ED
Enrico Dal Pino
•Deuxième long métrage d'Alex Visani, toujours marqué "Gorebrothers". Si "Blade Killer" avait marqué le début de l'aventure avec un bon démarrage et surtout beaucoup de passion, "Zombi new millenium" non seulement confirme les bonnes impressions et l'envie de sortir quelque chose de nouveau et de frais, mais fait aussi un pas en avant dans le scénario (qui s'éloigne des canons classiques des films de zombies auxquels nous avons assisté jusqu'à présent), ainsi que dans la photographie et les effets spéciaux. En particulier, ces derniers sont sûrement l'un des points forts du film, toujours artisanaux mais très efficaces et bien faits : le côté splatter et gore est rendu au mieux par un maquillage bien conçu et par de bonnes trouvailles ; il ne manque pas de peaux en décadence, de sang qui gicle, de vomi, d'amputations, d'intestins et même d'une transformation avec des dents canines qui apparaissent dans un style presque "Stivalettiano". Bravo donc au responsable des FX Tom Larini (qui est aussi acteur). Comme dit, "Zombi new millenium" représente une nouvelle façon d'interpréter le mythe du mort-vivant, non plus tribalisé, non plus né d'un livre magique mais "démonisé" à travers la technologie de nos jours : internet, téléphones portables, radio, télévision. Une contamination "virale" qui court à travers un programme pour ordinateur, une contamination à laquelle personne ne peut échapper et d'ailleurs le progrès lui-même est une contamination pour l'homme. Alex Visani derrière la caméra gère très bien les jeux de lumière, les gros plans et surtout se révèle très doué pour les prises de vue nocturnes (une caractéristique de ses films) qui, comme déjà dans "Blade Killer" ne finissent pas par compromettre la qualité du produit et le rendent au contraire "sombre", "terrible" et effrayant au bon point. Certains hommages au cinéma des grands auteurs, de "Videodrome" de Cronenberg aux "Démons" de Lamberto Bava, de "Halloween III" à la folie des médecins fous (excellent le personnage de Bruno, programmeur alcoolique décidément controversé) sont les points de départ pour un produit personnel et vraiment à découvrir. Bravi les interprètes (en particulier Dan A.Sabatta, protagoniste aux deux visages), excellentes les musiques (signées Dan, Tom et Alex) avec une bonne dose de Heavy Metal. Enfin une dernière note : dans le film, c'est la vision d'une VHS qui contamine un futur zombie... cette VHS que l'on aperçoit dans une télévision est "Blade Killer" des mêmes Gorebros. Une autocitation amusante. Le film est dédié au grand Joe D'Amato. Pour plus d'informations : www.alexvisani.com