GG
Giuliano Giacomelli
•Un complexe résidentiel en périphérie de Los Angeles devient un "territoire de chasse" pour un impitoyable tueur en série déterminé à tuer, de la manière la plus atroce, de jeunes et séduisantes femmes. Les meurtres se succèdent jusqu'à ce qu'une nuit, le tueur enlève la quinzième année Lourie, laissant la police dans le noir. Ce sera à Joey, le frère de la fille enlevée, de se lancer à la poursuite du tueur en série pour retrouver et sauver sa sœur.
C'est à reconnaître : en voulant entamer un discours concernant le cinéma d'horreur, et en particulier en analysant le cinéma d'horreur post-moderne, la décennie des années 1970 a été sans aucun doute une période extrêmement prolifique et où la quantité des productions d'horreur allait souvent de pair avec la qualité. C'est précisément à cette époque que naissent certains des plus grands cultes (on pourrait tranquillement parler de "chefs-d'œuvre") du genre et c'est précisément dans cette décennie que se distinguent de la masse les noms de certains réalisateurs capables, avec leurs œuvres, de réécrire les règles du genre ou d'en imposer de nouvelles.
Mais en reconnaissant la richesse et la qualité non négligeables de cette décennie, à somme tirée, on tend toujours à finir dans la commémoration de la "liste habituelle" dans laquelle ne sont énumérés que ces quelques titres qui, étant attribués à des noms d'un certain poids, résultent, selon la pensée commune, être les principaux jalons atteints par le genre à cette période. On recourra donc, en se rappelant (à juste titre) des titres tels que "Massacre à la tronçonneuse", "L'ultime maison sur la gauche", "Halloween", "Zombie" et ainsi de suite. Tous des films assurément dignes de représenter le genre à tête haute, mais malheureusement, à certaines occasions, pour s'obstiner à louer les titres habituels et désormais connus, on tend à minimiser la décennie en négligeant et en mettant dans l'ombre ces films plus "petits", ces films qui, pour une raison ou une autre, n'ont jamais réussi à percer mais qui, objectivement parlant, n'ont rien ou presque à envier à tous leurs "collègues" plus célèbres.
Voici, "Le Tueur de Los Angeles" rentre pleinement dans cette catégorie.
Réalisé par Dennis Donnelly en 1978, "Le Tueur de Los Angeles" est un thriller/horreur intéressant et fascinant qui, bien qu'étant devenu un petit objet de culte de la part d'un cercle restreint de fans d'horreur, n'a jamais réussi à atteindre cette juste (et on pourrait dire méritée) renommée capable de le consacrer à l'unanimité comme un authentique culte du genre.
L'histoire racontée dans le film est l'une des plus simples, "Le thriller classique !" aurait-on envie de penser, mais en réalité le film réalisé par Donnelly n'a rien de convenu ou de déjà vu puisqu'il a l'intention d'abandonner tout type de schéma narratif connu pour courir en faveur d'une narration innovante, presque au-dessus des lignes, capable de changer le visage du film très rapidement afin de surprendre le spectateur minute après minute.
Le film s'ouvre avec la présentation soudaine du tueur qui nous est présenté comme un homme de grande taille, le visage couvert d'un passe-montagne et qui se promène en transportant avec lui une boîte à outils où il range tout son "arsenal" (la même boîte à outils qui donne le titre original au film, "The Toolbox Murders"). Une fois le tueur présenté, le film, procède avec une chaîne irréfrénable de meurtres, qui se succèdent rapidement l'un après l'autre, destinée à se calmer uniquement à la suite de l'enlèvement de la jeune Lourie. À ce stade, le film, qui jusqu'à présent était apparu comme un mosaïque formé entièrement de meurtres féroces, se prépare à prendre des caractéristiques plus classiques, afin de se permettre quelques petites pauses narratives pour réussir à caractériser les quelques personnages en scène et pour donner la bonne articulation à l'enquête menée par le frère de la fille enlevée. Mais lorsque le film semblait s'être stabilisé, résultant en un thriller un peu plus innovant que la normale, voici qu'il se prépare à nouveau à montrer un nouveau visage, et il le fait dans un épilogue si délirant et hors des schémas qu'il rappelle à l'esprit cette perversion
montrée par T. Hooper dans des films tels que "Massacre à la tronçonneuse" ou "Le Motel de la peur".
Mais ce qui fait de ce film un culte indiscutable ne se limite pas à la narration folle soutenue par un bon scénario, mais il faut reconnaître à l'œuvre de Donnelly tant d'autres mérites dont une particularité effrénée dans l'exposition des meurtres, une effrénée qui ne culminera jamais dans l'effet splatter mis en évidence mais qui préfère, au contraire, l'utilisation d'une violence suggérée, seulement montrée par moments, capable de paraître tout aussi cruelle pour faire de "Le Tueur de Los Angeles" un film presque dérangeant.
Il ne faut pas négliger, en outre, le magistral mariage - présent presque exclusivement dans la première partie du film - qui s'instaure avec efficacité entre l'horreur et l'érotisme, un mariage qui, outre à jouer un rôle important dans l'explication finale, contribue à rendre le film encore plus excessif et morbide qu'il ne l'est déjà.
Impeccable la réalisation de Donnelly (habituellement impliqué dans des projets télévisuels) qui sait se montrer, à plusieurs reprises, particulièrement inspiré atteignant son apogée lors du surprenant (vraie scène culte du film)
meurtre de la fille dans la baignoire avec un cloueur, une séquence qui, bien dirigée et enrichie en phase de montage, mériterait d'être étudiée et analysée dans les plus prestigieuses écoles de cinéma.
Intéressant, ainsi qu'intelligent, l'utilisation de la bande sonore qui, outre à comporter un thème de base mémorable, est presque entièrement composée de mélodieux morceaux country capables d'atténuer au mieux la violence des scènes afin de générer un contraste audio-vidéo harmonieux.
En somme, "Le Tueur de Los Angeles" est un film vraiment surprenant, un film injustement peu connu et qui mériterait d'être inclus dans la liste concernant les plus grands cultes de la décennie 1970. Les spectateurs plus jeunes, peut-être, ne l'apprécieront pas en raison d'une qualité visuelle hautement brute et un peu "datée" (bien que, selon l'avis de l'auteur, cela soit peut-être l'un des plus grands mérites du film) mais pour tous les autres, en revanche, il s'agit d'un film à redécouvrir.
Note : En 2003, le film a été une source d'inspiration pour un pseudo-remake par Tobe Hooper distribué sur notre marché sous le titre "La Maison des massacres" (en original encore "The Toolbox Murders").