fonctionne contre toute attente, se révélant être un vampire convaincant et menaçant quand c'est nécessaire. Ensuite, il y a Peter Vincent, un tueur de vampires excentrique de la télévision qui se révèle être un canaille lâche dévoué aux femmes et à l'alcool. Le personnage de Peter Vincent est probablement celui qui a subi la métamorphose la plus importante au fil des ans : dans le film de Holland, il était interprété par Roddy McDowall et incarnait le prototype du personnage des Hammer Films (et en effet, son nom était un hommage à deux icônes comme Peter Cushing et Vincent Price), de plus engagé dans la présentation d'une série de vieux films d'horreur pour la télévision par câble. Dans le nouveau "Fright Night", Peter Vincent rajeunit et devient un showman engagé dans des numéros d'illusionnisme, une sorte de David Copperfield en version sombre. Pour lui donner vie, il y a David Tennat,
le dernier "Doctor Who" télévisé, qui incarne à la perfection le charlatan coureur de jupons et représente le personnage comique du film. Un trio de protagonistes fonctionnel et bien choisi, donc, auquel s'ajoutent la belle Imogen Poots ("28 semaines plus tard"; "Black Death"), qui interprète Amy, la petite amie de Charlie, Christopher Mintz-Plasse ("Suxbad"; "Kick-Ass"), qui est l'odieux Ed et Toni Collette ("Le sixième sens"; "Little Miss Sunshine") qui est la mère de Charlie, un personnage auquel on a donné plus d'espace par rapport au précédent film.
Craig Gillespie se révèle à la hauteur de la tâche qui lui a été confiée et à deux reprises, il place également de belles intuitions visuelles comme le plan séquence anormal et ample dans la longue scène en voiture après la révélation vampirique de Jerry. Peut-être que ce nouveau "Fright Night" mise volontairement trop peu sur la peur pour se permettre une atmosphère de comédie pour adolescents, mais heureusement (et en dépit du PG-13, qui en Italie est un VM 14) il ne lésine pas non plus sur le sang, bien que nous parlions d'une violence édulcorée et strictement en CGI. Voici, le défaut majeur de "Fright Night - Le vampire de la porte d'à côté" est un usage excessif de la graphisme par ordinateur, même dans des occasions où les effets spéciaux et le maquillage traditionnels
auraient pu faire un meilleur travail. Défaut commun à de nombreuses productions actuelles, où l'on préfère, par exemple, le morphing facial pour montrer le vrai visage du vampire aux trucs plus classiques (et plus fascinants, selon l'avis de l'auteur) à base de prothèses et de sang à base de colorant alimentaire. Et dans ce cas, "Ammazzavampiri" de Holland abondait.
Ok, on ne peut pas tout avoir et pourtant on peut se considérer satisfait de la nouvelle version de "Fright Night", qui se révèle être un produit frais et divertissant, riche en rythme et avec un casting réussi.
"Fright Night - Le vampire de la porte d'à côté" a également été présenté au cinéma en version 3D.