RG
Roberto Giacomelli
•Nick et sa petite amie Sammy s'introduisent dans un asile abandonné et, sous l'effet de stupéfiants, commencent à échanger des effusions intimes. Sammy s'assoit sur ce qui semble être une vieille chaise de torture, mais reste prisonnière puis disparaît ; Nick est accusé du meurtre de la jeune fille et enfermé dans un hôpital psychiatrique. Quatre ans plus tard, le garçon est libéré et confié aux soins du docteur Willard qui décide de le ramener sur le lieu du "crime" pour découvrir les mystères qui se cachent entre les murs de l'asile abandonné.
Vous connaissez les surprises dans les sachets ? Peut-être que quelqu'un se souvient de ces sachets de plastique colorés qui se vendaient il y a une quinzaine d'années dans de nombreux kiosques et qui attiraient tellement l'attention des enfants ; à l'intérieur, il y avait une multitude de bêtises, des articles invendus allant des petits livres à colorier, des figurines du WWF, des soldats ou des animaux miniatures, des puzzles d'une dizaine de pièces et des choses de ce genre. En somme, une boîte capable d'attirer l'attention et prête à promettre des choses qu'elle n'offrait jamais vraiment : certains enfants se contentaient, jouaient un quart d'heure avec le soldat tout vert et avec l'avion en polystyrène, puis jetaient le tout dans un coin de la pièce, où il restait jusqu'à ce que la maman passe pour faire le ménage, d'autres restaient indignés et se mettaient à pleurer de déception. "La chaise du diable" n'est pas trop différente d'un sachet surprise : elle promet du sang, des tortures, des monstres tentaculaires et, à la fin, elle offre une petite histoire édulcorée, un sirop de griotte répandu sur les acteurs, un type habillé de noir corrigé en post-production et, pour le reste, beaucoup d'ennui.
À la réalisation et au scénario, il y a Adam Mason, ce jeune anglais qui, en duo avec l'inséparable Simon Boyes, a également réalisé l'efficace survivant mélange de torture porn "Broken". Cette fois-ci, cependant, ils abandonnent les sombres forêts et les tortures psychologiques et physiques et s'aventurent dans l'occultisme pour débutants, fait de sacrifices humains et d'imaginatives dimensions parallèles et infernales. Jusqu'ici, tout va bien, le sachet coloré est là ! Cependant, Mason ne veut pas se limiter à mettre en scène un simple film d'horreur qui offre des monstres et du sang, l'intention est légèrement plus "élevée", on tente la voie de la réflexion métatextuelle, faite de voice-over ironiques et de twists narratifs inattendus. Encore mieux, direz-vous, le sachet n'est pas seulement coloré mais aussi volumineux et lourd !
Dommage que, une fois le mécanisme découvert, le jouet qui répond au nom de "La chaise du diable" se révèle être la plus grande bêtise que le spectateur pouvait imaginer. L'intrigue s'épuise après seulement dix minutes : lui drogué jusqu'aux lacets de ses chaussures, elle prostituée qui y laisse la peau ; lui accusé de meurtre et enfermé, est libéré et doit affronter la réalité. C'est tout, servi même mal, tant du point de vue narratif (la voix off fatigue après deux minutes, mais sachez qu'elle est présente POUR TOUT le film de manière intrusive) que visuel (photographie excessivement surexposée et images fixes continues qui finissent par lasser). La trouvaille qui devrait mettre le spectateur dans un état d'euphorie (et dans certains cas, cela a été le cas !) est l'extradiégèse insistante qui place le protagoniste du film en complice-compagnon du spectateur, comme pour l'accompagner dans un petit jeu pour cinéphiles désillusionnés qui ont tout vu et tout goûté. L'intention est prétentieuse et, sans surprise, elle se révèle totalement ratée, rapprochant "La chaise du diable" d'un flux de conscience confus sans sens plutôt que d'une mise en scène ironique d'un "genre".
La sensation que l'on éprouve en réalité est que les scénaristes ont commencé avec la bonne volonté de vouloir vraiment réaliser quelque chose de nouveau, mais ils se sont emmêlés tout de suite et, face à la première difficulté, au lieu de revenir sagement sur leurs pas pour voir quel engrenage ne fonctionnait pas, ils ont continué avec la conscience que le mal était fait et irréparable. Des tours en rond épuisants, des personnages unidimensionnels, du non-sens gratuit justifié par la méta-textualité habituelle, un twist final qui n'a aucune logique perceptible par l'intellect humain. Unique maigre consolation : les personnages parlent entre eux et avec le spectateur, réaffirmant que l'histoire dans laquelle ils se trouvent à agir est une "connerie" et ce à quoi le spectateur assiste est un "nanar de série B, mal écrit et interprété par des chiens"... au moins en sont-ils conscients ! Même si cette conscience des résultats fait réfléchir sur l'utilité finale de l'opération.
Cerise sur ce gâteau gâché à cause d'ingrédients périmés est le niveau tant vanté de brutalité. En regardant la bande-annonce et en se souvenant de "Broken", nous pourrions penser à quel genre de divertissement de déviants nous attend dans "La chaise du diable", mais rappelez-vous le sachet surprise ! Le film en question est rempli de "fausse" violence, le classique beaucoup de bruit pour rien qui laisse la bouche sèche. Oh là là, le sirop de griotte (c'est un film à petit budget, celui de glucose coûtait trop cher) abonde, mais on utilise le stratagème de jeter le liquide rouge à pleines louches sur les acteurs et sur le sol, de sorte que tout semble sanglant, mais à la fin, les meurtres ont tous lieu hors champ, il n'y a pas une égratignure, pas une coupure ou un bleu, seulement quelques cris ou gémissements pour simuler la souffrance.
Un film de ce genre que l'on ne rencontrait plus depuis longtemps.