RG
Roberto Giacomelli
•Deux amis se rendent au mariage d'une ancienne camarade de classe, dont ils avaient tous les deux le béguin au lycée, et l'un d'eux veut profiter de l'occasion pour déclarer son sentiment à la jeune fille. Pendant le voyage, pourtant, les deux garçons sont poursuivis et tamponnés à plusieurs reprises par un monster truck, l'un de ces énormes véhicules avec des roues exagérément grandes. Bientôt, les deux amis se rendront compte que le monstre qui conduit le monster truck semble les avoir pris pour cible.
Divertissant film d'horreur mêlé de comédie déjantée et de scènes gore; c'est simplement ce postulat qui se trouve à la base des intentions qui ont conduit à la réalisation de "Monster man", un film réalisé en 2003 par Michael Davis et distribué en Italie uniquement pour le marché de la vidéo à domicile.
Au début de la vision, le spectateur qui est tombé sur ce film en s'attendant à un film d'horreur dur et cru pourrait être partiellement désorienté, se retrouvant devant des scènes embarrassantes pseudo-comiques mettant en vedette deux jeunes idiots et assez irritants (dont l'un est la photocopie de Jack Black!), mais avec le passage des minutes, entre une gag désastreuse escatologique et le énième double sens à connotation sexuelle, on parvient à entrer dans l'optique du film et, malgré quelques excès de vulgarité, on s'amuse sûrement. Ensuite, dès que le suggestif monster truck rouillé et grognant entre en scène, on se souvient aussi qu'on a affaire à un film d'horreur; bien sûr, un film qui paie trop d'hommages, outre "American pie", aussi à "Jeepers Creepers" et "Radio killer", non seulement pour la rencontre rapprochée sur la route avec un véhicule automobile menaçant, mais aussi pour la présence d'un méchant invulnérable et aux intentions tout sauf amicales. Dans ce cas, le croque-mitaine du tour s'appelle goliardiquement Frère Bob, et présente un aspect vraiment inquiétant et repoussant, digne d'une saga à lui tout seul.
Donc "Monster man" marche sur deux voies parallèles qui alternent la comédie de gros calibre au survival horror on the road de mémoire spielberghienne, finissant par aboutir à une situation à la "Non ouvrez pas cette porte" riche en scènes gore authentiques, truffées de cette démence de fond qui rendent le tout aussi camp que trash.
Sur le plan technique, nous avons affaire à une œuvre qui se positionne tranquillement au-dessus de la moyenne des produits de vidéo à domicile qui sont distribués dans notre pays: réalisation rapide, photographie fonctionnelle au contexte, effets de maquillage de haut niveau et interprètes de teen movie qui parviennent néanmoins à gérer à la perfection les temps comiques du film.
En définitive, face à "Monster man", on peut rester un peu déçu si l'on considère les potentiels non exploités que le film en question aurait pu avoir s'il avait été développé comme un vrai et sérieux film d'horreur: un croque-mitaine très bien caractérisé et au look effrayant; des lieux inquiétants et une série de trouvailles gore de sûr impact visuel et émotionnel. On a choisi d'opter pour la farce démente et donc de renoncer à toute possibilité d'entrer dans l'histoire du cinéma d'horreur, mais de viser le simple divertissement, résultant ainsi uniquement en un bon produit adapté à une soirée de rires assurés en compagnie d'amis. Davis a-t-il fait le bon choix?