RG
Roberto Giacomelli
•Cinq jeunes Américains en vacances de plaisir en Chine se retrouvent dans un club de strip-tease, le Venus Theatre. Désireux de nouvelles expériences extrêmes, les jeunes décident d'entrer, ignorant les tentatives de dissuasion d'un garçon rencontré dans le coin. Les cinq touristes découvriront à leurs dépens que le Venus Theatre est un club géré par une triade mafieuse très dangereuse, dont le patron se délecte de voir torturer et tuer des voyageurs imprudents, avant de dévorer leurs restes !
Le cinéma d'horreur des dernières années semble avoir emprunté une voie tout à fait particulière, une route défoncée, pleine de nids-de-poule et sans panneaux indicateurs, une route qui mène directement à des entrepôts lugubres équipés d'instruments de torture et à des auberges régnant sur la violence et la dépravation. Un nouveau genre de l'horreur est né, appelé "torture porno", qui comprend des films extrêmes dont le point central est l'exposition de la violence et la spectacularisation de la souffrance humaine. Les prototypes s'appellent "Saw" et "Hostel" : il n'y a aucune incursion dans le paranormal, tout ce qui se passe est l'œuvre d'êtres humains, impitoyables et imaginatifs ; la caractéristique principale de ces films est la torture, infligée avec des machines de mort astucieuses ou avec des outils de boucherie plus simples, du sadisme et du gore. Plus le sang coule, plus le spectateur est satisfait !
"Saw" a déjà eu son clone de routine avec le médiocre "Are you scared ?", maintenant c'est au tour de "Hostel", qui a engendré un doublon low-budget de mauvaise qualité intitulé "Pasto Umano". Malheureusement, nous avons affaire à un produit de catégorie inférieure, un film réalisé avec peu de moyens qui ne parvient même pas à atteindre la médiocrité en raison d'une mise en scène peu crédible et d'une multitude de défauts techniques et artistiques.
Le manque d'originalité n'est pas un problème majeur, après tout, des "torture porno" ne s'attendent pas à une intrigue élaborée et à une imagination narrative particulière, mais ce qui choque le plus dans ce "Pasto Umano" est la grande approximation avec laquelle il a été réalisé : la distribution est composée d'un groupe d'inconnus (à l'exception de Stephen Chang qui y interprète le boss perfide) absolument incapables de s'exprimer devant une caméra, à cela s'ajoute une qualité technique de la confection globale qui se situe à des niveaux très bas : photographie inexistante, montage amateur, musiques anonymes et décors horribles. La réalisation semble également tout à fait inefficace, confiée à un expert en effets spéciaux, un certain Ryan Nicholson (dans son curriculum, il y a des films du calibre de "Existenz", "Le 13e Guerrier" et "La Promesse"), qui ne semble pourtant pas du tout maître du rôle de réalisateur, malgré le fait qu'il ne soit pas vraiment débutant ici ("Pasto Umano" est sa troisième réalisation).
L'unique élément qui rend "Pasto Umano" minimement intéressant pour l'œil du spectateur de films d'horreur est la dose massive de violence splatter exhibée qui ne ménage vraiment rien à l'imagination : entre décapitations, amputations, seins perforés et organes génitaux masculins frits et dévorés, il y a vraiment de tout ! Cette tendance à l'exposition extrême de la violence et la réalisation particulière des effets spéciaux proviennent évidemment d'une inspiration qui vient du cinéma oriental extrême (sûrement une source d'inspiration, vu aussi le lieu) et du cinéma d'horreur italien des années 70 et 80, des productions qui semblent particulièrement appréciées ces derniers temps par les réalisateurs et producteurs d'outre-Atlantique.
En conclusion, "Pasto Umano" est un produit d'imitation négligeable réalisé de manière médiocre dont le seul motif d'intérêt réside dans la dose abondante de splatter et dans la férocité de certaines scènes.